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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Éléments d’anthropologie générale et de pensée anthropo-sociologique haïtienne. (2018)
Introduction générale


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean Rony GUSTAVE, Éléments d’anthropologie générale et de pensée anthropo-sociologique haïtienne. Gonaïves, Haïti: Université publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG), Gonaïves, Haïti, juin 2018, 236 pp. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 17 juillet 2018 de diffuser ce livre, en accès libre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[4]

Éléments d’anthropologie générale
et de pensée anthropo-sociologique haïtienne.


Introduction générale

Ce livre se propose entre autres de présenter les éléments fondamentaux de l’anthropologie générale. Qu’est-ce que l’anthropologie ? Quelles sont les grandes lignes de la pensée anthropologique ? Peut-on parler de la mort de l’anthropologie suite à la disparition du concept « primitif » dans le vocabulaire des sciences humaines et sociales ? Qu’est-ce qui distingue l’anthropologie des autres sciences sociales et humaines ? Telles sont les questions fondamentales auxquelles l’auteur tente de répondre de façon claire et précise en rédigeant ce livre, à caractère bien entendu pédagogique.

Si, au XIXe siècle, on parlait d’une anthropologie de cabinet, celle qui étudiait les sociétés primitives de l’Afrique notamment, dites sans écriture, sans « machinisme » ; aujourd’hui, l’anthropologie laisse le champ du primitif pour s’orienter vers tout ce qui est société et culture étrangère, étrangère à laquelle l’anthropologue a été formé. « Ayant appris à respecter les coutumes et les croyances d’autrui, les anthropologues n’oublient jamais que le monde est plus vaste qu’il ne paraît. Ils savent reconnaître qu’il existe des façons de penser et d’agir autres que les nôtres. » (Kottak, 1998 : 2) C’est pourquoi, l’unité de l’anthropologie repose de nos jours sur la méthode ethnographique, c’est-à-dire l’enquête menée par le chercheur lui-même, par opposition aux enquêtes déléguées à des personnels subalternes, utilisées notamment en sociologie, en science politique et en science économique. « En anthropologie, c’est le chercheur qui rencontre les membres des groupes qu’il étudie. Il commence par apprendre leur langue pour communiquer avec eux. Puis il les observe, il les écoute et il partage leur vie pour des périodes allant de plusieurs mois à plusieurs années. Il rédige ensuite son analyse à partir du journal de terrain qu’il a tenu tout au long de son enquête. » (Weber, 2015 : 12-13) Ceci dit, il y a tout un tournant épistémologique qui s’est opérée au sein de la science anthropologique afin qu’elle puisse mieux comprendre l’humain, considéré comme un être complexe présentant différents aspects, dont le culturel.

S’adressant aux étudiants et aux professionnels qui désirent découvrir la science anthropologique et/ou ethnologique, ou encore approfondir leur connaissance en la matière, cet [5] ouvrage est constitué de sept chapitres subdivisés en deux parties dont la structure organisationnelle est ainsi composée.

Dans la première partie du livre, nous avons les quatre premiers chapitres.

Dans le premier chapitre proprement dit, nous définissons l’objet de l’anthropologie selon les différents chercheurs, puis voyons la méthode utilisée par les anthropologues dans le cadre de leur recherche.  Car, une science se définit par son objet d’étude et sa méthode. La méthode permet d’étudier l’objet de façon scientifique en vue de produire les résultats de la science dans le cadre de la recherche fondamentale ou appliquée. La méthode représente la voie même qui conduit à la vérité scientifique, elle constitue le fondement même de la science. Car, sans elle, on ne saurait parler de recherche scientifique.

