Auguste Bebel (1891), La femme et le socialisme. Traduit de l'Allemand par Henri Bavé


 

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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Louis Halphen, La fin du moyen âge.
Tome I. La désagrégation du monde médiéval (1285-1453)
. (1931)

Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Henri Pirenne, Augustin Renaudet, Edward Perroy, Marcel Handelsman, Louis Halphen, La fin du moyen âge. Tome I. La désagrégation du monde médiéval (1285-1453). Les Presses Universitaires de France, Paris, 1931, 570 pages. Une édition numérique réalisée par Jean-Marc Simonet, professeur retraité de l'enseignement, Université de Paris XI-Orsay, bénévole.

Introduction

Les deux siècles qui séparent l’avènement de Philippe le Bel et le début des guerres d’Italie, la chute de la domination de Charles d’Anjou dans la Méditerranée et les grandes découvertes, ont vu la lente désagrégation, la disparition progressive de tout ce qui caractérisait le monde médiéval. Déjà, vers 1285, à l’avènement de Philippe le Bel, l’édifice chancelle : l’Église et l’Empire, qui formaient la double base de l’ordre politique, ont perdu en partie leur prestige ; l’ordre social, fondé sur la féodalité, est en voie de transformation profonde ; des idées nouvelles, comme celle de l’État monarchique, se précisent. Mais, pour que l’ancien état de choses s’efface, dans la mesure du moins où les choses s’effacent en histoire, il faudra deux cents ans de luttes, de crises incessantes, dont, à première vue, on distingue mal les principes directeurs.

Pourtant quelques dates, quelques faits capitaux nous permettent de marquer les étapes d’une longue évolution, dont la lenteur n’exclut ni la violence ni l’ampleur. Pendant un siècle (1285-1380), le monde médiéval, encore vigoureux, se défend contre les germes de destruction qu’il porte en lui, se débat contre une déchéance inévitable. Parfois, en de dramatiques sursauts, il essaie de faire revivre le passé : un Boniface VIII affirme plus haut qu’aucun de ses prédécesseurs la suprématie du magistère spirituel ; Louis de Bavière tente une fois de plus, sur les routes italiennes, l’aventure impériale ; en France, en Angleterre, la féodalité, hardie à défendre ses droits, enraie pour un temps les progrès de la monarchie et se lance à corps perdu dans la guerre de Cent Ans, où s’accélère sa déchéance. Mais rien ne peut arrêter le cours irrésistible des événements.

Vers 1380, la désagrégation semble atteindre son terme. A quelque temps d’intervalle meurent les grands souverains du xive siècle : Édouard III d’Angleterre en 1377 ; l’année suivante, le pape Grégoire XI, qui, après le long exil d’Avignon, a ramené dans la Ville Éternelle la cour pontificale ; puis l’empereur Charles IV ; en 1380, le Valois Charles V. Une série de crises P1 inouïes ébranle les fondements du monde médiéval, avec tant de puissance et de rapidité qu’on croit assister à une débâcle. Miné par un siècle de luttes désorganisatrices, il semble à la veille de s’écrouler sous les coups répétés de ses adversaires. L’Église, déchirée par un schisme sans précédent, bouleversée par l’action d’éléments révolutionnaires, déchoit, se dégrade et s’affaiblit ; les Allemands reculent sous la pression simultanée des peuples scandinaves et slaves, entraînent dans leur défaite l’institution impériale ; les monarchies d’Occident s’épuisent dans la guerre la plus longue et la plus meurtrière à laquelle on ait encore assisté ; la ruine économique, la dépopulation des campagnes et des villes, l’insécurité des échanges commerciaux, la faillite des industries, en sont les premières conséquences. Enfin, dans le désarroi où est plongée l’Europe, le danger asiatique, depuis longtemps menaçant, s’affirme à nouveau : les Ottomans conquièrent la péninsule balkanique, menacent l’Europe centrale ; la chute de Constantinople en 1453 est la plus éclatante défaite que l’Islam ait infligée à la chrétienté.

C’est alors que, sur les ruines partout accumulées, l’Europe cherche à fonder les principes de sa restauration. Quarante ans (1453-1492) suffisent, sinon à rétablir un équilibre complet, du moins à jeter les bases de l’édifice nouveau, que l’âge suivant aura pour tâche de parfaire. Les cadres politiques se précisent et se simplifient ; les peuples se groupent autour des monarchies qui ont résisté aux désastres. Sous l’autorité de souverains énergiques et guidés par la notion, de plus en plus nettement conçue, de la raison d’État, l’ordre renaît ; les échanges commerciaux s’accélèrent, favorisés par une organisation plus souple du crédit ; et, comme les routes d’Asie se sont fermées aux trafiquants, on cherche déjà, par la voie des océans, à établir le contact avec les continents lointains. L’esprit humain se renouvelle. Les scolastiques parisiens du xive siècle ont entrevu la science positive du monde physique ; et, bien que leur effort ait avorté, ils ont laissé un exemple ; et une tradition de méthode, que Nicolas de Cues transmet à Léonard de Vinci. L’humanisme italien, inauguré par Pétrarque, enrichi d’un savoir de plus en plus vaste et sûr, demande aux anciens une théorie antique et moderne de l’homme et de l’univers ; déjà la critique de Laurent Valla s’est essayée à l’examen des institutions, des systèmes philosophiques et des dogmes religieux. Si les papes ont vaincu les conciles et restauré la monarchie P2 pontificale, le caractère séculier de leur politique abaisse le prestige moral du Saint-Siège ; la critique scripturaire de Wyclif, l’évangélisme de Jean Hus ont dangereusement atteint l’infaillibilité doctrinale de l’Église ; et toute pensée curieuse et libre semble déjà se porter aux confins de l’hérésie. Cependant, en Italie, en Flandre, se développe un art original et puissant, alimenté et vivifié par l’observation, l’intelligence et l’amour du réel ; à quoi de plus en plus Florence et Rome ajoutent la passion humaniste qui tente de ressusciter la splendeur de la civilisation antique.

Ainsi, vers le déclin du xve siècle, tandis qu’aux pays d’Orient s’accélère la décadence des vieilles civilisations de l’Asie et de l’Islam, la chrétienté occidentale, dans un décor de formes héritées du moyen âge et de formes déjà modernes, explore des chemins inconnus.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 23 février 2011 13:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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