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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Introduction à l'économie moderne. (1903)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre Georges Sorel (1903), Introduction à l'économie moderne. Paris: Librairie des sciences politiques et sociales Marcel Rivière, 1922, 2e édition revue et augmentée. Collection “Études sur le devenir social”, 430 pp. Une édition réalisée grâce à la précieuse coopération de Serge D'Agostino, professeur de sciences économiques et sociales en France, qui m'a si généreusement prêté son vieil exemplaire de ce livre.

Avant-propos


Il y a quelques années, les socialistes prétendaient, presque tous, s'inspirer de Marx, et ils affirmaient leur admiration pour ses conceptions révolutionnaires: ils disaient qu'un monde nouveau devait incessamment surgir à la suite de la lutte engagée entre la classe ouvrière et les classes dirigeantes; - ils se représentaient l'avenir comme une réalisation des idées juridiques qu'ils voyaient s'élaborer dans le sein du prolétariat; - raisonnant sur ce qui existe sous nos yeux et s'efforçant d'imiter les méthodes employées par les naturalistes, ils croyaient avoir le droit d'affirmer que les temps de l'utopie étaient définitivement finis et qu'un socialisme scientifique (ou matérialiste) allait remplacer les vieilles rêvasseries humanitaires. La discipline marxiste avait été plutôt subie qu'acceptée; elle n'avait pas été bien comprise; l'impression étant superficielle, le moindre accident devait tout remettre en question. Une commotion d'un caractère exceptionnel a émietté les classes et a donné à des tendances particulières une influence énorme (Note 1); les anciennes modes de socialisme à l'usage des bourgeois sensibles, des artistes et des dames (Note 2) ont reparu avec leur ancien éclat.

Des professeurs de belles-lettres, de riches philanthropes quelque peu niais, des gens distingués de toute espèce ont pris en pitié la misère intellectuelle des marxistes et se sont donné pour mission de civiliser notre barbarie. Il était évident, par exemple, qu'il fallait une, certaine dose d'ignorance pour continuer à parier de révolution sociale, alors que le bon ton était d'appliquer le mot d'évolution en toute occasion et à tout sujet. On avait écrit des livres sur l'évolution des genres littéraires, pourquoi ne pas en écrire sur l'évolution des genres économiques et politiques ?

Je doute que les grands prôneurs de l'évolutionnisme social sachent parfaitement de quoi ils veulent parler; le terme évolution ne possède un sens vraiment précis que si on l'applique à un passé définitivement clos et quand on cherche à expliquer ce passé par le présent (Note 3) ; c'est ce qui a lieu, par exemple, dans le darwinisme, qui est la formule la plus actuelle de la philosophie évolutionniste.

Le darwinisme réduit tout à des concurrences et s'inspire des idées de guerre; c'est seulement après la guerre que l'on peut savoir quelle armée était vraiment supérieure, et souvent les jugements portés sur les institutions militaires d'un pays, changent après une bataille considérable; ce n'est qu'après coup que l'on peut expliquer les succès d'un grand conquérant; de même les naturalistes darwiniens reconnaissent aux résultats de la lutte quels étaient les mieux armés. J'ai donc le droit de dire que c'est par le présent qu'ils interprètent le passé.

Mais nos philosophes sociaux n'entendent pas se borner à des recherches de ce genre ; ils entendent faire des prophéties; leur méthode revient à expliquer le présent au moyen d'hypothèses faites sur l'avenir et ensuite à soutenir que ces hypothèses sont justifiées par l'explication qu'elles ont fournie. Le moindre examen montre que l'on peut faire une multitude d'hypothèses contradictoires et cependant capables de satisfaire toutes à ce prétendu critérium de véracité ; ainsi l'évolutionnisme social n'est qu'une caricature de la science naturelle.

