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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Herbert Spencer, Les premiers principes (1900)
Préface du 5 juin 1862


Une édition électronique réalisée à partir du livre d'Herbert Spencer, Les premiers principes. Traduit par M. Guymiot sur la sixième édition anglaise, complètement revue et modifiée par l’auteur. Paris: Alfred Costes, éditeur, 1920, 508 pages. Une édition numérique réalisée par M. Jean-Marc Simonet, professeur retraité de l'enseignement, Université de Paris XI-Orsay.

Préface du 5 juin 1862


Ce volume est le premier d’une série annoncée dans un prospectus distribué pour la première fois en mars 1860. Ce qui suit est une réimpression de ce prospectus. 

 

SYSTÈME DE PHILOSOPHIE 

 

M. Herbert Spencer se propose de faire paraître périodiquement une série d’ouvrages qu’il prépare depuis plusieurs années. On peut se faire une idée générale du but et de la portée de cette série en examinant le programme qui suit. 

 

LES PREMIERS PRINCIPES 

 

Première Partie. — L’Inconnaissable. — On y fait faire un pas de plus à la doctrine formulée par Hamilton et Mansel ; on y indique les diverses directions suivant lesquelles la science aboutit aux mêmes conclusions ; et l’on y montre que, dans cette croyance à un Absolu qui dépasse non seulement la science humaine mais encore la conception humaine, se trouve la seule possibilité de réconciliation qu’il y ait entre la Science et la Religion.

 

Deuxième Partie. — Lois du Connaissable. — Exposé des principes dentiers qu’on peut discerner dans les manifestations de l’Absolu, c’est-à-dire exposé de ces généralisations supérieures qui sont découvertes par la science de nos jours et qui sont vraies non seulement d’une classe de phénomènes, mais de toutes les classes de phénomènes et qui sont par conséquent les clefs de toutes les classes de phénomènes [1].

 

[Dans l’ordre logique, on devrait trouver ici une application de ces Premiers Principes à la nature inorganique. Mais je passe sur cette grande division, en partie parce que, même sans elle, le plan est encore trop vaste, et en partie parce que l’interprétation de la nature organique, d’après la méthode proposée, est d’une importance plus directe. Conséquemment, le second volume de la série sera :] 

 

LES PRINCIPES DE LA BIOLOGIE 

VOLUME I

 

Ire Partie. — Données de la Biologie. — J’y fais entrer ces vérités générales de la physique et de la chimie qui doivent servir de points de départ à la biologie rationnelle.

 

IIe Partie. — Inductions de la Biologie. — Exposé des principales généralisations établies par l’histoire naturelle, la physiologie et l’anatomie comparée.

 

IIIe Partie. — Évolution de la vie. — On y traite de la théorie connue sous le nom d’hypothèse du développement, et de ses preuves a priori et a posteriori.

 

VOLUME II

 

IVe Partie. — Développement morphologique. — On y indique les rapports qu’on peut partout découvrir entre les formes organiques et la moyenne des forces diverses auxquelles elles sont soumises, et on cherche,dans les effets accumulés de ces forces, la théorie des formes.

 

Ve Partie. — Développement physiologique. —Exposant de même la différenciation progressive des fonctions et l’interprétant de même comme conséquence de l’exposition des différentes parties de l’organisme à divers groupes de conditions.

 

VIe Partie. — Lois de la multiplication. — Généralisations concernant le genre de reproduction des différentes classes de plantes et d’animaux, suivies d’un essai de démonstration du fait que ces variations dépendent de certaines causes nécessaires [2]. 

 

LES PRINCIPES DE LA PSYCHOLOGIE 

VOLUME I

 

Ire Partie. — Données de la psychologie. — Traitant des rapports généraux de l’Intelligence et de la Vie et de leurs relations avec les autres modes de l’Inconnaissable.

 

IIe Partie. — Induction de la psychologie. Résumé des généralisations concernant les phénomènes mentaux qui ont été déjà empiriquement établies.

 

IIIe Partie — Synthèse générale. — Reproduction revue et augmentée de nouveaux chapitres, de la partie portant le même titre de l’ouvrage antérieurement publié sous le nom de Principes de Psychologie.

 

IVe Partie. — Synthèse spéciale. — Reproduction revue et augmentée de la partie portant le même titre, etc., etc.

