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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Le statut des savoirs historiques dans deux manuels scolaires d’histoire
de l’école primaire camerounaise contemporaine
.. (2014)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du mémoire de Yves Yanick MINLA ETOUA, Le statut des savoirs historiques dans deux manuels scolaires d’histoire de l’école primaire camerounaise contemporaine. Essai présenté à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise délocalisé en sciences de l’éducation à Yaoundé pour l’obtention du grade de maître ès arts (M.A.) Département de didactique, psychopédagogie et technologie éducative, Programme de maîtrise sur mesure en sciences de l’éducation, FACULTÉ DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION, UNIVERSITÉ LAVAL, DÉCEMBRE 2014. [L’auteur nous a accordé, le son autorisation, le 22 mars 2018, de diffuser en libre accès à tous cet essai dans Les Classiques des sciences sociales.]

[1]

Le statut des savoirs historiques
dans deux manuels scolaires d’histoire
de l’école primaire camerounaise contemporaine
.

Introduction

Depuis les années 1990, le système éducatif camerounais s’est inscrit dans la mouvance de réformes curriculaires qui marquent plusieurs sociétés contemporaines (Gabon, France, Norvège, Suisse, Québec, entre autres). Ces réformes impliquent des « ruptures de cadres » qui s’opèreraient, comme le soutient Jonnaert (2007),  dans « le passage de la pédagogie par objectifs à la logique de compétence » et dans « l’évolution d’une perspective comportementaliste vers le constructivisme » (p. 3). Ces changements de nature épistémologique appellent à une réorientation des pratiques pédagogiques et didactiques.

Concernant l’écriture des manuels scolaires, l’adoption d’une approche par compétences nécessite ainsi des modifications de fond et de forme, dans les opérations de réécriture des savoirs dits scientifiques. Dans le domaine de l’histoire, une orientation constructiviste de l’écriture des manuels commande des réécritures qui s’écartent de l’hypothèse ontologique[1] de la présentation et de l’accès à la connaissance où les savoirs historiques, posés comme donnés et définitifs, sont présentés comme étant neutres et universels. Il s’agit plutôt de réécrire les savoirs de l’histoire dans une perspective de l’éducation aux sciences qui permet aux élèves de comprendre de nouvelles problématiques en intégrant la contextualisation de la construction des savoirs (Désautels & Larochelle, 2003 ; Fourez, 1995 ; Larochelle & Désautels, 2006).

Dans un contexte éducatif camerounais encore marqué par la prégnance de la pédagogie traditionnelle dans les pratiques didactiques, cet essai contribue à aider les auteurs et les auteures de manuels scolaires et les formateurs et les formatrices concernés par l’enseignement des sciences humaines et sociales en général, et d’histoire en particulier, à une meilleure compréhension en référence au constructivisme et à l’approche par compétences. À cet effet, il propose une analyse épistémologique de deux manuels d’histoire de l’école primaire camerounaise d’aujourd’hui, de générations différentes, l’un appartenant à celle des années1980 marquées par la pédagogie par objectif et l’autre à celle des années 2000 marquées par l’approche par compétences.

[2]

À partir d’une méthode d’analyse de contenu inspirée par les travaux de Mathy (1997), il s’agira de procéder à une lecture contrastée des manuels Histoire général (Criaud, 1985) et Champions en Histoire-Géographie (2004). Cette lecture contrastée repose sur une mise en relief de la manière dont les savoirs de l’histoire sont exposés, soit comme des découvertes, c’est-à-dire des mises à nue d’objets dont l’existence et la nature seraient indépendantes de toute construction, soit comme des inventions, c’est-à-dire des modélisations socialement construites et établies.

Le choix de l’analyse de manuels scolaires tient de la place centrale qu’ils occupent en classe (Lebrun & Niclot, 2009). Les manuels scolaires constituent des artéfacts dont l’analyse de contenu aiderait à cerner différents éléments liés aux systèmes éducatifs des sociétés. Un des aspects de leur étude contribuerait à comprendre des situations relatives aux changements d’orientations épistémologiques et pédagogiques en lien avec les transformations des pratiques pédagogiques et didactiques.      

Dans le premier chapitre, je présente les éléments de contexte de l’essai que je déploie sur trois sections. Dans la première, j’évoque d’abord brièvement le contexte de l’école camerounaise d’aujourd’hui en situation de réforme éducative marquée par l’introduction de l’approche par compétences. Dans la deuxième, je situe la place centrale et la fonction analytique du manuel scolaire dans l’éducation et je précise l’intérêt d’une analyse épistémologique des manuels d’histoire. Enfin, dans la troisième section, j’expose les objectifs de cette étude. 

Le deuxième chapitre porte sur le cadre méthodologique de l’analyse que je présente sur quatre sections. La première documente quelques travaux d’analyse de manuels d’histoire qui inspirent et éclairent ce travail. La seconde met en perspective les deux approches épistémologiques qui l’orientent. La troisième porte sur la construction de la grille d’analyse. La quatrième, enfin, précise le choix de l’analyse de contenu. 

Dans le troisième chapitre, je présente l’analyse et ses résultats que j’ai organisés en quatre sections. La première précise les étapes de l’analyse. La seconde déroule la démarche de l’analyse de contenu. La troisième en évoque les limites et la quatrième, enfin, présente les résultats.  

Dans la conclusion, je fais un retour sur les étapes de ce travail et de ses résultats, en ouvrant la voie vers d’autres analyses qui prolongeraient celle qui a été entreprise dans cet essai. Par exemple, celle qui conduirait à réfléchir sur les pratiques pédagogiques et didactiques recommandées par le guide pédagogique du plus récent des deux manuels

[3]

analysés, et de leur appropriation par les enseignantes et enseignants d’histoire en contexte de classe. Ou encore celle de s’intéresser à l’analyse des manuels à partir d’autres axes, notamment celui des modèles implicites de la cognition et de l’apprentissage, ou sur celui du rapport aux savoirs induit par la façon de présenter les contenus.

[4]


[1] Comme le mentionne Jonnaert (2007), l’épistémologie traditionnelle se fonde sur l’hypothèse.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 1 avril 2018 15:40
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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