Le deuxième chapitre retrace l’histoire de l’anthropologie depuis au XVe siècle jusqu’au XIXe siècle. Dans ce chapitre, la pensée des pères fondateurs de l’ethnographie (Frantz Boas et Bronislaw Malinowski) ainsi que celle des premiers théoriciens (Émile Durkheim et Marcel Mauss) sont bel et bien abordées. Nous avons vu qu’avec les pères fondateurs de l’ethnographie et les premiers théoriciens de l’anthropologie, un véritable tournant de la science anthropologique s’est opérée dans le monde. L’anthropologie passe du statut de science des sociétés primitives pour devenir la science de la variabilité culturelle.

Le troisième chapitre fait l’objet des grands courants de la pensée anthropologique. Les courants théoriques tels l’évolutionnisme, le diffusionnisme, le fonctionnalisme, le marxisme, etc. sont bel et bien présentés. Nous montrons les points de convergences et ceux de divergence existant entre ces courants de pensée anthropologique. Si, pour l’évolutionnisme par exemple, toutes les cultures ne sont pas égales ; le fonctionnalisme croit plutôt en l’égalité des cultures.

Les concepts occupent une place de choix dans le discours scientifique, ils sont inséparables de la science. En effet, les concepts sont des outils utilisés par les scientifiques pour appréhender leur objet d’étude. En anthropologie, les concepts sont nombreux, et ils sont tous importants, d’une manière ou d’une autre. Ainsi, dans le quatrième ou dernier chapitre de cette partie, nous n’avons pas la prétention d’expliciter tous les concepts-clés de la sociologie. D’ailleurs, certains sont déjà définis dans les chapitres précédents. Toutefois, nous mettons l’emphase sur quelques [6] concepts fondamentaux, établissons les liens qui existent entre eux pour la compréhension des lecteurs.

Quant à la deuxième partie de notre travail de recherche, elle comporte les trois derniers chapitres.

Dans le premier chapitre de cette partie (chapitre V), nous procédons à une brève histoire d’Haïti pour situer le contexte de l’après-indépendance, faisons état de l’image d’Haïti sur le plan international, puis abordons la pensée des principaux chercheurs haïtiens de cette période. En effet, perçue comme une menace, une insulte pour les puissances impérialistes au XIXe siècle, l’indépendance d’Haïti était mal vue par les pays du Nord, qui allaient consacrer rapidement l’isolement du pays sur le plan international. Mécontents de l’indépendance du pays, des chercheurs occidentaux avaient produit des ouvrages a caractères racistes dans lesquels ils remettent en question la capacité du peuple haïtien à se diriger lui-même. De leur côté, des chercheurs haïtiens prenaient la plume pour redonner une autre image d’Haïti sur le plan international, défendre la race noire humiliée, méprisée, exploitée… dans le contexte de l’après-indépendance.

Dans le deuxième chapitre de cette partie (chapitre VI), nous passons en revue le contexte socio-politique et économique dans lequel l’occupation américaine d’Haïti avait vu le jour, les courants idéologiques dominants au XIXe siècle et les grandes figures intellectuelles de ce siècle qui, d’une manière ou d’une autre, ont exercé une influence considérable sur les jeunes générations. Le XIXe siècle constitue un moment fort dans l’histoire d’Haïti. C’est durant ce siècle que les courants idéologiques défendant la race noire prenaient naissance, au moment de l’occupation américaine notamment. Des auteurs comme Jean Price-Mars, Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis et autres s’attaquaient aux problèmes socio-politiques auxquels faisaient face la société haïtienne.

Enfin, dans le troisième ou dernier chapitre de cette partie (chapitre VII), il est question pour nous d’initier les lecteurs à certains aspects de réflexions des chercheurs sur les études du patrimoine, du tourisme et du développement durable. Les grandes problématiques de ce trinôme sont abordées tant sur le plan international que sur le plan national. À l’échelle nationale [7] notamment, nous avons retracé l’histoire du tourisme comme phénomène ayant pris naissance dans le contexte de l’après-guerre dans l’objectif entres autres de favoriser le développement des pays du Sud pour lesquels le tourisme était vu comme une manne.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 23 juillet 2018 13:15
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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