 

Ve Partie. — Synthèse physique.— Essai de démontrer de quelle façon la succession des états de conscience se conforme à une certaine loi fondamentale de l’action nerveuse qui dérive des Premiers Principes posés au début.

 

VOLUME II

 

VIe Partie. — Analyse spéciale. — Reproduction de la première publication, augmentée de plusieurs chapitres.

 

VIIe Partie. — Analyse générale. — Reproduction de la première publication avec des éclaircissements et des additions.

 

VIIIe Partie. — Corollaires. — Consistant en partie en un certain nombre de principes dérivés qui forment une introduction nécessaire à la Sociologie [3].

 

 

LES PRINCIPES DE LA SOCIOLOGIE 

VOLUME I

 

Ire Partie. — Données de la sociologie. — Exposé des divers groupes de facteurs produisant les phénomènes sociaux, lesquels facteurs sont les idées et les sentiments humains considérés dans l’ordre nécessaire de leur évolution, les conditions naturelles environnantes et ces conditions déterminatrices de complications auxquelles la société elle-même donne naissance.

 

IIe Partie. — Inductions de la sociologie.— Faits généraux de structure et de fonction, tels qu’on les tire de l’examen des sociétés et de leurs changements ; en d’autres termes, les généralisations empiriques auxquelles on arrive en comparant les différentes sociétés et les phases successives de la même société.

 

IIIe Partie. — Organisation politique. — L’évolution des gouvernements, générale et locale, déterminée par les causes naturelles ; leurs types divers et leurs métamorphoses ; leur complexité croissante et leur spécialisation croissante ; la limitation progressive de leurs fonctions. 

 

VOLUME II

 

IVe Partie. — Organisation ecclésiastique. — Recherche de la différenciation du gouvernement religieux d’avec le gouvernement séculier ; ses complications successives et la multiplication des sectes ; la croissance et la modification continue des idées religieuses déterminées par le progrès de la connaissance et le changement du caractère moral ; et la réconciliation graduelle de ces idées avec les vérités de la science abstraite.

 

Ve Partie. — Organisation cérémonielle. — Histoire naturelle de cette troisième espèce de gouvernement, qui, ayant la même racine que les autres, se sépare d’eux lentement pour devenir leur supplément, en servant à régler les actions moins importantes de la vie sociale.

 

VIe Partie. — Organisation industrielle. — Développement des agences de production et, de distribution, considéré, comme les précédents, dans ses causes nécessaires qui sont non seulement la division progressive du travail et la complexité croissante des agents industriels, mais aussi les formes successives du gouvernement industriel qui passe par les mêmes phases que le gouvernement politique. 

 

VOLUME III

 

VIIe Partie. — Progrès du langage. — L’évolution des langues considérée comme opération psychologique déterminée par les conditions sociales.

 

VIIIe Partie. — Progrès intellectuel. — Traité du même point de vue ; il comprend le développement des classifications ; l’évolution de la science sortant du savoir vulgaire ; le progrès de la prévision qualitative à la prévision quantitative, de l’indéfini au défini et du concret à l’abstrait.

 

IXe Partie. — Progrès esthétique. — Les Beaux-Arts considérés de la même façon ; on recherche leur différenciation graduelle d’avec les institutions primitives et leur différenciation les uns des autres ; la variété croissante de leur développement et leur progrès quant à la réalité de l’expression et à la supériorité du but.

 

Xe Partie. — Progrès moral. — Montrant la genèse des lentes modifications émotionnelles subies par la nature humaine dans son adaptation à l’état social.

 

XIe Partie. — L’Accord. — Traitant de la dépendance nécessaire des structures et des fonctions dans chaque type de société et dans les phases successives du développement social [4]. 

 

LES PRINCIPES DE LA MORALE 

VOLUME I

 

Ire Partie. — Données de la morale. — Généralisations fournies par la biologie, la psychologie et la sociologie et servant de base à toute vraie théorie du bien vivre ; en d’autres termes, éléments de cet équilibre entre la constitution et les conditions de l’existence qui est à la fois l’idéal moral et la limite vers laquelle nous avançons.

 

IIe Partie. — Inductions de la morale. — Les règles de l’activité humaine, établies empiriquement, qui sont admises comme lois essentielles par toutes les nations civilisées, c’est-à-dire les généralisations de l’utilité et de la convenance.

