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Collection « Les auteur(e)s classiques »

André Siegfried, 1875-1959
sociologue, historien et géographe français, pionnier de la sociologie électorale


Historien, géographe

Biographie

Né au Havre, le 21 avril 1875.

Issu d’une vieille famille protestante de souche alsacienne, André Siegfried était le fils de Jules Siegfried, maire du Havre, député de la Seine-Inférieure et ministre du Commerce dans le cabinet Ribot.

Après une scolarité à Paris, au lycée Condorcet, puis à l’École libre des Sciences politiques — où lui-même devait enseigner à partir de 1911 — André Siegfried orientait ses études à la fois vers l’histoire et les lettres (il soutint une thèse de doctorat sur la démocratie en Nouvelle-Zélande) et vers le droit, discipline dans laquelle il obtenait un second doctorat.

Cet intellectuel était aussi un homme de terrain : sa jeunesse avait été marquée, dans les années 1900-1901 par un vaste tour du monde, qui l’avait conduit, entre autres destinations, aux États-Unis, au Mexique, en Australie, au Japon, en Chine et aux Indes. Par ailleurs, sur les traces de son père, il avait tenté de s’engager sur le terrain concret de l’action politique, mais ses trois tentatives pour se faire élire à la députation, en 1902, 1906 et 1910, s’étaient soldées par des échecs.

Quand éclata la Première Guerre mondiale, il servit comme interprète dans l’armée britannique, puis occupa de 1920 à 1922, un poste à la direction du service économique de la section française de la SDN.

En réalité ce sont ses travaux de recherche qui lui valurent la célébrité, au premier rang desquels son magistral Tableau de la France de l’Ouest, publié dès avant la guerre, qui renouvelait profondément la science politique française.

Collaborateur régulier au Figaro à partir de 1934, André Siegfried devait parallèlement produire une œuvre importante, dans laquelle on retiendra : L’Angleterre d’aujourd’hui, son évolution économique et politique, Les États-Unis d’aujourd’hui, Tableaux des partis en France, La Crise britannique au XXe siècle, Cours de géographie économique et politique, L’Amérique latine, Le Canada, puissance internationale, Qu’est-ce que l’Amérique ?, Suez, Panama et les routes maritimes mondiales, Mes souvenirs de la IIIe République, Mon père et son temps, La Suisse, démocratie témoin, L’Âme des peuples, Aspects du XXe siècle.

André Siegfried fut élu en 1932 à l’Académie des Sciences morales et politiques, puis se vit attribuer l’année suivante une chaire de géographie économique et politique au Collège de France, en même temps qu’il continuait de dispenser son enseignement à l’École libre des Sciences politiques, dont il était la figure dominante. Il devenait en 1945 le premier président de la Fondation nationale des Sciences politiques.

Son élection à l’Académie française eut lieu le 12 octobre 1944. Il obtint 13 voix au fauteuil de Gabriel Hanotaux, lequel avait été élu en 1897. Compte tenu des circonstances exceptionnelles, cette élection — la seconde depuis la Libération — se déroula sans le quorum de votants exigé d’ordinaire par le règlement.

André Siegfried fut reçu le 21 juin 1945 par le duc de la Force.
Mort le 28 mars 1959.

Source: L'Académie française: Les immortels. [EN LIGNE] Consulté le 4 décembre 2011.
André Siegfried, né au Havre le 21 avril 1875 et mort à Paris le 28 mars 1959, est un sociologue, historien et géographe français, pionnier de la sociologie électorale.

1. Biographie
2. Notes
3. Ouvrages
4. Bibliographie

1. Biographie

André Siegfried fut élève au lycée Condorcet. D’abord tenté, à l’instar de son père Jules Siegfried qui fut maire du Havre, député de la Seine-Inférieure et ministre du Commerce, par la politique, il y renoncera après trois échecs aux législatives.

Libre-penseur et protestant au moment où la loi Combes interdit tout enseignement aux membres d’une congrégation (1904) et de la loi de la séparation des Églises et de l'État (1905) sont votées, il rédige un essai sur la société canadienne dans laquelle il dénonce les écoles confessionnelles ainsi que l’influence religieuse ambiante. D’abord critiqué par le théologien Dominique-Ceslas Gonthier, son ouvrage encore aujourd'hui perçu de manières diverses, certains le jugeant trop critique tandis que d'autres en font un reflet fidèle du passé religieux.

