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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Léon Trotsky, LA GUERRE ET LA RÉVOLUTION. TOME I. (1922) [1974]
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Léon Trotsky, LA GUERRE ET LA RÉVOLUTION. TOME I. Le naufrage de la IIe Internationale. Les débuts de la IIIe Internationale. Traduction du russe par André Oak. Paris: Les Éditions Tête de feuilles, 1974, 248 pp. Une édition numérique réalisée par Claude Ovtcharenko, bénévole, journaliste à la retraite, France.

Préface

Toute une génération a surgi dont la jeunesse politique a été marquée par la Révolution d’Octobre ou les débuts de la IIIe Internationale. Pour cette génération, particulièrement en Russie, la IIe Internationale représente un phénomène assez pénible. La jeunesse révolutionnaire a toujours considéré les Menchéviks et les S.R. [Social-révolutionnaires] comme des ennemis de classe, toujours de l’autre côté de la barricade, de la tranchée. Elle n’a pas vécu le moment historique d’un passé récent, non seulement jusqu’à la guerre impérialiste, mais pendant cette même guerre, alors qu’au sein même de la IIe Internationale qui se courbait honteusement et sans honneur devant l’Impérialisme, débutait le processus intérieur qui devait conduire au schisme et à la création de l’Internationale Communiste.

Aujourd’hui monte une génération encore plus jeune qui, n »’ayant pas l’expérience de la guerre civile, ne peut concevoir le rôle joué par les Menchéviks et les « SR ». Ce n’est pas en vain que ces mêmes Menchéviks comptent sur la virginité politique des jeunes pour se redonner une vie nouvelle sous forme d’une organisation de la jeunesse. Ils pensent que les faits ont tracé une croix définitive sur le passé, et ils veulent obtenir une large audience auprès des jeunes.

Il hors de doute que le slogan d’un « Front uni de tous les travailleurs » leur semble, en cette circonstance, devoir trouver une certaine résonnance. Si un Front uni est possible avec Scheidemann et Vandervelde, pourquoi pas avec Martov et Tchernov ? En quel sens est possible ce Front uni avec Scheidemann ? Et tout d’abord qui est Scheidemann ? Et qui est Vandervelde ? Les jeunes communistes — qui se heurtèrent d’abord à la IIe Internationale en la personne du social-révolutionnaire Kérensky et du Menchévik Tséretelli, quand ceux-ci désarmèrent les prolétaires de Pétersbourg et mirent en prison des milliers de travailleurs les prenant soi-disant pour des espions allemands, ou plus tard, quand ces mêmes Menchéviks et S.R., en qualité d’organisateurs, d’orateurs, de terroristes, d’agitateurs, d’administrateurs et de ministres de Noullans, de Koltchak, de Dénikine, d’Ioudenitch, de Miller, massacrèrent les ouvriers et les paysans russe au nom et sous les drapeaux de l’Entente — ces jeunes communistes sont déjà renseignés sur le compte des Partis cités plus haut, mais ils les connaissent encore imparfaitement. Les chefs de la Social-démocratie internationale, y compris nos « S. R. » et nos Menchéviks, avaient juré au Congrès de Bâle, un an et demi à peine avant la guerre mondiale, de répliquer à une ouverture des hostilités par la révolution prolétarienne. L’opportuniste petit-bourgeois est capable de tous les retournements. Il joue très souvent avec les couleurs de la Révolution, mais aux moments décisifs de l’Histoire, il « s’aplatit ». Les représentants qualifiés de la jeune génération doivent connaître le passé récent. Il faut leur enseigner, le plus concrètement possible, par des tableaux expressifs de la vie politique, par des figures humaines, ce que fut la période préparatoire à la Révolution d’Octobre et à la naissance de la IIIe Internationale.

L’histoire de cette époque — nous pensons à l’histoire des classes laborieuses et de leurs groupements politiques — n’a pas été encore écrite et ne le sera pas de sitôt. Il faut étudier ce passé tout récent à l’aide de matériaux bruts, tels que souvenirs, documents, discours et articles. La compréhension de ces tranches du passé est d’autant plus facilitée que l’actualité, trop directement même, découle des événements d’hier.

Ce livre tend à démontrer le propos que nous avons exposé — bien que de façon limitée — en offrant à la jeunesse l’étude de ce passé très récent. L’auteur a eu l’avantage, pendant la guerre en qualité d’émigré, d’observateur et aussi de participant, de pouvoir pénétrer au sein même de plusieurs Partis socialistes européens et nord-américains. On trouvera ici, rassemblés, les fruits de ces travaux nés de cette participation et reliés au thème central : la Guerre et l’Internationale.

L’idée de ce livre prit naissance au début de l’année 1919. Mais je ne réussis pas, jusqu’à maintenant, à réunir les éléments nécessaires à la composition de cet ouvrage.

J’avais alors écrit une introduction explicative. Celle-ci, écrite en Mars 1920, est complétée définitivement.


L. Trotsky

Moscou, 24 avril 1922.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 3 juillet 2011 14:18
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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