Histoire d’un monopole

Quatrième de couverture

Le Saguenay des fourrures, un titre qui évoque toujours en nous les fresques d'une épopée encore toute récente, où notre mémoire collective a de la difficulté à séparer l'imaginaire de la réalité historique. Lors de son second voyage au Canada, Jacques Cartier sera le premier Européen à entendre parler de ce « royaume » légendaire, une région vaste comme un pays, d'où provient le fameux cuivre rouge tant apprécié des Amérindiens.

Terre inhospitalière farouchement interdite d'accès par la coutume autochtone, cette histoire du Saguenay des fourrures commence pour de bon en 1641, lorsque les missionnaires jésuites viennent s'installer en permanence à l'entrée même du fjord, à l'intérieur du havre naturel de Tadoussac. Ces hommes d'Église, animés par le principal souci de la conversion des âmes, ouvriront la voie et permettront à l’entreprise commerciale de maintenir cette activité économique basée essentiellement sur la richesse de la faune. Une dizaine d'années plus tard, à la faveur des guerres iroquoises meurtrières, les dirigeants métropolitains institueront la Traite de Tadoussac, un monopole, le premier de l'histoire du Saguenay. Pendant plus de deux siècles, de 1588 à 1859, cet immense territoire aux frontières mal définies, sera concédé à des privilégiés du système qui n'auront qu'un seul but : s'enrichir à tout prix.

Cet ouvrage est le premier qui traite spécifiquement de ce sujet mal connu. Rédigé en langage clair et libéré de tout hermétisme, l'auteur, Russel Bouchard, nous livre ici le résultat de ses patientes recherches.