Interprète pendant la Première Guerre mondiale, il est à la fois sociologue, historien et économiste et écrivain. Il enseigne à partir de 1911 à l'École libre des sciences politiques. Proche du sociologue Gustave Le Bon (cf. L'âme des peuples), il publie en 1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, ouvrage fondateur de la sociologie électorale dans lequel il insiste notamment sur l’influence de la géologie sur le vote des habitants d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la France durant les quarante premières années de la Troisième République. Très attaché à sa ville natale1, il sera le premier président d'honneur de l'Institut Havrais de Sociologie économique et de psychologie des peuples (fondé en 1937).

En 1932, il succède à Gabriel Hanotaux à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1933, il obtient la chaire de géographie économique et politique au Collège de France. À partir de 1934, il collaborera de façon régulière au Figaro, jusqu’à sa mort. Il devient Grand officier de la Légion d'honneur. Deux mois après la Libération de Paris, le 12 octobre 1944, André Siegfried est élu à l’Académie française, en même temps que Louis de Broglie et Louis Pasteur Vallery-Radot, avec 13 voix au fauteuil de Gabriel Hanotaux. Il s'agit de la première élection depuis l'invasion allemande. L'Académie, dont une douzaine de membres décédés n'ont pas été remplacés depuis quatre ans, et dont plusieurs autres membres vivent en exil ou sont emprisonnés, ne peut réunir ce jour-là que dix-sept votants, soit moins que le quorum exigé. Ces trois élections sont malgré tout considérées comme valables et les trois nouveaux académiciens pourront même prendre part aux élections suivantes avant d'avoir été reçus en séance solennelle. André Siegfried est reçu le 21 juin 1945 par le duc de La Force.
Par ailleurs, il devient le premier président de la Fondation nationale des sciences politiques, en 1945. On lui doit de nombreuses études sur les pays anglo-saxons, la France et la sociologie électorale. Il est membre, en 1951, du jury de thèse de Louis Chevalier.

En 1954, il fonde l’Institut des Sciences et Techniques Humaines (quai de Javel), classe préparatoire aux grandes écoles.

Un lycée de Haguenau et un collège de Saint-Romain-de-Colbosc ont reçu son nom.

Par sa mère Louise Puaux, André Siegfried est le cousin d'Hélène de Coppet (1867-1902), épouse du Gouverneur de la Martinique, Louis Mouttet (1857-1902).


2. Notes

(1) « Quand à Paris souffle le vent d’ouest, ce n’est jamais sans émotion que j’évoque dans ma pensée les flots verts de la Manche, les nuages échevelés se pressant sur l’estuaire de la Seine. »

