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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Migrations estudiantines et expériences du logement à Port-au-Prince. (2017)
Introduction


e édition électronique réalisée à partir du mémoire de Williamson lafortune, Migrations estudiantines et expériences du logement à Port-au-Prince. Mémoire pour l’obtention d’un master en anthropologie sociale sous la direction du professeure Maud Laethier. Port-au-Prince, Haïti: Faculté d'ethnologie, Université d’État d’Haïti, novembre 2017, 123 pp. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 26 mars 2018 de diffuser ce mémoire, en accès libre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[9]

Migrations estudiantines et expériences du logement
à Port-au-Prince.

Introduction

De nos jours, la formulation des questions liées à la migration est devenue récurrente. Ces questions sont formulées aussi bien par les politiques que par les chercheurs appartenant à des disciplines différentes [1]. Chez les politiques, les débats sur la migration font de plus en plus l’objet de vives polémiques médiatisées. Un peu partout, les flux migratoires internes et internationaux font l’objet d’enjeux politiques et économiques. Chez les chercheurs, c’est la controverse.

En effet, suivant des échelles spatiales différentes (locales, régionales, internes et internationales) prenant en compte des catégories sociales différentes (élites, étudiants, travailleurs, commerçants etc.), les travaux portant sur la migration semblent, pour la plupart, s’orienter vers deux modèles : tantôt le phénomène est envisagé en termes d’opportunité pour les migrants et de facteurs de développement pour les États sous-développés (D. Drechsler et J. Gagnon, 2008). Tantôt il est appréhendé en termes de problèmes ou menaces (A. Réa et M. Tripier, 2008) contre lesquelles les États industrialisés (dans le cadre de la migration internationale) ou les centres urbains d’un même État (dans le cadre des migrations internes) doivent mettre en place des politiques migratoires adéquates (J.-P. Guengant, 1996).

Bien que faisant aujourd’hui l’objet d’une sur-investigation [2] de la part des chercheurs, il est néanmoins important de préciser que le phénomène n’est pas nouveau. [3]

[10]

Dans la plupart des États du monde, que ce soit dans les pays dits sous-développés, que ce soit dans les pays industrialisés, cet intérêt renouvelé pour la question migratoire coïncide avec des changements d’ordre démographiques, économiques, politiques, climatiques etc. (OIM, 2015a). En 2013 par exemple, selon le rapport du DAES [4], on estimait le nombre de migrants internationaux dans le monde à 232 millions. En même temps, on évaluait à 740 millions le nombre de migrants internes dans le monde [5]. Et, à côté de l’importance démographique de la migration, il faut souligner que le phénomène est complexe et dynamique que ce soit dans sa dimension interne, que ce soit dans sa dimension internationale.

Sa complexité renvoie au fait qu’on ne peut l’appréhender sans la mettre en relation avec d’autres facteurs dont elle peut être soit la cause, soit la conséquence. C’est pourquoi, l’envisager seulement dans une logique de relation causale à sens unique se révélerait simpliste et analytiquement biaisé. En effet, le fait migratoire se situe dans une dialectique où il devient parfois difficile de savoir s’il est le produit ou l’une des facettes de la globalisation (G. Cortes et L. Faret, 2009). Néanmoins, en dépit de sa nature complexe, le phénomène migratoire reste essentiellement un phénomène urbain (OIM, 2015a). En effet, chaque semaine, trois millions de personnes dans le monde s’installent en ville (ONU, 2009).

En Haïti, les mouvements migratoires en direction des villes et notamment vers la Capitale, suscitent également des réflexions chez les auteurs. Claude Souffrant (1995) par exemple, s’inscrit aux analyses conflictualistes d’Henry Mendras (1967) [6] pour expliquer le développement tardif des vagues migratoires des Ruraux vers les villes en Haïti. Justement, le fondateur de la sociologie rurale en France a écrit : « depuis toujours, la ville et les classes dirigeantes ont toujours voulu maintenir le peuple des campagnes dans ses villages » (H. Mendras, 1967 :46) [7]. C. Souffrant (1995) soumet une lecture de même nature en ce qui a trait à la question migratoire haïtienne vers la capitale en mettant en présence les acteurs de l’espace rural et ceux de l’espace urbain en Haïti. Selon lui, l’enjeu de cette lutte est à la fois social, politique et économique. C’est [11] que, comme il l’écrit : « l’émigration urbaine des paysans n’est ni innocente, ni inoffensive. Elle n’est pas sans relation avec la structure verticale des groupes sociaux » (C. souffrant, 1995 : 46)

C’est pourquoi, dans le cadre de notre travail, Port-au-Prince sera le terrain qui nous permettra d’analyser la migration estudiantine en Haïti, à la fois comme révélateur et analyseur de l’espace urbain de la capitale. Cette orientation de notre recherche nous conduit donc à une interdisciplinarité nécessaire. Cependant, à côté de l’apport des domaines tels la géographie, l’économie et la sociologie, deux principaux domaines de l’anthropologie pourront y être distingués : l’anthropologie de la migration et l’anthropologie urbaine.

