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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Conflits et démocratie. Quel nouvel espace public? (2010)
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre Sous la direction de Hourya BENTOUHAMI, Christophe MIQUEU, Conflits et démocratie. Quel nouvel espace public? Paris: L’Harmattan, Éditeur, 2010, 234 pp. Collection “Pouvoirs comparés” dirigée par Michel Berges, professeur des universités, agrégé de science politique, Université de Bordeaux IV Montesquieu. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, professeure retraitée de l'enseignement à l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi. [Un livre diffusé dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation de Michel Berges, directeur de la collection “Pouvoirs comparés” chez L'Harmattan accordée le 5 mai 2011.]


[p. 7]

Préface


L'ouvrage dirigé par Christophe Miqueu et Hourya Bentouhami sur les rapports entre démocratie et conflictualité politique pourrait trouver son point de départ dans la critique des théories délibératives contemporaines. Ces théories elles-mêmes comprises comme autant de critiques des pratiques de vote en tant que préférences préformées et soumises à une procédure d'agrégation exprimant un choix social collectif, ont fait valoir leur intérêt pour la compréhension et la pratique de l'échange discursif. Elles ont insisté sur la formation et la transformation des préférences des individus dans le cadre de processus argumentatif ; elles ont soutenu que les échanges argumentés réduisent les possibilités de conflits en imposant une légitimation qui écarte la mise en avant de simples préférences « brutes » ; elles ont mis en avant la valeur de l'intégration sociale des pratiques discursives par la transformation de l'antagonisme et du désaccord en accord de second degré sur les procédures de l'échange ; elles ont enfin souligné la qualité et la force du consensus résultant de l'engagement collectif dans les pratiques délibératives. Ce déplacement du paradigme du vote vers celui de la délibération vise, au moins chez les théoriciens, à promouvoir une démocratie orientée vers une réduction des tensions sociales et des conflits politiques.

Le présent livre, bien que ses auteurs ne contestent pas la nécessité des pratiques de démocratie délibérative, considérerait plutôt que leurs présupposés résident d'une part, dans une repré-[p. 8] sentation négative des conflits et de l'autre, en la croyance dans la possibilité de les réduire. Les réponses qui courent au long des apports de cette œuvre collective, suggéreraient plutôt que les théories délibératives – même lorsqu'elles ont affaibli les standards de la rationalité délibérative défendue par Rawls ou Habermas – ne prennent pas toujours en compte de manière adéquate l'effet des mécanismes sociaux qui entravent les processus délibératifs. Mais elles suggèrent surtout que les conflits politiques ne sauraient être considérés comme des éléments antidémocratiques, même lorsqu'ils se produisent aux limites des procédures institutionnalisées de décision collective. Sauf à croire que l'extension des droits individuels et collectifs ou que la protection contre les différentes formes de domination sociale dépendent et ont toujours dépendu du respect des processus décisionnels institués. On oublierait alors que les conflits de non-domination ou de reconnaissances ont aussi pour objet l'existence de la délibération ou la modification des logiques délibératives. Cette valorisation des conflits comme « antinomies constitutives » ou principes de socialisation démocratique suppose cependant que l'on s'intéresse à leur nature et à leur enjeu.

C'est aussi ce que proposent les présentes contributions en mobilisant trois grands modèles de conflits portés tour à tour par les théories de la reconnaissance, les théories de la multitude et les théories néo-républicaines. Rien n'interdit cependant – bien au contraire – de croiser ces trois modèles théoriques dans l'étude des conflits pour en saisir la diversité, depuis la question classique du droit de résistance jusqu'au rejet de l'invisibilité sociale et aux différentes formes de radicalisme démocratique. Il est très prometteur que de jeunes chercheurs s’essaient à faire une place à ce type de préoccupation au sein de la philosophie sociale et politique contemporaine.

Christian Lazzeri

Professeur de philosophie politique et morale

à l’Université Paris X-Nanterre,

co-directeur du laboratoire SOPHIAPOL



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 22 mars 2012 15:25
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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