 

IIIe Partie. — Morale personnelle. — Les principes de la conduite privée, — physique, intellectuelle, morale et religieuse — qui dérivent des conditions nécessaires pour rendre la vie individuelle complète ; ou, ce qui est la même chose, les modes de l’action personnelle qui doivent être le résultat de l’équilibre final entre les désirs internes et les besoins externes. 

 

VOLUME II

 

IVe Partie. — Justice. — Limitations mutuelles des actions des hommes, nécessitées par leur coexistence comme unités d’une même société, limitations dont la parfaite observance constitue cet état d’équilibre qui est le but du progrès politique.

 

Ve Partie. — Bienfaisance négative. — Limitations secondaires, pareillement nécessitées, qui, quoique de moindre importance et non régies par la loi, sont cependant indispensables pour empêcher la destruction du bonheur par des moyens indirects ; en d’autres termes, les restrictions secondaires qu’on s’impose à soi-même et qui sont dictées parce que nous pouvons appeler la sympathie passive.

 

VIe Partie. — Bienfaisance positive. — Comprenant tous les modes de conduite dictés par la sympathie active, celle qui trouve son plaisir à faire plaisir ; modes de conduite engendrés par l’adaptation sociale qui doit les rendre de plus en plus généraux, et qui, devenant universels, doivent remplir jusqu’au bord la mesure du bonheur humain possible [5].

 

Pour répondre à l’avance à la critique inévitable que le plan esquissé a trop d’étendue, je dois dire que je n’entends pas traiter de chaque sujet à fond, mais que je me propose simplement d’établir les principes en les accompagnant des exemples nécessaires pour faire pleinement comprendre leur portée. Je puis dire aussi qu’en outre de fragments plus petits une grande division de cet ouvrage (les Principes de la Psychologie) est déjà, en grande partie, terminée. Et je puis dire encore que, bien qu’il puisse être impossible d’exécuter l’œuvre entière, on ne peut faire aucune objection à la tentative d’exposer les Premiers Principes et d’en étendre les applications aussi loin que les circonstances le permettront. 

Londres, 5 juin 1862


[1] L’une de ces généralisations est couramment connue sous le nom de conservation de la force ; une seconde peut être déduite d’un essai sur le Progrès, sa loi et sa cause, une troisième est indiquée dans un article sur la Physiologie transcendante ; il y en a plusieurs autres.

[2] L’auteur a déjà exposé brièvement dans divers articles de revues les idées qu’il doit développer dans le second volume des Principes de la Biologie. La IVe partie sera le développement d’une doctrine indiquée dans un article sur les Lois de la Forme organique publié dans la Medico-Chirurgical Review de janvier 1859. Le germe de la Ve partie est contenu dans l’essai sur la Physiologie transcendante. Voyez Essais, pp. 280-90. Dans la VIe partie on développera certaines vues exprimées d’une façon rudimentaire dans la Théorie de la Population, publiée dans la Westminster Review d’avril 1852.

[3] Au sujet des additions diverses qui seront faites aux Principes de Psychologie, il est seulement utile de dire que la Ve partie est la portion indiquée comme n’étant pas encore écrite, dans la préface de cet ouvrage. Le germe en est contenu dans une note de la page 544, et sa portée a depuis été définitivement établie dans un article de la Medico-Chirurgical Review de janvier 1859.

[4] On peut trouver de petits fragments de ce traité de Sociologie dans des essais publiés auparavant. Quelques-unes des idées qui seront développées dans la deuxième partie sont indiquées dans un article sur l’Organisme Social paru dans la Westminster Review ; celles qui seront traitées dans la cinquième partie peuvent être trouvées dans la première moitié d’un article écrit il y a quelques années sur les Manières et la Mode ; les germes de la huitième partie sont contenus dans un article sur la Genèse de la Science ; deux articles sur l’Origine et la Fonction de la Musique et la Philosophie du Style contiennent quelques idées incorporées dans la neuvième partie ; et l’idée centrale, qui sera développée dans la dixième partie, peut être tirée d’une critique de l’ouvrage de M. Bain sur les Emotions et la Volonté parue dans la Medico-Chirurgical Review.

[5] La quatrième partie des Principes de la Morale traite les mêmes questions, quoique d’une autre façon, que la première partie de Social Statics de l’auteur.


Retour à l'auteur: Herbert Spencer Dernière mise à jour de cette page le samedi 23 septembre 2006 6:14
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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