La théorie révolutionnaire de l'histoire considère la totalité d'un système d'institutions en la ramenant à son principe essentiel et elle ne tient compte que des changements qui se traduisent par une transformation de ce principe. Sans doute les partisans de cette doctrine ne sont pas assez naïfs pour croire que le centre d'un système apparaît tout d'un coup, par la vertu magique contenue dans le mot qui sert à le nommer. Ils ne croient pas davantage qu'une déclaration des droits ou même une législation nouvelle opèrent infailliblement une transmutation alchimique de la société. lis savent que les procédés employés par l'humanité pour se transformer sont variés, complexes et obscurs; que l'on peut appliquer à l'histoire ce que Liebig disait de la nature : qu'elle ne suit jamais de Noies simples et qu'elle semble souvent dépourvue de sens commun (Note 4). Les détails échappent d'autant plus à toute tentative de raisonnement qu'ils s'éloignent davantage du centre ; c'est celui-ci seulement qui se prête à des considérations philosophiques sur le développement.

Les évolutionnistes littéraires, politiques ou sociaux prétendent procéder d'une manière tout opposée; ils veulent établir une liaison entre les diverses époques historiques en établissant une continuité entre certains aspects des détails opératoires. Une pareille science ne peut avoir aucune utilité pour la pratique ; mais elle a une apparence naturaliste et cette apparence suffit aux gens de lettres.

Rien n'est plus arbitraire que le choix du caractère particulier dont la transformation sera ainsi suivie, tout dans l'histoire ne se présente pas de manière à pouvoir être systématisé, même d'une façon sophistique, dans la durée ; dans bien des cas il faut se contenter de suivre les changements survenus dans des qualités secondaires. J'emprunte quelques exemples aux saint-simoniens, parce que peu d'auteurs modernes ont été aussi ingénieux que ceux-ci pour Inventer ce qu'on nomme aujourd'hui des évolutions. Le droit de transmission de propriété, suivant eux, a été toujours en se restreignant : le propriétaire a d'abord disposé librement, puis la loi a désigné les héritiers ou l'héritier, enfin elle a partagé le bien entre les héritiers (Note 5), - l'ouvrier moderne est le successeur de l'esclave et du serf, le premier abandonnant tout le produit de son travail à son maître, le second une partie seulement (Note 6). Tout l'exposé de la doctrine saint-simonienne est dominé par cette idée que le monde a subi une série d'évolutions ayant un sens parfaitement déterminé et que le devoir actuel des gens instruits et intelligents serait de prendre la tête de ces évolutions pour qu'elles pussent s'achever d'une manière plus raisonnée, plus aisée et plus rapide (Note 7).

Le philosophe du droit sera toujours beaucoup plus frappé des oppositions qui se révèlent entre les centres des systèmes successifs que de la continuité plus ou moins spécieuse que l'on découvre à la surface. On peut même se demander si l'on n'aurait pas le droit de poser en loi à peu près universelle que: la continuité est d'autant plus complète que les affections sont moins profondes.

Les doctrines des nouveaux socialistes font illusion parce qu'elles sont prodigieusement obscures ; je ne prendrai qu'un seul exemple et je l'emprunterai à un livre récent dans lequel Jaurès a essayé de donner une philosophie des transformations du droit moderne. L'exemple que je choisis nie semble être d'autant plus remarquable que la question examinée par l'auteur est prodigieusement simple, en sorte qu'on a peine à comprendre comment il a pu accumuler tant d'obscurités autour de choses si claires.

Il prétend nous démontrer que l'histoire philosophique des institutions permet de concevoir le passage naturel au communisme. Il a lu dans un ouvrage écrit par un de ses amis une phrase qui lui parait avoir une importance capitale et qu'il, souligne: «Loin d'être immuable, le concept de propriété s'est modifié au cours des siècles et nul doute qu'il ne se modifie encore à l'avenir, qu'il ne suive dans leur évolution les phénomènes économiques et sociaux». Et il s'écrie plein d'enthousiasme: «Voilà la grande et large conclusion à laquelle aboutit de plus en plus l'école historique française (Note 8)». À mon avis, si cette école ne fait pas de découvertes plus étonnantes, elle ne brillera pas d'un vif éclat; je ne pense pas que ce soit chose bien extraordinaire que d'affirmer que le concept de propriété se modifie en raison des conditions historiques!

