Auguste Bebel (1891), La femme et le socialisme. Traduit de l'Allemand par Henri Bavé


 

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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Les questions actuelles de politique étrangère dans l'Amérique du Nord. (1911)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre d'André Siegfried, P. de Rousier, De Périgny, F. Roz et A. Tardieu, Les questions actuelles de politique étrangère dans l'Amérique du Nord. Conférences. Avec 5 cartes hors texte. Paris: Librairie Librairie Félix Alcan, 1911, 242 pp. Une édition numérique réalisée par mon amie, Marcelle Bergeron, professeure retraitée de l'École polyvalente Dominique-Racine, Chicoutimi, Saguenay, Québec.

[p. I]

Introduction

_____


C'est en 1907 que notre Société eut, pour la première fois, l'heureuse idée d'organiser une série de conférences sur les questions les plus actuelles de politique étrangère et sur les problèmes financiers de notre époque. Chaque année, un volume a offert au grand public le texte de ces conférences, prolongeant ainsi le succès qui les avait accueillies à l'École. La section de diplomatie et d'histoire, après avoir, avec le concours de brillants conférenciers, étudié les questions de politique étrangère en Europe et en Asie, a voulu, cette année, aborder un monde nouveau, où s'agitent de grands intérêts et de nobles idées. L'Amérique du Nord a fait le sujet des cinq conférences annuelles où s'est déployé tour à tour, sous la présidence de MM. Denys Cochin, l'amiral Fournier, le général Brugère, le prince [p. II] Roland Bonaparte, Paul Deschanel, le talent de MM. André Siegfried, Paul de Bousiers, de Périgny, Firmin Roz, André Tardieu : ces conférenciers nous ont donné sur l'impérialisme britannique au Canada, le canal de Panama, le Mexique, la crise des partis aux États-Unis, la doctrine de Monroë, avec une abondante  documentation, des vues judicieuses et précises.

L'Amérique du Nord n'a pas le passé de la vieille Europe, mais elle en a toutes les aspirations et toutes les ambitions. Son œuvre est immense, si l'on songe, avec quelle rapidité elle l'a accomplie, amassant des trésors d'activité et d'intelligence, des richesses agricoles et industrielles incomparables. Et cette œuvre mérite toute notre attention car la France a exercé dans le Nouveau-Monde une influence considérable qu'elle ne doit pas oublier : elle y a imprimé, dès sa découverte même, le génie de notre civilisation.

*

C'est M. André Siegfried qui a ouvert très [p. III] brillamment la série des conférences, par une étude complète des rapports de l'Angleterre avec le Dominion canadien, nous faisant ainsi profiter des enseignements qu'il avait recueillis sur place lors de ses voyages au Canada. Ces rapports entre la métropole et sa colonie sont dominés par deux tendances : tendance du Canada à l'autonomie, à l'indépendance : tendance de l'Angleterre impérialiste à resserrer le lien colonial pour former en quelque sorte un faisceau de toutes les colonies britanniques. M. André Siegfried envisage cet impérialisme britannique sous ses trois aspects : économique, militaire, politique. On a beaucoup parlé du désir du Canada de se séparer de l’Angleterre pour se rapprocher des Américains, sans penser qu'il y aurait un immense péril pour les Canadiens français et pour les Canadiens anglais à devenir Américains : leur individualité disparaîtrait : peut-être même les Canadiens français, qui sont de loyaux sujets de la Couronne britannique, perdraient-ils une grande partie de ces libertés qu'ils sont reconnaissants à Londres de leur avoir concédées. M. Siegfried a raison de dire que si les Anglais continuent à pratiquer [p. IV] une habile politique, à ne mécontenter ni les Canadiens, ni les Américains, rien ne viendra dissoudre l'union de l'Angleterre et de sa colonie : « Elle a si bien résisté que voilà plus de cent ans qu'elle dure et elle durera bien plus de cent ans encore. »

