RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les théories sociologiques de la famille. (1998)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Catherine Cicchelli-Pugeault et Vincenzo Cicchilli, Les théories sociologiques de la famille. Paris: Les Éditions La Découverte, 1998, 124 pp. [Autorisation formelle des auteurs de diffuser ce livre en libre accès dans Les Classiques des sciences sociales le 2 septembre 2017.]

[3]

Les théories sociologiques de la famille.

Introduction

« La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État. »
La Déclaration universelle des droits de l'homme, article 15. 1948.

« Famille.  — Les savants d'il y a cent ans se demandaient d'où elle venait ; ceux d'aujourd'hui se demandent plutôt où elle va » [Carbonnier, 1992]*. Les travaux des scientifiques du xix' siècle ne se réduisent certes pas à une quête de l'origine de la famille et les études contemporaines ne se confondent pas avec des analyses de tendances anticipant le futur. Néanmoins, le propos permet de rappeler que les théories sociologiques de la famille expriment des points de vue qui orientent leurs contenus. Les manières de percevoir l'objet d'étude renvoient à des enjeux sociaux qu'il faut expliciter pour restituer le réseau des significations associées à une théorie particulière. Notre lecture des théories sociologiques de la famille s'applique à rapporter leurs contenus à des éléments contextuels, relatifs aux mutations sociales générales et aux transformations internes au champ scientifique. Il ne s'agit pas exactement d'une histoire de la pensée sociologique. En repérant certains éléments élaborés au XIXe siècle — thèmes, approches, soucis — que l'on retrouve un siècle plus tard sous la plume d'auteurs contemporains, cette lecture vise néanmoins l'identification d'une tradition, noyau d'idées centrales partagées et transmises par une communauté de savants [Nisbet, 1984]. Pour quelles raisons la famille devient-elle objet d'observation et d'intervention ? Dans quelle mesure est-elle considérée comme un élément de coordination entre l'individu et la [4] société ? Quelle efficacité lui reconnaît-on dans le maintien du lien social ? Quelle est sa morphologie, quelles relations abrite-t-elle ? Autant d'interrogations qui ne cessent de hanter ceux qui se penchent sur la famille, hier et aujourd'hui.

En reprenant quelques éléments du débat sur la question sociale au xix1 siècle (chapitre i), en montrant que la famille est scrutée parce qu'elle contribue positivement à relier les individus à la grande société (chapitre n), en soulignant l'impuissance relative de l'organisation familiale à assurer sa fonction intégratrice (chapitre m), enfin, en repérant les intérêts des auteurs pour les dimensions conjugale, parentale, fraternelle présentes dans le cadre domestique (chapitre iv), on montrera que les théories sociologiques contemporaines puisent dans les œuvres classiques, consciemment ou non, des instruments de compréhension utiles pour analyser les mutations familiales intervenues depuis les années soixante (chapitre v).

L'approche retenue vise le dépassement d'une division académique du travail intellectuel qui tend à réduire l'histoire de la discipline à une exégèse savante et à vider de toute profondeur historique les concepts élaborés dans le cadre de recherches sur le monde contemporain. À l'appui des considérations d'Alain Renaut [1989] sur l'histoire de la philosophie, on peut penser de manière plus dynamique que la reconstruction d'une tradition de pensée contribue de façon spécifique à la connaissance de la discipline. Fournissant des instruments critiques aux enquêtes contemporaines, cette manière de faire de la sociologie n'est pas autonome du métier du sociologue. Sa mise en perspective dévoile que le passé du savoir scientifique n'est pas « une sorte de palais inhabité dont on visite les trésors, mais dont on n'espère plus rien de nouveau » [ibid.].

______________

* Les références entre crochets renvoient à la bibliographie en fin d'ouvrage.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 29 septembre 2017 6:47
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref