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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Ricarson DORCÉ, La faim du monde. Poèmes. (2014)
Présentation


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Ricarson DORCÉ, La faim du monde. Poèmes. Bridgeport, Connecticut, USA: Les Éditions Trouvailles, 2014, 77 pp. Première édition. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 15 décembre 2015 de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.] Une édition numérique réalisée par Chinetor PAUL, bénévole, jeune diplômé en Sciences du Développement à PAODES-Université, en Haïti.

[6]

La faim du monde.
Poèmes
.

Présentation

Par Denise Bernhardt

« La faim du monde » que nous propose Ricarson DORCÉ est plutôt le monde de toutes les faims. En poète-analyste, l'auteur aborde à travers ses textes différents sujets : Morale et Solidarité, Aspects de la Civilisation, l'Esclavage, la Guerre, la Condition humaine, la Liberté.

« On ne peut cacher éternellement la liberté
à ceux et à celles qui la cherchent
la liberté est une conquête »

comme toute avancée de l'humanité. Les jeux de mots du poète entre mathématiques et solidarité expriment une profonde désillusion quant à l'avenir.

« Nous sommes experts en math mais nous ne savons pas compter les uns sur les autres »

De même on peut se demander quel est réellement l'apport de la civilisation que l'auteur juge plus que barbare au cheminement des hommes sur notre petite planète.

[7]

Ricarson  DORCÉ campe un personnage imaginaire, serait-il son double dans les reflets inversés du miroir. Dans son désarroi, il lui demande de l'aider à surmonter ce sentiment de vide, alors qu'il se tourne vers le fourmillement lumineux de l'univers. Même la poésie devient redoutable, car elle véhicule « les blessures des mots » et « les trahisons des mots ». Le dialogue s'instaure avec ce visiteur mystérieux, lumière et ténèbres, ces deux pôles jouent d'ambivalence.

« On peut tout faire dans les ténèbres
Mais on peut mieux faire encore
dans la lumière ».

Comme un peintre méticuleux, le poète par petites touches nous livre une certaine philosophie de la vie. Par des mots simples, il pose les vrais problèmes.

« il y a des nègres exploiteurs
Il y a des gens exploiteurs
qui ne sont pas nègres
Nous devons aller à la racine »

[8]

Il faut se garder de s'en tenir aux apparences, aux conclusions hâtives, aux assimilations douteuses.

Ce recueil, sous forme de dialogue, permet de donner à la pensée toute sa clarté et toute sa force, sans fioritures et sans effet de manches. La justesse des répliques évoque pour moi un très grand auteur : Jacques Roumain, et son chef d'œuvre : Le Gouverneur de la Rosée.

Le style de Ricarson DORCE prend parfois l'aspect d'un balancement incessant, d'une mélopée qui n'en finit pas, au fil des mots s'enroulant sur eux-mêmes. Et le lecteur hésite entre sourire amusé et tristesse.

« Faim sans fin
Faim fatiguée instrumentalisée
La fin du monde
Le monde de la faim »

Jusqu'à quand faudra t-il marteler cette vérité, en attendant qu'un jour une grande voix s'élève pour qu'on en finisse avec toutes les faims.

[9]

Cependant, la faim qui est celle de tous les désirs génère la vie. Combien de désirs assoiffés faudra t-il satisfaire pour que :

« Le ciel et la terre
Atteignent leurs orgasmes »

La seconde partie du recueil est consacrée à l'amour.

On aurait pu penser que  Ricarson  DORCE parle plus volontiers de sexe que d'amour. Mais non, le poète sait quand il le faut se faire tendre et léger. Les images se succèdent dans la transparence et la féerie qui émanent de son EVE déroulant le fil arachnéen du plaisir.

« Tu respires
Ta respiration se fait douce et chaude
Je me sens léger entre tes bras
Je n’ai plus de mains
Je n 'ai plus de corps »

Image érotique illustrant l'instant où se perd la conscience du corps dans l'intensité du plaisir.

[10]

La sensualité impose sa loi, l'imaginaire les siennes, et des images de révoltes défilent derrière les yeux mi-clos du poète. L'amour et la violence se mélangent dans l'espace incontrôlé, où l'âme et le corps ont perdu leurs limites :

« le peuple tout entier se révolte
Je vois les nuages déferler dans le ciel
Au dessus de ta tête. »

L'amour n'est jamais une finalité, il ne fait pas oublier la souffrance, la révolte et la mort. C'est un paysage mouvant dans le flux et le reflux de la vie.

« la jungle devient silencieuse
On dirait un cimetière »

Dans la dualité de l'être,

« de rires et de larmes
De songes et dépensées
L'amour s'écrit parfois dans la rumeur
Des saisons ».

[11]

Les confidences du poète s'achèvent de manière laconique.

« La cloche annonce le déjeuner
Je l'entends à peine
Occupé que je suis à examiner
tes doigts agiles »

Il faut lire ce recueil comme des mots chuchotes à l'oreille, des mots nés de l'observation, de la contemplation, et si une clameur intérieure se fait jour, on n'entendra résonner en nos âmes que le cri du silence.

Denise Bernhardt

[12]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 27 octobre 2016 10:16
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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