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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Claude Lévi-Strauss [1908-2009]
anthropologue et ethnologue français




“Panorama de l’ethnologie (1950-1952)”. (1953)

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Claude Lévi-Strauss, “Panorama de l’ethnologie (1950-1952).” In revue Diogène, revue trimestrielle, no 2, 1953, pp. 96-123, publiée sous les auspices du Conseil international de la Philosophie et des Sciences humaines, et avec l’aide de l’UNESCO. Paris: Les Édi-tions Gallimard. Une édition numérique réalisée par Michel Bergès, bénévole, directeur de la collection “Civilisations et politique”.


Le fichier PDF-IMAGE du texte en haute définition:

Georges Gusdorf, “Ethnologie et métaphysique: l’unité des sciences humaines.” In ouvrage sous la direction de Jean Poirier, Ethnologie générale, pp. 1772-1815. Paris: Les Éditions Gallimard, 1968, Collection “Encyclopédie de la Pléiade”.

Claude Lévi-Strauss, “Panorama de l’ethnologie (1950-1952).” In revue
Diogène, revue trimestrielle, no 2, 1953, pp. 96-123, publiée sous les auspices du Conseil international de la Philosophie et des Sciences humaines, et avec l’aide de l’UNESCO. Paris: Les Éditions Gallimard.

“Cet article est rare à trouver et n'a pas été republié depuis.

Il s’agit d’une recension de l’état de l’ethnologie en 1950-1953, placé sous l’égide de l’UNESCO. L’auteur dresse un bilan très complet, continent par continent et pays par pays, de l’état des travaux en la matière.

Il poursuivra ses analyses plus tard, dans Anthropologie Structurale I dans le chapitre XVII, intitulé « Place de l’anthropologie dans les Sciences sociales et problèmes posés par son enseignement » (publié dans l’ouvrage Unesco, Les Sciences sociales dans l’enseignement supérieur, Paris, 1954).

La présentation de l’article dans Diogène, s’efforce, dans le cadre indirect de cette revue liée à l’Unesco, de donner la parole à plusieurs courants. Les débats théoriques sont annoncés qui partagent une discipline en construction entre plusieurs conceptions, souhaitant rattacher l’ethnologie soit aux sciences humaines, soit aux sciences sociales, soit aux sciences de la nature.

Le concept d’ « anthropologie » est suggéré pour tenter de rassembler l’ensemble des disciplines dans une vision humaniste et surtout synthétique de l’histoire de l’humanité. Cet espoir restera vain, et dans Anthropologie structurale, l’ethnologue français, influencé, lui, par les sciences du langage (la phonologie et la linguistique structurale), se rangera finalement dans le camp américain de l’anthropology (désignation anglo-saxonne de l’ethnologie), opposant les tenants du « culturel » et du « mental » (dont il est) aux tenants du « social », mais aussi dans le sillage majoritaire, bien encouragé par les fonds américains de la CIA et d’autres fondations…

L’ethnologie française, qui comporte bien d’autres branches « minoritaires » et très différentes, présentées cependant en partie ici, aura du mal à rejoindre l’histoire ainsi que les disciplines décrivant les sociétés modernes démographiquement nombreuses, parfois en leur appliquant les méthodes de l’ethnographie visant l’observation des sociétés peu développées – mais tout aussi complexes (dites – à tort – « primitives », « sans écriture », « froides », et « sans histoire »…).

On peut observer que l’article paru dans Diogène, piloté par la logique de rapprochement des cultures de l’UNESCO, a intégré, non sans efforts, voire avec humour, les premiers résultats de l’anthropologie soviétique du temps de Staline, marquée généralement par des dogmes inspirés directement de l’idéologie politique en cours alors en URSS. Et pour la partie française concernant sa conception personnelle, proche de la cognitique et de la cybernétique (alors à la mode américaine, tout autant idéologique), Lévi-Strauss se cite lui-même concernant sa thèse sur la Parenté, « à la troisième personne »…

L’effort est porté cependant aussi sur les découvertes empiriques au niveau international d’une science qui, à l’instar de l’archéologie, se rapproche parfois de l’histoire comme de la préhistoire et de la protohistoire. Notons que Lévi-Strauss est passionné, depuis son « laboratoire », par l’évolution des découvertes archéologiques concernant l’histoire longue des Amérindiens, mais aussi par tout ce qui s’écrit et se découvre dans le reste du monde, dégageant une vision globale de sa discipline, à partir de lectures particulièrement exhaustives sur le plan international.

En ce sens, on se trouve en présence d’une étape importante de la construction des sciences humaines dans les années 1950 dans le monde, à l’aube d’une technologie nouvelle de mesures du temps et de l’espace (la Carbonne 14 et 16…), à la recherche des traces laissées par l’humanité sur terre, mettant les représentations humaines en relation avec la nature comme avec les techniques et les moyens importants en termes financiers déployés à l’époque.

L’article complète bien celui de Georges Gusdorf, qui, dans un sens différent, analyse les rapports entre métaphysique et découvertes liées à l’ethnologie à travers son histoire bouleversante à partir du XVIe-XVIIe siècle, porteuse de relativisme en pleine guerre des religions, à travers une analyse assez différente de celle que donneront de l’histoire de l’ethnologie (discipline passionnante pleine d’enjeux intellectuels considérables), Lévi-Strauss à travers divers de ses écrits ultérieurs (se contredisant parfois lui-même…), ou encore Arnold Van Gennep, par exemple, qui, dans l’ethnologie française, prit des chemins opposés, mais tout aussi heuristiques.”

Michel Bergès, historien, 17 novembre 2021.



Revenir à l'auteur: Jacques Brazeau, sociologue, Univeristé de Montréal Dernière mise à jour de cette page le jeudi 18 novembre 2021 6:48
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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