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Collection « La désintégration du Québec et des régions »
Russel Bouchard, Le Saguenay-Lac-Saint-Jean (et la Côte-Nord). «Notre Terre à Nous Aussi». Manifeste pour une «Approche - vraiment commune ». Avant-propos
Une édition réalisée à partir du livre de Russel Bouchard, Le Saguenay-Lac-Saint-Jean (et la Côte-Nord). «Notre Terre à Nous Aussi». Manifeste pour une «Approche - vraiment commune ». Chicoutimi Saguenay, 1er trimestre 2003, 92 pp. [À compte dauteur] [Autorisation formelle accordée par l'auteur le 10 mars 2004]
Avant-propos 16 octobre 2002.
La liberté et la paix sont inséparables de la fraternité, impossibles sans la justice, menacées de mort sans la vérité et sans une saine éducation populaire.
R.B.
Le 14 juillet 2000, les journaux nous apprenaient que le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec et les représentants des quelque 4 567 descendants d'aborigènes regroupés dans la communauté de Mashteuiatsh, s'étaient entendus sur les grandes lignes d'un traité, sans tenir compte des droits, besoins et aspirations de l'autre segment de la communauté régionale qui partage pourtant ces mêmes territoires depuis des temps immémoriaux; confinant ainsi tout ce qui n'est pas «Ilnut» au statut réducteur de locataires dans leur propre pays et de citoyens de seconde zone, et faisant fi de leur droit de regard sur cette terre nourricière, de leur sentiment d'appartenance et de leurs rêves.
Conséquemment à ces tractations conduites derrière les portes closes par quelques initiés du régime, la démarche citoyenne qui a dénoncé le caractère particulièrement raciste de cet accord, n'avait rien d'excessive. Dans le contexte d'un pays, le Canada, qui, depuis le dénouement constitutionnel de 1982, fait reposer ses fondements sur le principe de l'égalité des droits et des chances, indépendamment de toute discrimination, les opposants au traité titré Approche commune, ont multiplié les efforts pour éveiller les consciences et faire valoir leurs droits. Malgré l'absence de moyens, ils n'ont eu de cesse de dénoncer l'imposture historique, d'éprouver la rhétorique des lobbyistes chargés de leur vendre cette salade empoisonnée, et de susciter la réflexion sur les nombreux dangers que ce précédent, aux conséquences inéprouvées, risque de créer à plus ou moins brève échéance: notamment au chapitre de l'intégrité territoriale, de la fracture ethnique qui continue de s'élargir malgré les appels au calme répétés, de l'accélération du phénomène de désintégration régionale, de la persécution des murs et de la paix sociale.
Eu égard aux assises constitutionnelles sensées protéger le citoyen de la tyrannie de l'État, et en contrepartie de ce projet de traité qui hypothèque notre avenir collectif comme s'il eût été d'une seconde - et définitive - Conquête, je réclame donc, pour tous les oubliés de ce grand partage, simplement les mêmes protections, la même reconnaissance et la même considération humaine. Autrement dit, deux régions, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, où cohabitent, espérons-le, dans un nouvel esprit de fraternité, deux types de communautés culturelles qui méritent les mêmes égards devant la loi et devant l'État: l'une, d'influence amérindienne, que nous respecterons pour ce qu'elle est et pour ce qu'elle représente; l'autre, d'influence canadienne-française, inclusive et ouverte à tout autre apport ethno-culturel, qu'il vous faut reconnaître, traiter et honorer tout autant, et en vertu de la même règle de droit. Rien de plus, rien de moins!
Et qu'on le veuille ou non, qu'on soit pour ou contre, qu'on l'avoue ou pas, qu'on l'ignore bêtement ou qu'on s'en moque royalement, il reste que la signature ou le rejet de ce Traité va déterminer si, oui ou non, tous les citoyens canadiens sont égaux devant la loi et devant l'État; si oui ou non, dans la société qui se dessine sous ce nouveau diktat, l'égoïsme individuel et les passions tribales vont l'emporter sur l'esprit de fraternité; si oui ou non, nous vivons dans une tyrannie qui hiérarchise ses citoyens selon leurs qualités raciales; si oui ou non, le Canada, qui a été l'un des plus farouches opposants au régime d'apartheid de l'Afrique du Sud, a laissé tomber la proie pour l'ombre en ce qui concerne sa propre morale; s'il a bradé ses principes fondateurs pour régler quelques problèmes domestiques et satisfaire, avec la complicité du gouvernement du Québec, des intérêts corporatistes, financiers et ethniques...
Russel Bouchard 16 octobre 2002
Dernière mise à jour de cette page le lundi 6 février 20065:30 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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