Quant à Jaurès, il se croit en possession d'une philosophie toute nouvelle et il ajoute immédiatement: «Que signifie, en face de ces constatations souveraines de l'histoire et de cette évolution vivante du concept de propriété, la formule scolastique et enfantine des radicaux? De même qu'il s'est modifié, le concept de propriété se modifiera encore: et il est certain que maintenant c'est dans le sens d'une complication plus grande, d'une complexité plus riche qu'il va évoluer.» Comme tout cela est enveloppé d'images impropres ! Depuis l'affaire Dreyfus, Jaurès affectionne les termes de procédure; son ami est transformé en Cour d'appel statuant souverainement sur le fait. S'il y a des évolutions vivantes (Note 9), serait-ce donc qu'il y aurait des évolutions mortes? Quand Léon Bourgeois parle de la propriété individuelle, il n'a aucune prétention à suivre les scolastiques, dont la doctrine n'est pas du lotit, d'ailleurs, celle des rédacteurs de notre Code civil. - Enfin que peut bien être cette riche complexité du concept futur de propriété?

L'auteur cité par Jaurès avait. écrit: «La propriété au Moyen Âge a nu caractère beaucoup plus complexe, beaucoup moins abstrait, et tranché que de nos jours. » C'est en se reportant à cette phrase (citée d'ailleurs par Jaurès), qu'on peut comprendre ce que veut dire sa prophétie. Nous nous éloignerions des concepts juridiques reçus par notre législation après la Révolution pour nous inspirer d'idées médiévales. Je trouve qu'il y a là quelque chose de grave.

Ce n'est pas sans peine, sans révolutions violentes et sans guerres sanglantes que l'Europe a pu se débarrasser de cette complication, de cette complexité et de cette richesse qu'on signale dans l'idéologie du Moyen Âge. Pour créer le monde moderne, il a fallu l'introduction du droit romain et la législation napoléonienne; avant de revenir aux manières de penser du Moyen Âge, il faudrait y regarder à deux fois et ne pas se payer de mots sonores et pompeux sur la complication, la complexité et la richesse des concepts. En tout cas, il faudrait nous donner la signification des grandes révolutions qui refoulèrent la pensée ancienne et voir si cette interprétation ne serait pas susceptible de nous éclairer sur la nature de la révolution poursuivie actuellement par le socialisme. Si les professeurs de belles-lettres et les chefs de la prétendue école historique française n'ont rien à nous apprendre sur la valeur des transformations passées, je me demande pourquoi ils prétendent civiliser notre barbarie et réformer nos conceptions socialistes.

Quelques lignes plus bas, Jaurès écrit : « Pour la première fois, depuis l'origine de l'histoire, l'homme réclame son droit d'homme, tout son droit. Il réclame tout ce qui est de l'homme, le droit à la vie, le droit au travail, le droit à l'entier développement de ses facultés, à l'exercice continu de sa volonté libre et de sa raison. » Certes, voilà un oracle sibyllin qui ne manque pas d'obscurité ; mais au fond l'auteur revient encore sur la même idée de rapprochement entre l'idéal socialiste et un idéal médiéval.

Quoi que Jaurès en puisse dire, ce nest pas la première fois que de telles revendications se sont produites «depuis l'origine de l'histoire»; à moins que l'auteur ne place cette origine à une date singulièrement moderne. Il a existé plusieurs religions à caractères universaliste, rationnel et égalitaire; le christianisme a notamment prétendu réaliser le programme assez énigmatique dont il est question ici. Ces religions n'ont pu aboutir ou, bien ont fait tout autre chose que ce qu'espéraient leurs premiers disciples ; l'école historique française n'a peut-être pas encore eu le temps d'étudier ces questions (Note 10).

A travers tout cet encombrement verbal, nous arrivons à comprendre que Jaurès nous convie à une nouvelle religion du devoir social, à un nouveau messianisme laïque, en un mot à une renaissance du vieil utopisme antérieur à 1848. Il n'ignore pas que très nombreux sont les catholiques et les protestants qui prêchent la même doctrine que lui, dans une langue presque aussi obscure que la sienne. À l'heure actuelle, il existe un grand mouvement humanitaire dans les classes dirigeantes; la fameuse doctrine de la solidarité est l'expression de cette nouvelle tendance. En se plaçant sur un terrain singulièrement voisin de celui où se tiennent les bourgeois sensibles, le socialisme modern style ne peut manquer de récolter beaucoup d'applaudissements; il peut même obtenir des résultats pratiques d'une certaine valeur; mais avant de rompre avec une tradition qui a été l'honneur du socialisme contemporain et de revenir aux imitations des caricatures du christianisme, il faudrait bien se rendre compte de ce que l'on fait et poser les questions d'une manière intelligible.

