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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Les pères du système taoïste: LAO-TZEU, LIE-TZEU, TCHOANG-TZEU (1913)
Extraits


Une édition électronique sera réalisée à partir du texte de Léon WIEGER S.J. (1856-1933), Les pères du système taoïste  ***: LAO-TZEU, LIE-TZEU, TCHOANG-TZEU (1913) Les Humanités d’Extrême-Orient, Cathasia, série culturelle des Hautes Etudes de Tien-Tsin, Paris : LES BELLES LETTRES, 1950, 522 pages. Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Extraits

B15. — Lao-tzeu, Lie-tzeu, Tchoang- tzeu. Les pères du système taoïste, par Léon Wieger S.J

En guise d’introduction … Tchoang-tzeu, chap. 1.A.

S’il faut en croire d’anciennes légendes, dans l’océan septentrional vit un poisson immense, qui peut prendre la forme d’un oiseau. Quand cet oiseau s’enlève, ses ailes s’étendent dans le ciel comme des nuages. Rasant les flots, dans la direction du Sud, il prend son élan sur une longueur de trois mille stades, puis s’élève sur le vent à la hauteur de quatre-vingt-dix mille stades, dans l’espace de six mois .

Ce qu’on voit là-haut, dans l’azur, sont-ce des troupes de chevaux sauvages qui courent ? Est-ce de la matière pulvérulente qui voltige ? Sont-ce les souffles qui donnent naissance aux êtres ?.. Et l’azur, es-il le Ciel lui-même ? Ou n’est-ce que la couleur du lointain infini, dans lequel le Ciel, l’être personnel des Annales et des Odes, se cache ?.. Et, de là-haut, voit-on cette terre ? et sous quel aspect ?.. Mystères !

Quoi qu’il en soit, s’élevant du vaste océan, et porté par la grande masse de l’air, seuls supports capables de soutenir son immensité, le grand oiseau plane à une altitude prodigieuse.

Une cigale à peine éclose, et un tout jeune pigeon, l’ayant vu, rirent du grand oiseau et dirent :

— A quoi bon s’élever si haut ? Pourquoi s’exposer ainsi ? Nous qui nous contentons de voler de branche en branche, sans sortir de la banlieue ; quand nous tombons par terre, nous ne nous faisons pas de mal ; chaque jour, sans fatigue, nous trouvons notre nécessaire. Pourquoi aller, si loin ? Pourquoi monter si haut ? Les soucis n’augmentent‑ils pas, en proportion de la distance et de l’élévation ?

Propos de deux petites bêtes, sur un sujet dépassant leur compétence. Un petit esprit ne comprend pas ce qu’un grand esprit embrasse. Une courte expérience ne s’étend pas aux faits éloignés. Le champignon qui ne dure qu’un matin, ne sait pas ce que c’est qu’une lunaison. L’insecte qui ne vit qu’un été, n’entend rien à la succession des saisons. Ne demandez pas, à des êtres éphémères, des renseignements sur la grande tortue dont la période est de cinq siècles, sur le grand arbre dont le cycle est de huit mille années. Même le vieux P’eng‑tsou ne vous dira rien, de ce qui dépasse les huit siècles que la tradition lui prête.


Retour au livre de l'auteur: Léon Wieger (1856-1933) Dernière mise à jour de cette page le mercredi 10 janvier 2007 13:05
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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