Nous avons pour le Canada les plus vives sympathies : il est une manifestation vivante de l'expansion française dans le monde. Peut-on songer sans émotion aux gestes héroïques de ces hardis pionniers de la vieille France, de ces glorieux Français, les Champlain, les Cavalier de la Salle, les la Vérandrye, qui fondaient au Canada et dans la Louisiane ce magnifique domaine colonial que nous abandonnâmes jadis ! Comme le disait si bien M. Denys Cochin dans sa fine allocution, nous éprouvons pour le Canada « cet intérêt profond que nous porterions à une province de France restée française après tant d'années et à si grande distance... C'est une France d'autrefois. » À ses qualités natives, elle a ajouté les marques caractéristiques du génie anglais. Cette heureuse alliance de deux races restées distinctes, mais qui s'unissent pour l'administration générale [p. V] de l'État, est une des principales causes de la prospérité du Canada qui tend à devenir de plus en plus dans l'Amérique du Nord un élément de force indiscutable.

*

Dans l'étude des problèmes que soulève aujourd'hui le développement de l'Amérique du Nord, il en est un qui présente dès maintenant et présentera surtout dans l'avenir un intérêt capital ; c'est l'ouverture du canal de Panama, où s'est encore manifestée, à l'origine, l'influence française. M. Paul de Bousiers, qui s'est acquis une haute compétence dans les questions économiques et maritimes, a bien voulu en indiquer les conséquences probables. Il y avait eu bien des projets de percement de l'isthme et de nombreux traités avaient été signés à ce sujet entre les États-Unis, l'Angleterre, et les républiques du Centre-Amérique. C'est un Français, qui, en 1881, voulut mener l'entreprise à bonne fin : il entendit ne faire appel qu'au concours des capitaux privés : ce fut là son erreur et la cause de son échec. [p. VI] Mais c'est nous qui avions donné le premier coup de pioche, et les États-Unis ont suivi le chemin que nous avions tracé pour achever l'œuvre commencée.

L'ouverture du canal de Panama aura une influence indéniable sur la politique des États-Unis et sur leur expansion commerciale. Le canal sera évidemment des plus profitables à l'Europe pour son commerce avec les ports américains du Pacifique : San-Francisco, Panama, Callao, Guayaquil, Valparaiso, etc., etc..., qui seront beaucoup plus rapprochés désormais des ports de la Manche qu'ils ne l'étaient auparavant par le détroit de Magellan. Mais surtout le canal sera utile aux États-Unis. Il rapprochera les ports de l'Atlantique des ports du nord et du sud du Pacifique. Il permettra aux Américains du nord-est de lutter avantageusement avec l'Europe sur les marchés de l'Australie, du Japon et de la Chine. C'est un vaste champ d'exploitation ouvert aux industries américaines des régions de l'Est-Atlantique et de la vallée du Mississipi et où Panama pourra concurrencer Suez dans une certaine mesure ; quoique, en dernière analyse, Suez, qui [p. VII] est la grande voie du trafic entre l'Occident et l'Orient, semble destiné à favoriser encore les nations européennes dans leur commerce avec les ports de l'extrême Pacifique.

Si Panama doit procurer des avantages immenses aux Américains au point de vue économique, les avantages militaires ne seront pas moins considérables. Grâce au canal, les États-Unis pourraient opérer une rapide concentration de leurs flottes, si la lutte devait s'engager plus tard dans le Pacifique avec leur jeune rival de l'Est, le Japon. Aussi veulent-ils conserver la haute main sur lui. Ils pensent déjà à le fortifier conformément à un programme précis que le vice-amiral Fournier nous a exposé avec sa haute expérience. Panama, disait, à Chicago, le président Roosevelt, le 2 avril 1903, « est le plus grand exploit matériel du XXe siècle, plus grand que tout autre similaire en aucun siècle : et ce sont les États-Unis qui l'accomplissent à leur profit. Ils tranchent à Panama le nœud gordien et s'en adjugent tous les bénéfices ! »

