DU FOND, DU COEUR…

« La simplicité volontaire ? Franchement… C’est un peu léger ! »

Décliné sur un ton navré, voire apitoyé, ce genre de réaction convenue, pour ne pas être exceptionnel, ne s’en révèle pas moins, à l’analyse, erroné.

Car l’adepte du mouvement de pensée en question n’est pas un… simple d’esprit ! Au sens le plus couramment retenu de l’expression du moins.

Le vrai « simplicitaire », en effet, n’a rien de l’imbécile heureux. Il n’est ni candide ni crédule ni naïf. Encore moins niais ou simplet.

Qu’on y adhère ou non, le courant qui le mobilise tient la route. Il est cohérent. Et il peut même se prévaloir d’une réelle… richesse !

Une richesse alternative, bien sûr. Qui ne relève donc pas du matériel. Qui est, au contraire, spirituelle.

C’est sous cet angle, et sous cet angle seulement, que le « héros » de ce numéro de Perso peut être considéré comme simple – autant que plein – d’esprit.

Richesse spirituelle, donc. C’est à dire pas seulement intellectuelle ou écologique, mais profondément humaine.

Car elle entend contribuer à me placer sur le chemin d’un triple épanouissement :

– celui, d’abord, d’un bonheur authentique,

– celui, ensuite, de l’égalité et de la justice,

– celui, enfin, de la plénitude du sens.

Un sens qui ne se conçoit que dans la relation. Dans la relation à la nature, certes. Mais aussi dans la relation à l’autre.

Pas étonnant, donc, que la simplicité volontaire recoupe le personnalisme par bien des aspects.

Est-elle, d’une certaine manière, plus « concrète » ?

Est-il, philosophiquement, plus enraciné ?

À supposer qu’ils soient avérés, ces points forts respectifs n’en contribueraient qu’à rendre l’une et l’autre plus complémentaires.

D’où le thème de ce nouveau numéro de Perso.

Perso ? Un outil de réflexion

– qui, sur le fond, reste plus que jamais fidèle à lui-même,

– qui, sur la forme, est appelé à se transformer [1],

– qui, plus que jamais, continue vaillamment à tenir le… CAPP [2] !

Malgré l’ampleur du travail bénévolement personnaliste à fournir. Malgré l’absence de subsides. Malgré la crise. Grâce, donc, à votre soutien. Qui nous est plus que jamais indispensable. Et dont nous vous remercions. Du fond du coeur…

Christophe Engels
président du CAPP
rédacteur en chef de Perso