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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Kensy BIEN-AIMÉ, Droit au logement et personnes déplacées. (2016)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du mémoire de Kensy BIEN-AIMÉ, Droit au logement et personnes déplacées. Vers une compréhension du cadre de vie des personnes vivant dans le camp d’hébergement de Delmas 33, après le séisme du 12 janvier 2010, au regard de leurs droits sociaux et de leur nouveau mode de vie : de 2010 à 2016. Mémoire pour l’obtention d’une licence en travail social, sous la direction du professeur Lefranc JOSEPH et la co-direction de Hancy PIERRE. Port-au-Prince, Haïti: Département de Service social, Faculté des sciences humaines, Université d’État d’Haïti, décembre 2016, 82 pp. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 9 juin 2017 de diffuser ce mémoire, en accès libre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[7]

Droit au logement et personnes déplacées.

Introduction

L’appropriation de l’espace et de l’habitat a toujours constitué l’un des  modèles essentiels de la quête de l’homme. En effet, avec la population  mondiale qui croît de jour en jour, l’espace urbain se trouve confronté à la problématique de l’habitat ; plus précisément à la question du logement qui affiche une augmentation de sa demande en raison de l’augmentation de la population urbaine mondiale. Ainsi, ce phénomène, après la deuxième guerre mondiale, va prendre l’ampleur d’une crise de logement, particulièrement aiguë dans les pays dits sous-développés. Un rapport de UNCHS (2001 cité par Choute 2016 :10), estime que 1,6 milliard de personnes dans le monde, dont 70% sont des femmes sont sans abri ; entre 30 et 70 millions d’enfants vivent dans la rue ; 1,7 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 3,3 milliards n’ont pas de services sanitaires. C’est sans doute ce qui explique qu’au cours des dernières décennies, le logement a attiré l’attention de nombreux gouvernements et organismes internationaux. En Haïti, la situation n’est pas différente. Comme le souligne Elie Jean Renol (2012 :45), « la question du logement, dans les années 1960, va atteindre une dimension alarmante et s’est empirée avec le coup d’État de 1991 qui va porter de nombreux paysans à abandonner le milieu rural, pour fuir la répression ». Ils s’installent dans la zone Métropolitaine. Leurs familles les rejoignent ; la pression sur les logements augmente dans cette zone. L’habitat urbain se dégrade. Ainsi, avance Hancy Pierre (2012 : 143), « l’on constate que depuis la célébration de l’année des sans-abris en 1987, les engagements pris par les autorités étatiques, les besoins en logement n’ont pas été satisfaits ». Cet état de fait peut bien témoigner de la passivité de l’État haïtien dans sa politique de logement pour la population qui est dans le besoin.

Par conséquent, avec la dégradation accélérée de l’environnement et avec l’irresponsabilité de l’État haïtien sur cette question, la situation va prendre une autre tournure après le séisme du 12 janvier 2010 où pas mal de dégâts vont être causés. La situation socio-économique des paupérisés s’est aggravée. Ce qui explique, nous dit Elie (2014 :16) : « Le manque de logements et sa conséquence, la promiscuité, empoisonnent l’avenir d’une grande partie de la population ; les conditions hygiéniques s’aggravent; beaucoup de personnes se sentent privées d’intimité et, à cause de cela, elles vivent avec des frustrations ». Ainsi, avec la dégradation des sols et une augmentation de la population urbaine ; une macrocéphalie urbaine, une insalubrité dans les villes et dans les zones métropolitaine de Port-au-Prince, une prolifération de construction anarchique et des ilots urbains dans les campagnes, autour des [8] villes, la situation est devenue plus critique au lendemain du 12 janvier 2010. De nombreux sans abris s’entassent dans des camps des sinistrés. La promiscuité s’installe. Pour Pierre (2014 :157) : « En dehors des grands mouvements de luttes pour l’accès au logement, un élan est manifeste au droit d’habiter. Après le séisme, cette revendication devient générale ». Beaucoup de familles, victimes de cette catastrophe, se sont obligées à laisser la région métropolitaine en quête d’un endroit pouvant les abriter. Aussi, constate-t-on qu’après le séisme, 1.3 millions d’haïtiens vont fuir leur domicile et du même coup, sont devenus des déplacés internes sans domicile dans leur propre pays (Fritz Pierre Joseph, 2012 :69).

Avec cette catastrophe, des camps d’hébergement vont s’implanter partout dans l’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince avec tous les problèmes et manques qui peuvent exister. La situation du camp de Delmas 33 n’est pas différente de celle des autres sinistrés du pays et elle tend à s’empirer de jour en jour. Les personnes résidant sur ce camp  font face à des problèmes sociaux comme l’habitat, le chômage, la santé, la faim, la déficience physique, etc. Malgré les divers efforts effectués par l’État haïtien avec l’appui des bailleurs de fonds internationaux, la situation semble rester la même entre 2010 et 2016, voire s’empirer.

Ainsi, pour réaliser cette étude, en plus de la partie introductive constituée par la présente, ce travail comporte cinq autres parties réparties comme suit :

La première partie définit le problème, présente les justifications de l’étude, les travaux antérieurs réalisés en rapport avec la thématique de recherche. Celle-ci présente également notre question de recherche, nos objectifs ainsi que l’hypothèse de l’étude.

La deuxième partie traite du cadre théorico-conceptuel dans lequel nous situons notre recherche et, fera la lumière autour des concepts clés du travail.

La troisième partie est consacrée à la présentation du cadre méthodologique, lequel vise à définir la méthode de recherche, les techniques utilisées pour la collecte des données et l’échantillon que nous avons utilisé.

La quatrième partie est consacrée au cadre empirique c’est-à-dire la présentation et l’analyse des données recueillies.

Enfin, la cinquième partie, la conclusion et les recommandations.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 1 juillet 2017 9:58
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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