*

[p. VIII] On est émerveillé quand on songe aux efforts variés que la France a faits, à plusieurs époques, dans l'Amérique du Nord, et qui se manifestèrent si glorieusement au Canada et en Louisiane, autour de Québec et dans la vallée du Mississipi, pendant trois siècles. Nous avons vu, avec MM. Siegfried et de Rousiers, quelle œuvre immense nous avions entreprise au Canada et dans l'Amérique centrale. Entre temps, nous prenions pied au Mexique, qui a gardé, lui aussi, des traces de la culture française et est devenu très prospère au cours de ces dernières années. Le Mexique a une brillante histoire que M. le comte de Périgny nous a exposée avec clarté. Nous n'en connaissons malheureusement qu'une infime partie, puisque nous ne savons presque rien du passé illustre de ces races indigènes qui ont atteint, cependant, un très haut degré de civilisation. Après la domination espagnole qui fut très lourde pour le Mexique et provoqua en 1810 la guerre d'Indépendance, une longue période de discordes et d'anarchie [p. IX] marqua les premiers essais de liberté. Les désordres financiers déterminèrent une intervention des puissances européennes et de la France : notre expédition se transforma en une occupation dont les résultats furent déplorables et les conséquences funestes pour nous. Mais devant l'invasion étrangère, le Mexique prit conscience de sa nationalité et s'organisa en État moderne. L'Indien Juarez, avec une énergie sauvage, le régénéra. Puis, sous l'habile administration de M. Limantour, les finances furent réorganisées ; pendant les trente ans que dura la présidence de M. Porfirio Diaz, le Mexique a grandi, et il occupe aujourd'hui, au point de vue industriel et commercial, une place importante dans l'Amérique du Nord. Pourquoi faut-il que le Mexique, après avoir mis fin aux crises et aux bouleversements de la jeunesse, connaisse à nouveau une période troublée ? Il est à souhaiter que le départ du Président Diaz ne soit pas funeste à son pays. Comme le disait très bien M. de Périgny en terminant son intéressante conférence, il faut espérer que le Mexique « saura, par sa sagesse, éviter les fautes qui compromettraient sûrement la belle destinée [p. X] qui s'ouvre à lui, et, par sa fermeté, conserver la place qu'il s'est acquise ».

*

Après le Canada, l'Amérique centrale, le Mexique, il restait, pour les dernières conférences, une lourde tâche à remplir : présenter une étude d'ensemble de la politique intérieure et extérieure des États-Unis, c'est-à-dire de l'État qui occupe dans l'Amérique du Nord la place la plus considérable. On verra avec quel soin MM. Roz et André Tardieu se sont acquittés de cette mission.

Le 62e Congrès qui s'est réuni à Washington, en avril 1911, compte une très forte majorité démocrate, alors que cette majorité appartenait, depuis 1895, au parti républicain. Et parmi les vaincus des dernières élections se trouve précisément M. Roosevelt, dont la politique se rapproche le plus de celle des démocrates. Voilà, dit M. Firmin Roz, les signes d'une crise des partis fort curieuse. Cette défaite ressemble à celle qu'éprouvèrent les conservateurs anglais [p. XI] en 1906, et elle prit les caractères d'une véritable déroute. Elle semble due à plusieurs causes : division au sein du parti républicain, entre la droite et la gauche, entre le vieux parti et les « insurgents » qui, dans bien des cas, s'allièrent aux démocrates ; – impopularité du tarif Payne-Aldrich, qui a été aggravée par le renchérissement de la vie et qui a tourné la masse populaire contre les excès du protectionnisme et contre le vieux parti républicain ; – campagne menée contre l'aile gauche du parti républicain par les grandes sociétés financières et les trusts inquiets des attaques du président Roosevelt. M. Firmin Roz ne voit dans cette défaite qu'une crise passagère, le résultat d'une simple évolution des partis. Que voulait M. Roosevelt dans sa célèbre campagne ? sinon fonder ce qu'on appelle le nouveau nationalisme. Il considérait que la constitution des grands trusts et des unions du travail, l'organisation des partis politiques produisaient un mouvement de désintégration de la société américaine, faisant prédominer avant tout les intérêts particuliers. Il faut, pense-t-il, abandonner l'individualisme Jeffersonien, [p. XII] « faire revivre la pratique d'une action nationale vigoureuse pour l'accomplissement d’un dessein national » ; il faut constituer un pouvoir centralisé qui utiliserait les ressources du gouvernement fédéral en vue d'organiser réellement la démocratie américaine, et d'en faire passer les principes dans la pratique. C'est une tentative pour concilier le principe Hamiltonien d'un pouvoir politique fort et le principe démocrate de Jefferson. Il y a des vices qu'il importe d'extirper de la démocratie américaine. M. Roosevelt s'y emploie avec son grand courage et se dévoue à l'exécution de ce généreux programme. Pourquoi ne réussirait-il pas dans sa noble tâche ?