En outre, comme on l’a déjà brièvement signalé, à côté du fait qu’elle soit complexe, la migration est également un phénomène dynamique. En quoi ? Elle l’est en ce sens que les causes, les mécanismes et les stratégies migratoires changent et s’adaptent perpétuellement en fonction des nouveaux contextes socio-économiques et des nouvelles difficultés créées par les politiques migratoires (A. Réa et M. Tripier, 2008) [8]. C’est pourquoi, l’adoption d’une perspective historique entrera en ligne de compte dans la présente étude. Cela nous permettra de replacer l’évolution historique du phénomène sur le plan local qui nous concerne.

Cela étant, dans les chapitres qui suivront, on tachera de souligner les grandes orientations des travaux étrangers et haïtiens sur la question migratoire. Cette recension littéraire aura pour objectif de caractériser les grands modèles explicatifs du fait migratoire dans le monde en général et en Haïti particulièrement. Dans cette perspective on pourrait également chercher à comprendre la raison de la sur-utilisation de la notion d’exode rural par rapport au concept de migrations internes dans les travaux sur la question. [9]

Ainsi, il s’agira pour nous d’étudier anthropologiquement les facteurs qui sont à la base du phénomène. Concrètement, on cherchera à comprendre comment une population estudiantine [12] migrante, différente quant aux milieux de provenance et quant à aux moyens de séjour de ses membres, s’oriente vers les institutions universitaires de la capitale et se distribue à travers les quartiers centraux ou péricentraux de celle-ci. À ce niveau, il sera nécessaire d’étudier leurs conditions de logement et d’adaptation.

Certes, si « plus de 80% de la population des habitants de Port-au-Prince ne bénéficient pas de services essentiels (eaux, courant, voirie, sanitation, etc. » (M. Acacia, 2006 : 65), si le cadre urbain déjà précaire de la capitale a été balayé par le séisme du 12 janvier 2010, si Port-au-Prince se retrouve relégué annuellement en queue dans les classements des villes dans le monde (Mercer, 2016) [10], on ne saurait s’attendre à ce que la catégorie des étudiants (natifs ou migrants) ne soit pas affectée par l’ensemble des problèmes structurels liés à l’habitat de cette ville. En revanche, cela n’évacue nullement l’intérêt social et scientifique d’investiguer sur le vécu de ces jeunes dans la capitale. Au contraire, si « Port-au-Prince soumet l’immigrant d’origine rurale à un type d’habitat » (C. Souffrant, 1995 :51), cette situation amplifie l’intérêt à la fois social et scientifique de projeter un regard anthropologique sur les formes « d’expériences de la citadinité » (M. Agier, 1999) auxquelles soumet l’habitat de cette ville à ceux et celles qui y migrent pour des raisons d’études.

Puis, il sera question de comprendre l’aspect des projets\ motivations (C. Quiminal, 2009) qui structure les initiatives migratoires estudiantines en direction de la capitale haïtienne. Nous analyserons également les types de rapports que continuent à développer ces étudiants\ acteurs avec leurs milieux ruraux [11] respectifs ainsi que le mode d’appropriation de leur nouvel espace d’activité.

[13]

L’objectif de la recherche

Ce travail, situé à la croisée du terrain de la migration et de l’urbanisation, vise autant à explorer certaines retombées des flux migratoires estudiantins en direction de Port-au-Prince, principale ville du pays malgré ses problèmes structurels et infrastructurels, qu’à étudier les mécanismes de distribution spatiale de ces étudiants dans la capitale en ce qui a trait à leurs stratégies résidentielles. Il sera donc question de voir comment ces étudiants participent à la recomposition de l’espace urbain de la capitale. Cette perspective nous conduira en même temps à étudier les conditions de vie ainsi que les rapports qu’ils continuent à entretenir avec leurs lieux de provenance respectives.

