Travailler au Québec.

Actes du colloque annuel de l’ACSALF 1980.

Présentation

Par Colette Bernier,
Roch Bibeau
Jacques Dofny
Pierre Doray

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À travers le thème du « travail », le colloque de l'ACSALF de 1980 se proposait de dégager les éléments permettant de définir les enjeux actuels de l'organisation et de la division du travail au Québec. Ceci en retenant quatre dimensions particulières :

• l'influence des contextes économiques et politiques sur la structure du marché du travail et sur l'accès aux emplois ;
• l'analyse des formes actuelles du travail ou, si l'on préfère, des conditions d'utilisation de la force de travail ;
• l'impact et les significations du travail pour les acteurs individuels et collectifs qui y sont présents ;
• l'évaluation des changements à l'intérieur de l'organisation du travail.
  
  

Une très grande partie des contributions à ce colloque a été centrée sur les modes d'organisation du travail, ses déterminants et ses impacts. Si nous pouvons y voir un intérêt grandissant de la part des sociologues et anthropologues québécois pour le thème plus précis de l'organisation du travail, nous pouvons aussi prétendre que la réunion des textes de ce colloque offre pour la première fois au Québec une image de l'organisation du travail et de ses impacts sur la collectivité québécoise.

Même si les actes de ce colloque ne devaient être qu'un point de départ à une analyse plus poussée de l'organisation actuelle du travail au Québec, le nombre et la largeur des champs d'analyse que les intervenants ont explorés, soit pour faire une synthèse des principaux travaux réalisés dans ces champs, soit pour faire émerger de nouveaux cadres d'analyse ou de nouvelles données ou encore pour faire des applications inédites de certains modèles d'analyse, ne [4] manqueront pas d'intéresser tous ceux qui sont concernés par le domaine du travail.

Certains pourront éventuellement reprocher à ce colloque et par conséquent à la publication de ses actes une certaine hétérogénéité au plan tant des perspectives d'analyse que des objets de discussion privilégiés, hétérogénéité qui rend difficiles les tentatives de synthèse et de repérage des dimensions clés à retenir dans l'analyse des modes actuels d'organisation du travail au Québec. Ceci peut être dû au fait que très peu de chercheurs québécois se sont intéressés (et ce, parfois, depuis quelques années seulement) de manière systématique à la sociologie du travail. Ce colloque a ainsi dû faire appel à plusieurs participants pour qui la sociologie du travail n'était pas un champ de recherche immédiat. La grande diversité des communications présentées renvoie par ailleurs à l'analyse du processus d'organisation d'un colloque de l'ACSALF. Faut-il souligner d'abord qu'un tel colloque, bien qu'important, n'a pas les mêmes prétentions ni la même envergure que certains autres événements du même genre, réalisés par des organismes dont les moyens et la capacité de recrutement, due en grande partie à l'importance de la communauté scientifique dans laquelle ils s'insèrent, dépassent largement ceux de l'ACSALF ? Cependant, la diversité des contributions qu'impose dans une certaine mesure la composition même d'un organisme comme l'ACSALF permet à ses colloques de remplir leur mission essentielle, qui est de contribuer au débat sur la société québécoise à partir d'un débat sociologique réunissant théoriciens et « praticiens » de la sociologie issus de milieux socio-professionnels très différents. Dans cette perspective, ces colloques manifestent à bien y regarder de grandes potentialités.

La lecture des textes nous a amenés à les regrouper sous une forme quelque peu différente de celle qui avait été adoptée pour le colloque. Les thèmes, choisis pour leur importance dans la description et l'analyse de ce que sont le monde du travail et son organisation actuelle au Québec, sont : les nouvelles formes d'organisation et de gestion du travail, la formation de la main d'œuvre, les différentes formes de discrimination que subissent les groupes de travailleurs, la dégradation du travail et les professions, les processus de bureaucratisation des milieux de travail et l'influence des contextes économiques et technologiques sur l'organisation du travail.

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation du colloque et à la présente publication. Outre les auteurs ici présents, Gabriel Gagnon, Paul R. Bélanger, Carmen Lambert et Robert Carrier ont présenté des communications, sans cependant fournir de texte. Nous remercions aussi tous ceux et celles qui ont apporté leur concours à l'élaboration du thème, à l'animation et au soutien administratif : Lucien Laforest, André [5] Thibault, Andrée Deniers, Francine Bernard, Simon Langlois, Michel Desèves, André Turmel, Marie-France Labrèque, Gilles Houle, Chantal Desgroseillers, Alain Guénette et Marie Brière.

Colette Bernier
Roch Bibeau
Jacques Dofny
Pierre Doray

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