M. le général Brugère, dans la vibrante allocution par laquelle il résumait cette conférence, souhaitait à M. Roosevelt de triompher. Il soulignait l'amitié sincère que son gouvernement a témoignée à la France et dont il nous a donné, lors d'une crise pénible, un témoignage éclatant. Les liens séculaires qui unissent les États-Unis à la France ne feront que se resserrer, espérons-le, car ces deux grandes démocraties ont toutes les [p. XIII] deux au cœur le même idéal : le triomphe de la liberté et de la justice !

*

M. André Tardieu a terminé cette série de conférences par un exposé saisissant de la politique extérieure des États-Unis, qui se caractérise par l'application persistante d'une même doctrine, la doctrine de Monroë. On a fait de la doctrine de Monroë – et M. Tardieu s'élève avec beaucoup de raison contre cette tendance – une théorie de droit international, alors qu'elle est avant tout une doctrine politique destinée à assurer le triomphe d'intérêts personnels aux Américains. Ce n'est pas une doctrine juridique internationale s'appliquant à l'ensemble des nations : mais un principe de politique réaliste qu'un État a voulu appliquer pour assurer son existence, puis son développement et son expansion à l'encontre d'autres États. Qu'est-ce donc que cette doctrine ? M. André Tardieu la dissèque brutalement et la montre sous son vrai jour. Le message du Président James Monroë, de 1823, [p. XIV] qui la contient se ramène à quatre affirmations ou plutôt à quatre négations dont deux sont opposées à l'Europe : « les États-Unis estiment qu'à cette date, 1823, il n'y a plus de place sur le territoire du Nouveau-Monde pour une intervention motivée par le régime qui règne alors en Europe », – et dont deux autres sont imposées aux États-Unis eux-mêmes : « ils déclarent qu'ils n'ont pas l'intention d'intervenir dans les affaires de l'Europe, également ils n'ont pas l'intention de porter atteinte aux possessions coloniales que les puissances européennes possèdent à cette date dans le Nouveau-Monde. » Ils laissent l'Europe aux Européens, parce qu'ils veulent que l'Amérique soit aux Américains.

Mais cette doctrine ne fut pas toujours appliquée également au cours du XIXe siècle. À diverses reprises, les États-Unis acceptèrent l'immixtion des puissances européennes dans les affaires américaines et, même en s'opposant à la politique de Napoléon III au Mexique, ils n'invoquèrent pas la célèbre doctrine. C'est que celle-ci, conforme à l'intérêt strict des États-Unis, ne fut maintenue et observée que plus tard, [p. XV] quand ils eurent atteint un degré de puissance tel que, grâce à leur armée et à leur flotte, ils voulurent rester les maîtres en Amérique, exercer sur tout le continent une sorte d'arbitrage et de contrôle moral. Elle fut solennellement affirmée à l'encontre de l'Angleterre, en 1895, dans l'affaire du Vénézuéla, et fut alors l'expression d'un sentiment populaire et national.