Motivations personnelles à l’endroit du sujet de recherche

Durant les années passées au sein de la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, il m’a été donné de faire un constat : une grande partie de mes camarades venait d’autres régions administratives et politiques que celle où se situe de l’université [12]. Ils étaient venus à Port-au-Prince (certains y étaient venus pour la toute première fois), uniquement parce que la recherche de formations universitaires de qualité les y avait conduits. Dans ce contexte, les conditions de logement liées au séjour d’études de ces étudiants étaient tributaires des moyens financiers dont ils pouvaient disposer en fonction de leurs conditions familiales et économiques spécifiques. C’est ainsi que, durant ses quatre années de licence, Marie [13] louait des appartements à Péguy-Ville, zone résidentielle prestigieuse de Port-au-Prince. Marcellus habitait chez une tante à Carrefour-feuille, quartier précaire de la capitale, tandis que Jean et plusieurs autres camarades passaient leur nuit dans l’enceinte même de la faculté car n’ayant ni moyens de logement ni un proche pour les héberger. Or, l’enceinte de cette faculté où ils étaient obligés de passer leurs nuits ne comprend aucune structure mise en place à cet effet. Ce sont ces exemples de situations difficiles de logement des étudiants en provenance de régions autres que Port-au-Prince qui m’ont sensibilisé à travailler sur ce sujet.

En outre, parmi les quelques rares mémoires sur la migration réalisés à la FE, j’ai pu remarquer un intérêt plus poussé pour la migration internationale des Haïtiens. Rares sont les travaux qui [14] ont été produits sur la migration interne dans le pays. Or, selon un rapport du Programme des Nations-Unis pour le développement, on estime le nombre de migrants internes dans le monde à 740 millions de personnes, soit trois fois plus que le nombre de migrants internationaux (PNUD, 2009) [14]. Ce qui paraît logique par rapport au fait que les migrations internes sont « généralement beaucoup plus faciles que les migrations internationales » (F. Bernardin, 1989 : 14)

Intérêt social du travail

La question de l’intérêt social de ce travail qui se veut scientifique me conduit à faire des considérations d’ordre épistémologique sur lesquelles je ne pourrai néanmoins pas trop m’attarder. D’abord, cela renvoie aux problèmes épistémologiques désormais classiques de la position du chercheur par rapport à son objet. Ainsi émerge la question de la neutralité de ma démarche. En tant qu’étudiant haïtien travaillant sur une problématique qui concerne la situation d’un grand nombre de mes homologues, je suis conscient des efforts à déployer en vue de rester objectif dans ma démarche. C’est pourquoi, tout au long des entretiens, j’ai essayé de limiter, du mieux que je pouvais, les interférences de mon statut d’étudiant vis-à-vis des étudiants-migrants rencontrés, conscient que les relations de camaraderie que j’entretenais avec certains d’entre eux pouvaient interférer sur la neutralité de l’exercice. Toutefois, tout en essayant de garder une certaine « neutralité axiologique » (M. Weber, 1965), j’assume que ma neutralité sera ce que Nathalie Heinich (2002) nomme paradoxalement une « neutralité engagée ». En d’autres termes, il s’agira pour moi d’articuler trois niveaux de jugements : celui du descripteur (phase ethnographique) celui de l’évaluateur et celui du prescripteur (au niveau des recommandations) [15]

En effet, si cette recherche se veut être une contribution dans l’étude de cette mobilité estudiantine trop rarement investiguée en Haïti, elle demeure en filigrane un plaidoyer pour une politique de décentralisation et de déconcentration des centres universitaires du pays ainsi que des mises en place de structures urbanistiques en vue de résoudre le problème social du logement dans la capitale. Ce faisant, ce travail présente un intérêt social pratique en ce sens qu’il veut attirer l’attention sur une problématique majeure de la migration estudiantine interne, sur les conditions de logement de cette catégorie dans le contexte de la crise urbaine de la capitale [16]. [15] C’est donc là que se situe la raison sociale de ce travail qui se veut avant tout être une contribution dans la compréhension de cette problématique en Haïti.

Intérêts scientifiques du travail

L’intérêt scientifique de ce travail correspond au fait que la migration estudiantine en Haïti, corrélée avec la question du logement malgré son ampleur, a rarement fait l’objet d’une investigation par des travaux de terrain. Or, de 1998 à 2003, sur les 398 575 haïtiens ayant changé de lieu de résidence au niveau national, 356 247 se sont dirigés vers l’aire métropolitaine de Port-au-Prince (OIM, 2015b). En 2010 la population d’immigrants ruraux représentait 52% de la population totale de Port-au-Prince et la recherche d’éducation figurait parmi les raisons principales de ces mobilités (HDS, 2013). Pourtant, malgré l’ampleur de ce phénomène, au cours de mes recherches documentaires dans les différentes bibliothèques de Port-au-Prince, je n’ai pas pu trouver de documents sur la migration interne portant spécifiquement sur la catégorie étudiante.



[1] Le champ de la migration est assez diversifié. En effet, les modèles théoriques qui en sont issus proviennent de disciplines différentes dont l’anthropologie, la géographie, l’histoire, la démographie, l’économie, la sociologie, les sciences politiques, les sciences juridiques etc.