Si je me suis arrêté si longtemps sur ces pauvretés, c'est que je tenais à montrer aux lecteurs que la nouvelle méthode de Jaurès (Note 11) ne doit pas son succès à une supériorité scientifique quelconque; je sais bien que, plusieurs fois, le rédacteur en chef de la Petite République (Note 12) a reproché aux révolutionnaires de ne pas comprendre les exigences de la science; mais je suppose que dans le monde fréquenté par lui, le mot science a une signification qui lui manque dans la langue française. Plus on démontrera la faiblesse des doctrines des prétendus évolutionnistes, plus aussi on mettra en lumière la puissance des causes économiques, politiques et sociales qui ont créé la situation actuelle et engendré le nouveau socialisme. Ces doctrines sont conditionnées trop étroitement par les faits de l'histoire contemporaine pour qu'il soit possible d'en essayer la réfutation; mais il est clair que leur succès n'aura qu'un temps.

En attendant que des circonstances favorables rendent aux idées vraiment socialistes leur ancienne autorité, une double tâche s'impose à ceux qui ne renient pas complètement la tradition : chercher pourquoi ce que Jaurès nomme la nouvelle méthode, a pu triompher, et expliquer, suivant des procédés marxistes, les difficultés de l'heure présente; - déterminer la nature des réformes qui peuvent résulter d'une collaboration des partis populaires avec les partis bourgeois. Le présent ouvrage est consacré à ce deuxième genre d'études (Note 13).

Réformer dans la société bourgeoise, c'est affirmer la propriété privée ; tout ce livre suppose donc que la propriété privée est un fait indiscuté; je ne chercherai point comment une « évolution vivante » pourrait la transformer en « propriété communiste », car une telle recherche me semble aussi difficile à comprendre et aussi inutile que celle de la pierre philosophale.

Ce sera un des principaux titres de gloire de Proudhon d'avoir déterminé, mieux qu'on ne l'avait tenté jusque-là, le domaine de la propriété et celui du milieu économique; je ne crois pas qu'il ait cependant épuisé la question; je la reprends et je montre comment la socialisation du milieu peut donner naissance à une grande quantité de réformes qui ne blessent pas la propriété.

Dans une première partie, qui sert en quelque sorte d'introduction à ces recherches, j'essaye de faire voir que, pour bien comprendre les problèmes sociaux actuels, il faut faire porter l'étude sur l'économie rurale (Note 14).

on arrive ainsi sur les frontières de la philosophie du droit; pour résoudre les difficultés que rencontre la pensée socialiste contemporaine, il faudrait pénétrer sur ce domaine et voici les trois grands ordres de questions dont l'étude me semble surtout urgente:

1° Déterminer ce qu'est la démocratie ; faire voir comment elle s'est mêlée au socialisme, ce qu'elle a de commun avec lui et ce qu'elle a d'opposé; fonder cette recherche sur des considérations purement matérialistes: sur les conditions de production de la vie matérielle dans les villes (démocratie) et dans les pures agglomérations ouvrières, (socialisme)

2° Faire une théorie des révolutions et surtout interpréter, en vue de la pratique socialiste contemporaine, les deux grandes révolutions dont j'ai parlé plus haut et qui aboutirent à l'introduction du droit romain et à la législation napoléonienne ;

3° Donner une forme intelligible aux thèses morales, politiques et historiques des nouveaux utopistes et en fournir une interprétation conforme aux principes que Marx a conseillé d'appliquer à la connaissance des idéologies.

J'ai réuni beaucoup de matériaux sur ces objets ; dans un livre qui va paraître en Italie et qui traite des transformations subies par les idées sociales modernes, j'ai été amené à aborder plus d'une fois quelques parties des problèmes dont je signale ici l'importance (Note 15). Je voudrais bien trouver assez de loisir pour traiter ces questions d'une manière méthodique; je suis persuadé que ce serait le meilleur moyen de prouver, aux gens de bonne foi et d'intelligence, que le marxisme, bien compris et développé suivant ses principes internes, projette des clartés singulières dans la philosophie du droit.