3. Ouvrages

Afrique du Sud ; notes de voyage, Paris, A. Colin, 1949
Albert Schweitzer études et témoignages, Éd. Robert Amadou, Bruxelles, Éditions de la Main jetée, 1951
Amérique latine, Paris, A. Colin, 1934
Aspects de la société française, Paris, Pichon, 1954
Aspects du xxe siècle, Paris, Hachette 1955
Cinq propos sur la langue française, avec Mario Roques, Paris, Fondation Singer-Polignac, 1955
Cotonniers aux Indes, Paris, 1950
Croisade. Conférences contradictoires, avec Alfred Wautier d’Aygalliers, Charles Riandey, Union de libres-penseurs et de libres croyants pour la culture morale, Paris, Fischbacher, 1931
De la IIIe à la IVe République, Paris, B. Grasset 1956
De la IVe à la Ve République au jour le jour, Paris, B. Grasset, 1958
Deux Mois en Amérique du Nord à la veille de la guerre (juin-juillet 1914), Paris, A. Colin, 1916
Discours de réception à l’Académie française. 16 janvier 1947, Éd. Maurice Garçon, Paris, A. Fayard, 1947
Discours prononcés dans la séance publique tenue par L’Académie française pour la réception de M. Daniel-Rops, le jeudi 22 mars 1956, Paris, Typographie de Firmin-Didot, 1956
Édouard Le Roy et son fauteuil, avec Henri Daniel-Rops, Paris, A. Fayard 1956
Edward Gibbon Wakefield et sa doctrine de la colonisation systématique, Paris, Armand Colin, 1904
En Amérique du Sud : Articles parus dans le Petit Havre de juillet à décembre 1931, Le Havre, Le Petit Havre, 1932
Enquête politique, économique & sociale sur la Nouvelle-Zélande, Paris, Bureaux de la Revue politique et parlementaire, 1900
États-Unis, Canada, Mexique : lettres de voyage écrites au Petit Havre, Le Havre, Le Journal, 1936
Fourrure et pelletiers à travers les âges, avec Jean H. Prat, Paris, Éd. du Tigre 1960
France, Angleterre, États-Unis, Canada, Paris, Emile-Paul 1946
Géographie économique. Cours de Université de Paris, Institut d’études politiques, année 1953-1954, Paris, Centre de documentation universitaire, 1954
Géographie électorale de l’Ardèche sous la 3e République, Paris, Colin, 1949
Géographie humoristique de Paris, Paris, La Passerelle, 1951
Géographie poétique des cinq continents, Paris, La Passerelle, 1952
Histoire politique de la IIIeRépublique. Tome premier, L’avant guerre (1906-1914), avec Georges Bonnefous, Paris, Presses universitaires de France, 1956, 1994
Impressions de voyage en Amérique : 1914, Le Havre, Randolet, 1915
Impressions du Brésil. Articles parus dans le Petit Havre du 5 au 19 septembre 1937, Le Havre, Impr. du journal le Petit Havre, 1937
La Civilisation occidentale, Oxford, Clarendon Press, 1945
La Crise britannique au xxe siècle, Paris, A. Colin, 1931
La Crise de l’Europe, Paris, Calmann-Lévy, 1935
La Démocratie en Nouvelle-Zélande, Paris, A. Colin, 1904
La Dignité humaine, avec Russel W. Davenport, Paris, Nouvelles éditions latines, 1958
La Fontaine, Machiavel français, Paris, Ventadour, 1955
La Langue française et les conditions de la vie moderne, avec Josef Felixberger, Munich, Hueber 1968
La Mer et l’empire. Série de vingt-deux conférences faites à l’Institut maritime et colonial, Paris, J. Renard 1944
La Suisse, démocratie-témoin, avec Pierre Béguin, Neuchâtel, La Baconnière, 1969
La Technique et la culture dans une civilisation moderne, Paris, F.N. Syndicats d’ingénieurs et des cadres supérieurs, 1953
La Zone sterling, avec Jean de Sailly, Paris, A. Colin, 1957
L’Alsace. Photographies originales, avec Michel Nicolas, Paris, del Duca 1953
L’Âme des peuples, Paris, Hachette 1950
L’Amérique ibérique, avec Jacques de Lauwe, Paris, Gallimard, 1937
L’Angleterre d’aujourd’hui : son évolution économique et politique, Paris, Grès, 1924
L’Angleterre moderne. Le problème social, l’expérience travailliste, avec André Philip, Paris, Ed. G. Crès et Cie, 1925
L’Année politique, 1946 : revue chronologiques des principaux faits politiques économiques et sociaux de la France du 1er janvier 1946 au 1er janvier 1947, Paris : Editions du Grand Siècle, 1947
L’Artisanat rural, ses problèmes actuels, avec Lucien Gelly, Paris, Institut d’études corporatives et sociales, 1944
Le Canada, les deux races ; problèmes politiques contemporains, Paris, A. Colin, 1906
Le Canada, puissance internationale, Paris, A. Colin, 1937
Le Capital américain et la conscience du roi. Le Néo-capitalisme aux États-Unis, avec A. A. Berle, et Hélène Flamant, Paris, A. Colin, 1957
Le Centenaire des services des Messageries Maritimes, (1851-1951), Éd. Jérôme et Jean Tharaud, Paris, Ettighoffer et Raynaud, 1952
Le Développement économique de l’Amérique latine, Paris, SPID, 1947
