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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Jean RODES, LES CHINOIS, Essai de Psychologie ethnographique (1923).
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Jean RODES, LES CHINOIS, Essai de Psychologie ethnographique. Une édition électronique réalisée à partir du texte de Jean Rodes, Paris: Librairie Félix Alcan, Bibliothèque d’Histoire contemporaine, 1923, 234 pages. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Préface

Le but de cet ouvrage est de donner une explication de l’âme chinoise. Ceci paraîtra sans doute prétentieux à ceux qui ont adopté cette opinion bien établie et commode que le Chinois est impénétrable et que nous ne pourrons jamais arriver à le comprendre. Certes, on l’a généralement fort mal compris, en effet, car on a répandu à son sujet de nombreuses erreurs, telles que son insensibilité, son absence de nerfs, etc., que nous rectifierons au cours de cette étude, mais nous voulons, avant toute chose, nous inscrire contre ce que nous considérons comme un lieu commun aussi intolérable qu’injustifié.

Ainsi, on considère qu’il est légitime et très possible de s’attacher à la psychologie des animaux ou aux études les plus inaccessibles, les plus hypothétiques, de la philosophie métaphysique et on trouve téméraire d’oser entreprendre une analyse de la mentalité des Célestes. Nous avons eu cette témérité, nous avons pensé que le Chinois étant un homme, non seulement, suivant le mot du poète latin, rien de ce qui le concerne ne doit nous être étranger, mais encore que nous pourrions arriver à saisir les mobiles de ses actions, les mouvements de son âme, le rythme de sa vie. Il n’est pas plus mystérieux que cet autre prétendu sphinx : la femme, dont les romanciers de l’école psychologique ont si souvent déjà éclairci la soi-disant énigme.

Nous avons entrepris ce travail avec une véritable allégresse, le peuple chinois étant à coup sûr le sujet le plus excitant qu’il puisse y avoir au monde, par les prodigieuses évocations qu’il suggère. Si on est ému par le squelette d’une Pompéi ou d’un Timgad, combien est-il plus passionnant de voir vivre sous ses yeux, dans son cadre original, une humanité beaucoup plus ancienne encore ! Il se dégage du reste de ce peuple, à certains égards si vieillot et décrépit, un charme de jeunesse incomparable, parce que, à bien des points de vue, il a conservé la fraîcheur, l’ingénuité et la grâce des anciennes civilisations païennes.

Avant de donner nos observations personnelles, nous avons cité un certain nombre d’opinions sur les Chinois, en nous arrêtant plus particulièrement à celles du XVIIIe siècle, époque où la Chine passionna les milieux lettrés au point de susciter, parmi eux, d’ardentes polémiques. Il ne pouvait être question de rapporter tous les témoignages ; ceux-ci constituant une bibliothèque considérable, nous avons dû nous borner à relever les jugements les plus importants et les plus caractéristiques.

Nous avons pensé aussi qu’il n’était pas inutile de faire précéder cet essai de psychologie d’une introduction où serait exposé ce que l’on sait positivement, en même temps que toutes les hypothèses que l’on a pu construire, sur l’antiquité et l’origine des Chinois. Question attachante entre toutes, en ce qu’elle reporte l’esprit aux débuts mêmes de l’histoire humaine. Rien n’est indifférent, nous semble-t-il, de ce qui peut aider à mieux connaître ce dernier vestige des plus vieilles civilisations.

Retour au livre de l'auteur: Laurence Binyon (1869-1943) Dernière mise à jour de cette page le vendredi 12 janvier 2007 14:13
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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