Notes

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Note 1) Il s'agissait de l'affaire Dreyfus. (Retour à l'appel de note 1)
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Note 2) Engels, on 1890, dans la préface à une édition du Manifeste communiste, dit qu'en 1848 ses amis et lui rejetaient le titre de socialistes, parce que les socialistes de ce temps cherchaient un appui dans les classes cultivées; le socialisme était un mouvement bourgeois. avant ses entrées dans les salons. Cf. Marx, Manifeste communiste, trad. Charles Andler, tome I, pp. 15-16. Il se pourrait, que le terme communiste eût été adopté par lui parce que les révolutionnaires allemands réfugiés se groupaient en communes de dix à vingt membres (op. cit., tome II, p. 21, p. 40). Ces groupes étaient des imitations de la commune jurée médiévale, dont l'histoire a tant enthousiasmé nos pères. (Retour à l'appel de note 2)
(
Note 3) Cf. G. SOREL, Illusions du progrès, 3e édition, pp. 239-244. (Retour à l'appel de note 3)
(
Note 4) Rapporté par K. VOGT. (Revue scientifique, 1891, 2e semestre, p. 72). (Retour à l'appel de note 4)
(
Note 5) CHARLES ANDLER, Les origines du socialisme d'État en Allemagne, p. 101. (Retour à l'appel de note 5)
(
Note 6) CHARLES ANDLER, Op. cit., p. 108. - Suivant Marx, le prolétaire anglais n'est pas sorti du servage ; c'est un propriétaire rural dépossédé. (Retour à l'appel de note 6)
(
Note 7) Dans mon dernier ouvrage j'ai défini avec plus de précision que je ne l'avais fait antérieurement l'opposition qui existe entre l'étude du passé et la méditation sur l'avenir. Dans la première on rencontre des choses achevées, une matière de science, l'histoire, le déterminisme. Dans la seconde, nous nous mettons en présence de la vie, de l'imagination, de mythes, de la liberté. Ces deux attitudes de l'esprit sont légitimes ; mais il est absurde de mêler les deux genres. (Matériaux d'une théorie du prolétariat, p. 24. (Retour à l'appel de note 7)
(
Note 8) JAURÈS, Études socialistes, pp. 157-158. (Retour à l'appel de note 8)
(
Note 9) Le mot, vivant me semble avoir, dans la langue parlée par certains socialistes, un sens mystérieux; je lis en effet dans la Petite République du 16 mai 1903: « Le socialisme allemand peut être offert comme un exemple vivant du développement harmonieux et robuste du prolétariat.» Je nie hâte d'ajouter que ce galimatias n'est pas de Jaurès ; mais il pourrait bien subir parfois l'influence de son journal ; et de toutes les évolutions, la plus certaine est, peut-être, celle qui entraîne tarit de jeunes vers le galimatias. (Retour à l'appel de note 9)
(Note 10) Les idées de nos socialistes savants viennent presque toutes de Saint-Simon; mais celui-ci avait plus de franchise qu'eux ; il signale l'analogie qui existe entre ses aspirations et l'œuvre du christianisme. (Retour à l'appel de note 10)
(
Note 11) Dans les Réflexions sur ta violence J'ai nommé nouvelle école un groupe de marxistes qui étaient devenus syndicalistes ; il se proposaient de combattre les illusions de ce que j'appelais en 1903 la nouvelle méthode de Jaurès. (Retour à l'appel de note 11)
(
Note 12) Il ne s'agit pas ici de Jaurès qui en 1903 n'était ni directeur, ni rédacteur en chef de son journal, mais de Gérault-Richard qui avait beaucoup plus fréquenté les chansonniers de Montmartre qui les savants. (Retour à l'appel de note 12)
(
Note 13) Aujourd'hui la question se pose d'une façon encore plus pressante qu'en 1903. Cf. l'avertissement pour cette troisième édition. (Retour à l'appel de note 13)
(
Note 14) Dans les Illusions du progrès j'ai indiqué quelques sources agronomiques du droit romain (p. 311). (Retour à l'appel de note 14)
(
Note 15) Ce livre a seulement paru en 1906 sous le titre Insegnamenti sociali della economia contemporanea. (Retour à l'appel de note 15)

Retour au texte de l'auteur: Georges Sorel Dernière mise à jour de cette page le Vendredi 09 mai 2003 15:38
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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