Le Grand changement de l’Amérique (1900-1950), avec Frederick Lewis Allen et Roger Blondel, Paris, Amiot-Dumont, 1953
Le Rôle moral et social d’Israël dans les démocraties contemporaines, Paris, Cahiers d’études juives, 1932
Le xxe siècle, âge de vitesse, Roma, Centro per lo sviluppo dei trasporti aerei, 1954
L’Économie dirigée, avec Chassain de Marcilly et al. Paris, F. Alcan, 1934
Les États-Unis d’aujourd’hui : avec 8 cartes et figures, Paris, Librairie Armand Colin, 1927
Les États-Unis et la civilisation américaine, Paris, Centre de documentation universitaire, 1947
Les États-Unis tels que je les ai vus il y a cinquante ans et cette année, Conférence prononcée à l’Assemblée générale du G.I.R.E.P. le 25 avril 1956, Paris, 1957
Les Forces religieuses et la vie politique. Le catholicisme et le protestantisme, avec André Latreille, Paris, A. Colin, 1951
Les Grandes Œuvres politiques de Machiavel à nos jours, avec Jean-Jacques Chevallier, Paris, A. Colin, 1960
Les Principaux Courants de la pensée religieuse en France : conférence prononcée à l’Hôtel Majestic, à Buenos-Aires le 17 septembre 1931, Éd. Buénos-Ayres : Comité Pro-Église Évangélique de Langue Française, 1931
Les Problèmes ethniques de l’Afrique du Sud : conférence faite à la tribune de l’Université Coloniale de Belgique à Anvers le 21 février 1949, Anvers, Association des Anciens Etudiants de l’Université Coloniale de Belgique, 1949
Les Questions actuelles de politique étrangère dans l’Amérique du Nord, Paris, F. Alcan, 1911
Les Voies d’Israël. Essai d’interprétation de la religion juive, Paris, Hachette 1958
L’Esprit de l’histoire d’Angleterre, avec A. L. Rowse, Paris, R. Julliard 1951
L’Occident et la direction spirituelle du monde. (Allocution prononcée le vendredi 18 novembre 1932.), Neuilly, La Cause, 1932
L’Œuvre scientifique d’André Siegfried, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1977
Mes Souvenirs de la IIIe république. Mon père et son temps, Jules Siegfried, 1836-1922, Paris, Presses universitaires de France, 1946
Mes Souvenirs d’enfance, Bourges, Tardy, 1957
Mon Village sous la IVe République, Éd. Henri Baudet, Corrie Siohan-Psichari, Groningen, 1965
Normandie, avec Noël Le Boyer, Paris, Hachette 1957
Nous sommes restés des Hommes, avec Sidney Stewart, Québec, Le Club des livres à succès, 1950, 1961
Pourquoi la Mission ? Éd. Marc André Boegner, Paris, Société des Missions Évangéliques, 1950
Progrès technique et progrès moral, Éd. Nicolas Berdiaeff, Neuchâtel, La Baconnière, 1948
Quelques Maximes, Paris, J. Haumont, 1946
Quelques Règles à observer dans le travail, [S.l.s.n.], 1900-1977? 11
Qu’est-ce que l’Amérique ?, Paris, Flammarion 1938
Savoir parler en public, Paris, Michel 1950
Suez, Panama et les routes maritimes mondiales, Paris, A. Colin, 1940
Tableau des États-Unis, Paris, A. Colin, 1954
Tableau des partis en France, Paris, B. Grasset 1930
Tableau politique de la France de l’ouest sous la troisième république. 102 cartes et croquis, 1 carte hors texte, Paris, A. Colin, 1913 ; réimp. Paris, Impr. nationale éditions, 1995, reimp, Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, 2010
Vers un Ordre économique et social, Eugène Mathon 1860-1935 : sa vie, ses idées, ses œuvres, avec Henry-Louis Dubly, Paris, [s.n.], 1946
Vocation de Pont-à-Mousson, Nancy, 1957
Voyage aux Indes, Paris, Colin, 1951
Vue générale de la Méditerranée, Paris, Gallimard 1943.

4. Bibliographie

Frédéric Carbonel, « Origines et développement de l'Institut havrais de sociologie économique et de psychologie des peuples » dans Annales de Normandie, no 1-2, mai 2007, p. 117-50. et Cahiers internationaux de psychologie sociale, Ed. de l'Université de Lièges, 2008, no 77, p. 69-86.
Etienne Faure, « Siegfried André », dans Jean-François Sirinelli (dir.), Dictionnaire historique de la vie politique française au xxe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 1995, p. 1159-1161 dans la réédition de 2003.
Nicolas Rousselier, « André Siegfried », dans Jacques Julliard, Michel Winock (dir.), Dictionnaire des intellectuels français, Paris, Seuil, 1996, p. 1060-1061.
Jacques Lévy, « Siegfried André », dans Jacques Lévy, Michel Lussault (dir.), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris, Belin, 2003, p. 841-842.

Source: Wikipédia, l'encyclopédie libre. [EN LIGNE] Consulté le 4 décembre 2011.


Retour à l'auteur: Franz Boas (1858-1942) Dernière mise à jour de cette page le dimanche 4 décembre 2011 15:11
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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