Peu à peu les États-Unis furent entraînés avec le développement croissant de leur force et de leur richesse vers une évolution de la doctrine de Monroë. Celle-ci, qui était jadis une théorie de non-intervention, devint l'application du principe d'intervention, dans l'intérêt des États-Unis, contre les colonies espagnoles ou les républiques de l'Amérique du Sud. Elle se résuma bientôt dans le panaméricanisme, et c'est précisément parce qu'elle n'était qu'un programme de politique réaliste que les États-Unis furent amenés par les contingences et les intérêts du moment à l'appliquer à leur profit.

Enfin l'évolution de la doctrine de Monroë a conduit les États-Unis à inaugurer une politique mondiale. On les a vus intervenir en Extrême-[p. XVI] Orient, dans les affaires de Chine et de Mandchourie, en Orient, au Maroc, et participer aux deux Conférences de La Haye. Ils ont aujourd'hui une grande ambition : assurer, grâce au canal dont ils seront les maîtres, leur domination sur le Pacifique qui deviendrait, par l'extension croissante de leur commerce et la puissance de leur flotte, un océan américain. Il y a donc non seulement à l'heure présente, dans cette dernière phase de la politique américaine, le désir avoué de dicter sa loi à l'Amérique du Sud – et c'est là l'expression du pan-américanisme affirmé dans de récents congrès –, mais aussi un rêve magnifique d'impérialisme, encouragé par la conquête de Cuba et des Philippines et par le percement de l'isthme de Panama. Les États-Unis ne vont-ils pas maintenant se heurter à d'autres ambitions qui, elles aussi se développent et qui, au fond du Pacifique, préparent sans doute à un jeune Empire déjà couvert de gloire, d'illustres destinées ?

Il est désirable, pour le repos du monde, que les conflits qui pourraient surgir dans l'avenir soient réglés pacifiquement dans une commune sagesse. Mais il n'est pas sans intérêt de cons-[p. XVII] tater, comme le disait M. Paul Deschanel, en présidant la conférence de M. Tardieu, « que les formules qui servaient d'abord uniquement aux États-Unis à leur défense contre les ambitions de l'Europe se prêtent aujourd'hui à la conquête des terres océaniques ».

*

Il ne pouvait y avoir de meilleure conclusion à la série des conférences sur l’Amérique du Nord que le magistral tableau de la politique américaine, tracé avec tant d'élégance par M. André Tardieu. On y voit non seulement les modifications brusques d'une politique qui veut être avant tout réaliste, mais aussi l'évolution d'un monde qui, depuis cent ans, a subi les plus prodigieuses et les plus étonnantes transformations ! Est-ce à dire que les États-Unis aient atteint l'apogée de leur puissance, que leur prospérité matérielle doive subir un temps d'arrêt ? Au contraire voudront-ils, appliquant rigoureusement la théorie de l'impérialisme, modifier à leur profit l'équilibre de l'Amérique et du Pacifique ? [p. XVIII] C'est le secret de l'avenir. Mais n'oublions pas que la politique américaine est avant tout positive et pratique, et souhaitons qu'elle sache éviter les ambitions prématurées et les conflits dangereux.

L'histoire des États-Unis est déjà glorieuse ils la poursuivent inlassablement comme s'ils étaient investis d'une mission dans le monde. La raison de leurs succès réside non seulement dans leur habileté et leur audace, mais aussi dans leur organisation la plus intime. Ils ont eu, en effet, un double mérite, et il est très grand. Ils ont poussé à son maximum l'intensité de l'effort individuel et ils ont voulu en même temps la constitution d'un État fort, appuyé sur une armée et principalement sur une marine puissantes, parce qu'ils savent que la force est l'élément indispensable de la grandeur des peuples.

J. AULNEAU et P. BODEREAU.

Paris, le 1er juin 1911.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 15 janvier 2012 8:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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