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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Paul RADIN, LE MONDE DE L’HOMME PRIMITIF. (1953)
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Paul RADIN, LE MONDE DE L’HOMME PRIMITIF. Traduit de l’Anglais par Anne Joba. Paris : Les Éditions Payot, 1962, 334 pp. Collection: bibliothèque scientifique. Publication originale: 1953. Titre anglais original: The World of Primitive Man. New York: Henry Schuman Inc,. Une réalisation de Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec.

[7]

Préface

Paul Radin


Dépeindre les civilisations des peuples primitifs et le monde dans lequel ils vivaient, tel est le propos de cet ouvrage. Si celle peinture fait ressortir des aspects de ces civilisations qui jusqu'ici n'ont, pas été soulignés ni même parfois reconnus, ce n'est pas dû à de nouvelles découvertes de ma part, mais à la méthode d'examen que j'ai adoptée. Celle-ci n'est d'ailleurs pas inédite. Employée par tous les historiens des civilisations, elle consiste essentiellement à mettre l'accent sur les résultats positifs et rationnels et non sur les échecs d'un peuple. Aucun peuple, en effet, ne peut être compris si l'on exagère le côté négatif de ses réalisations. Or, malheureusement, c'est ce qui est arrivé pour les civilisations primitives.

La raison en est simple. La plupart des gens, érudits et profanes, soutiennent encore que l'histoire de l'homme traduit le triomphe de sa raison, commencé avec les grandes civilisations de l'Égypte, de Babylone, de l'Inde et de Chine et parachevé avec celles de Grèce, de Rome et de leurs héritiers. Avant elles, nous assure-t-on, l'homme avait surtout mené une vie instinctive où il était la proie de ses craintes et l'esclave de ses passions. Sans l'ordre social et économique qui apparut vers 3500 av. J.-C., toute pensée objective et tout concept de personnalité étaient, paraît-il, impossibles.

Certes, on ne rencontre un tel ordre social et économique chez aucun peuple primitif. Mais la pensée objective et le concept de personnalité sont-ils liés à cet ordre ? Voila la question à laquelle il faut répondre, car il n'est pas possible autrement de décrire correctement le monde du primitif. La réponse à cette question a largement contribué au choix de la méthode suivie dans ce livre.

[8]

Il importe d'étudier les civilisations primitives sous l'angle de leurs réalisations positives et de reconnaître la justesse des faits rapportés dans cet ouvrage pour pouvoir assigner à ces cultures la place qui leur revient dans l'histoire de l'évolution sociale et apprécier la contribution des philosophes et théoriciens primitifs à l'histoire de la pensée.

On trouvera peu de choses dans ce volume sur la magie et ses pratiques, et moins encore sur le râle de la peur. Bien entendu, je ne nie pas leur existence, mais le problème n'est pas là. Il s'agit plutôt de savoir dans quelle mesure la magie et ses pratiques gênent le déroulement normal de la vie ainsi que la pensée rationnelle et objective. C'est le but de ce livre.

L'étendue du sujet peut donner lieu à des exagérations, des erreurs et des interprétations subjectives. Je m'en rends bien compte, mais le lecteur peut être assuré que, toutes les fois que j'aborderai le domaine des théories ou des spéculations, je ne manquerai pas de le préciser.

Il est peut-être bon de noter ici que j'emploie indistinctement les mots culture, civilisation et société. En outre, je tiens à dire que j'ai utilisé, toujours avec de profonds remaniements et une perspective différente, certains matériaux déjà publiés par moi dans : Primitive Man as Philosopher, Primitive Religion, Winnebago Hero Cycles et Die religiöse Erfahrung der Naturvölker.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 9 avril 2011 18:55
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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