[2] Il est à remarquer que depuis les travaux de l’École de Chicago (1910-1940) considérés comme étant fondateurs de la sociologie de l’immigration, les recherches dans ce domaine n’ont cessé de se multiplier surtout dans le contexte de la globalisation. En revanche, par rapport à l’école américaine, il faut également souligner l’émergence tardive des recherches françaises sur la question. En effet, des études de la sorte ont commencé après la Seconde Guerre mondiale et ont coïncidé avec l’arrivée des premiers flux de migrants en France. Ainsi, face à ce retard de la recherche française sur la question migratoire, G. Noiriel (1988) parle de désintérêt des sciences sociales d’avant 1960. C. Quiminal (2009) souligne également cette émergence tardive de l’approche anthropologique des migrations en France. Cependant, ce cas de figure n’est pas unique à la France. En effet, « Jusque dans les années 1970, la question migratoire n’était pas considérée comme un sujet important pour la plupart des Etats. » (C. Z. Guilmoto et F. Sandron, 2003 : 85)

[3] En fait, malgré l’engouement contemporain pour les études sur la migration (notamment internationale), des recherches archéologiques montrent que les mouvements migratoires remontent à la préhistoire avec l’homo erectus en direction de l’ensemble de l’Ancien Monde. Par ailleurs, toutes les grandes périodes de l’histoire du monde témoignent de grands mouvements de déplacement de population. (J. P. Démoule, 1989)

[4] Département des Affaires Économiques et Sociales (des Nations Unies).

[5] Selon un rapport du PNUD en 2009, cité dans le rapport de l’OIM (2015).

[6] Henry Mendras a écrit plusieurs ouvrages sur la question de la paysannerie. Parmi ceux-ci on peut citer : La fin des paysans, Paris, SEDEIS, 1967 ; les sociétés paysannes, Paris, Armand Colin, 1995.

[7] Henry Mendras, cité par Claude Souffrant dans son ouvrage, Sociologie prospective d’Haïti, Les Editions du CIDIHCA, 1995, p. 46

[8] Au sujet des politiques migratoires, les auteurs écrivent : « la complexité des flux migratoires est à la base de la difficulté accrue des Etats à contrôler les frontières. La criminalisation de l’immigration, l’immigration comme délit, se situe dans les représentations renforcées médiatiquement. Toutefois, l’accroissement des mesures de surveillance aux frontières, comme le mur dressé à la frontière des Etats-Unis et du Mexique ou les contrôles permanent aux frontières externes de l’Europe, est insuffisant pour entamer l’espérance que les personnes investissent dans la migration, souvent au péril de leur existence. », p. 102

[9] Cette sur-utilisation de la notion d’exode rural par rapport à celui de migration interne (plus généralisant) n’est pas spécifique à Haïti. En ce sens El Saadile (2011) précise que cela est dû au manque d’enquêtes spécialisées sur la question des migrations internes dans les pays en développement (PED). L’exode rural devient donc l’une des représentations les plus notables de ces mobilités internes.

[10] Voir à ce propos les rapports annuels de la compagnie britannique en ressources humaines Mercer sur la qualité de vie. Selon le dernier rapport publié en février 2016, sur 230 villes recensées dans le monde, Port-au-Prince arrive à la 227ème place de ce classement.

[11] Il importe, dès le départ d’écarter ce qui pourrait constituer un obstacle épistémologique. Haïti étant un Etat très concentré et centralisé, on considère généralement toutes les autres villes en dehors de Port-au-Prince (capitale d’Haïti), comme révélant du milieu rural. Or, une telle conception, si elle n’est pas dépassée, peut occulter le fait que Port-au-Prince, comme ville se situant au carrefour des migrations, se trouve aussi bien engagé dans processus de migration interurbaine (exemple : Cap-Port-au-Prince, Jérémie-Port-au-Prince), que rurale-urbaine.

[12] L’Université d’Etat d’Haïti (UEH) à travers ses onze facultés est logée à Port-au-Prince. Beaucoup d’étudiants viennent d’autres départements ou d’autres villes en dehors de Port-au-Prince ou du département de l’Ouest.

[13] Afin de garder l’anonymat des camarades, des pseudonymes sont utilisés à la place de leur vrai nom.

[14] Selon le rapport le nombre de migrants internationaux s’élève à 214 millions de migrants internationaux.

[15] En cela je m’inscris dans la perspective de Gilbert Dispaux (1984) cité par Nathalie Heinich (2002).

[16] Cette crise a été aggravée par le séisme du 12 janvier 2010.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 30 mars 2018 18:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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