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Collection « Les auteur(e)s classiques »

ANTHOLOGIE de la LITTÉRATURE CHINOISE. Des origines à nos jours (1932)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de SUNG-NIEN HSU (1902-19 ?), ANTHOLOGIE de la LITTÉRATURE CHINOISE. Des origines à nos jours. Paris, Librairie Delagrave, 1932, 445 pages. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Introduction

C31. — SUNG-NIEN HSU (1902-19 ?), ANTHOLOGIE de la LITTÉRATURE CHINOISE. Des origines à nos jours.

Composer une anthologie générale d’une littérature plusieurs fois millénaire comme la littérature chinoise est une entreprise singulièrement malaisée. Il existe bien, sans doute, des anthologies chinoises ; mais les unes sont partielles et s’arrêtent longtemps avant notre époque ; les autres sont partiales. Leur commune lacune, c’est la suppression du roman et du théâtre. Il existe des collections littéraires, mais leurs directeurs s’inquiètent davantage de la quantité des morceaux rassemblés ou de la rareté de telle ou telle œuvre — et une œuvre rare n’a pas forcément une grande valeur littéraire — que de leur qualité. Enfin, les préoccupations morales et moralisantes obligeaient nos critiques à écarter un nombre important d’œuvres de réelle valeur, soit parce que leurs auteurs menaient ou avaient mené une vie peu régulière, soit parce que certains mor-ceaux cependant charmants leur paraissaient légers. De toute façon, il était temps de faire de nouvelles recherches dans nos innombrables œuvres littéraires, d’établir un nouveau plan et un nouveau classement.

Dans ce cadre fort restreint, j’ai voulu exposer au lecteur les morceaux représentatifs de la poésie, de la philosophie, de l’histoire, du roman et du théâtre chinois. Je ne prétends pas en avoir réuni tous les chefs-d’œuvre, les limites de l’ouvrage ne me le permettaient pas ; j’affirme cependant que tous les morceaux qu’un aspirant à la littérature chi-noise doit connaître sont ici. J’ai réservé une large place à la poésie, particulièrement riche, au roman, injustement négligé jusqu’à présent, et au théâtre, considéré à tort par nos anciens lettrés comme un art mineur. La philosophie chinoise exige des lecteurs une particulière connaissance de notre peuple, aussi ne devait-elle pas occuper ici une grande place ; j’ai cité seulement quelques fragments caractéristiques de chaque école. L’histoire chinoise est à la fois riche et pauvre. Depuis des siècles chaque dynastie possédait, sous des formes et des noms différents, un bureau national de l’Histoire. De plus, sous chaque dynastie, des écrivains plus ou moins nombreux s’étaient consacrés à l’histoire, seuls ou en collaboration. Notre histoire est donc riche. Mais si l’on recherche parmi les travaux historiques chinois ceux qui offrent le plus d’affinité avec des ouvrages historiques européens, on n’en trouve pas ou bien peu ! On verra plus loin que les histoires chinoises ne sont guère que des notes fragmentaires, des mémoires, et non pas des œuvres d’ensemble. Aussi leur ai-je mesuré la place ici. 

Au cours de cette Anthologie, je me suis efforcé d’être précis et impartial. Plus on approche de l’Orient et de l’Extrême-Orient et plus on approche de l’Imprécision. Voici un exemple entre tant d’autres : Li T’ai-po est un de nos poètes de génie. Cherchez ce nom dans le meilleur dictionnaire chinois, les Sources des expressions (Ts’eu yuan), vous ne trouverez ni la date de sa naissance, ni celle de sa mort. En revanche, si on cherche ces dates dans les ouvrages littéraires, on en découvre au moins dix différentes pour sa naissance et autant pour sa mort ! il faut donc choisir parmi ces dates celle qui approche le plus de la réalité. Même imprécision pour les faits. Il s’ensuit que les recherches exigent un effort considérable et une attention soutenue. Quand, après de mûres réflexions, je me suis arrêté à une date très probable, à défaut d’une date certaine, je l’ai toujours fait suivre d’un point d’interrogation.

Trois grands courants de pensée dominent la Chine intel-lectuelle : le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme. Chaque courant a donné naissance à de nombreuses écoles. J’ai eu, parmi mes professeurs chinois, des lettrés confucianistes, des lettrés bouddhistes et des lettrés taoïstes. J’ai reçu à la fois ces diverses influences ; c’était bien là le meilleur moyen de n’en conserver aucune. De plus, dix ans de séjour en France m’ont appris la valeur réelle de la liberté. Je suis libéré de tout dogme et ne me fais le propagandiste d’aucune école. C’est dans ces dispositions impartiales que j’ai choisi ces morceaux littéraires et toujours avec le même esprit que je les ai critiqués.

La meilleure méthode de traduction est évidemment celle de la traduction serrée. J’entends par ce terme toute traduction rigoureusement fidèle à l’idée exprimée dans le texte original. La méthode de la traduction « mot à mot » n’est pas infaillible. D’abord, ou n’arrive pas toujours à trouver une expression, une tournure de phrase, un mot français qui corresponde exactement aux caractères chinois. Ensuite, admettons qu’on y parvienne, un morceau littéraire ainsi traduit donnerait-il une idée même approximative du texte original ? J’ai donc traduit mot à mot chaque fois que je l’ai pu ; mais là où il m’a été impossible d’employer cette méthode, j’ai cherché et employé les tournures de phrase, les expressions ou les mots français qui approchent le plus du texte chinois.

Retour au livre de l'auteur: Sung-Nien Hsu (1902-19??) Dernière mise à jour de cette page le Samedi 29 octobre 2005 17:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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