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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Jacques Paliard, 1887-1953
philosophe français, élève de Maurice Blondel.


NOTICE SUR JACQUES PALIARD

Txomin Castillo

RIEV. Revista International de los Estudios Vascos. Ano 41. Tomo XXXVIII. N.Q 2 (1993), p. 81-84. ISSN 0212-7016

Donostia: Eusko Ikaskuntza


Connaissez-vous Jacques PALIARD? Ce philosophe (1887-1953) malgré sa grandeur indiscutable, est encore peu connu. Pourquoi? À notre avis il y a plusieurs raisons. Elève de M. BLONDEL, et après son successeur, il a été lu par certains en fonction de BLONDEL. Il faut dire que son système philosophique est une nouveauté dans l'histoire de la philosophie. D'autres (p.ex. les membres du jury de ses thèses "Intuition et Réflexion" et "Le raisonnement selon Maine de BIRAN" -1925-: L. BRUNSCHVICG, L. ROBIN, P. TISSERAND, A. LALANDE, Em. BREHIER, A. REY) soulignaient "l'obscurité de nombreux passages" dont quelques-uns leur étaient "restés tout à fait inaccessibles" (Rapports du Jury du 27 et 29 mai 1925, dans les Archives Nationales Rattachés au Rectorat, 47 rue des Ecoles, 75005 PARIS, côtes AJ 167075 + et AJ 167098). Les conséquences furent: 1) d'interdire J. PALIARD aux étudiants de philosophie (ibidem); 2) le "Vocabulaire technique et critique de la philosophie" dirigé par A. LALANDE restera fermé à PALIARD; 3) Emile BREHIER ne le citera point dans son Histoire de la philosophie; etc.. Il y a aussi "l' hermétisme" de sa philosophie (auquel J. PALIARD semblait aussi croire!): si l'on a le courage de lire ce que Paliard a écrit, par ordre chronologique et avec la plume à la main, nous sommes inclinés à n'y pas croire. Son oeuvre est difficile surtout parce qu'elle renvoie à beaucoup d'autres philosophes (qu'il faut connaître ou lire) dont les idées sont plus ou moins intégrées dans sa démarche. Enfin, il y a la richesse même dont Paliard est surdoué: artiste, psychologue, bon connaisseur de l'histoire de la philosophie, disciple de St. Jean de la Croix, bon métaphysicien... Il a exprimé cette pluralité de dons dans un registre uniquement philosophique. Et ceci entraîne un problème de com­préhension. Mais pas toujours, L'unique livre (P. MASSET "La dialectique de la conscience chez J. PAL/ARD", P.U.F., Paris 1959), qui a été consacré à ce philosophe, tient peu compte des Conférences et Cours que J. Paliard a faits à Marseille et à Aix-en-Provence. Or, c'est en eux surtout que le pédagogue-psychologue J. Paliard s'y manifeste. La preuve en est ce cycle de conférences inédites que nous présentons aux lecteurs. Parmi les écrivains cités il n'y a que deux étrangers, Kant et Platon, bien que PALIARD connaissait et l'anglais et l'allemand, et des philosophes anglais et allemands (cf. la communication "Remarques sur la gran­deur apparente des objets visibles" dans ÉTUDES PHILOSOPHIQUES, février 1929, pp. 105-107). D'un autre côté le niveau relativement peu abstrait des conférences nous fait présumer un public non initié à la philosophie, bien qu'intéressé à ces problèmes. ML J.P. SORET a soutenu une thèse sur "Courants philosophiques dans l'Action Catholique en France:

BLONDEL-MARITAIN" (Institut Catholique, Paris 1991) où il nous fait voir avec l'influence de BLONDEL dans certains secteurs de l'Action Catholique, sa "faiblesse" philosophique dans l'esthétique. Est-ce qu'il aurait appelé J. PALIARD à sa rescousse? C'est possible. En tout cas, abordable pour le public quelque peu cultivé, ce texte risque de laisser dans l'ombre [83] les fondements philosophiques (qui apparaissent déjà dans sa thèse majeure "Intuition et Réflexion") et les prolongements qu'il a ajoutés à cette thématique [1]

Le texte que nous publions, trouvé dans les Archives G. FESSARD (Paris), n'offre pas une totale garantie de fidélité dans la transcription. Néanmoins il semble refléter même le style orale de J. PALIARD. En outre, son intérêt intrinsèque recommande que nous le lisions pour voir, comme par une fenêtre, une perspective de l'univers paliardien si riche. J. PALIARD a construit une architecture philosophique assez belle, où la cie de voûte est l'unité -en devenir- de la conscience individuelle (et pour y parvenir bien de modes de la vie sociale et historique sont fondés au cours de son odyssée intellectuelle qui est sa thèse majeure, laquelle reste toujours fondamentale) [2]. Unité aux paradoxes multiples qui font le charme de ce "biranisme intellectualisé". [84]



[1] Malgré la date des Conférences (fin 1927-avril 1928) et étant donné la grande unité de toute son oeuvre, nous nous permettons de citer différents textes publiés par J. Paliard concernant l'esthétique: 1) "Les refus de l'alternative et le thème de la simulation chez P. VALERY", séance du 23-12-1927, publié dans ÉTUDES PHILOSOPHIQUES, 1928, pp. 2-9. 2) Compte-rendu de "L'esthétique du sentiment' de Joseph SEGOND, dans ÉTUDES PHILOSOPHIQUES, 1929, pp. 51-54. J. Paliard était l'ami de Segond dès 1925; le livre a été édité en 1927 chez Boivin § Cie (Paris). 3) Participation au débat sur l'exposé d'Et. SOURIAU sur "Esthétique et construction du moi" in ÉTUDES PHILOSOPHIQUES, mai 1930, pp. 19-27.4) Participation au débat sur l'exposé de Ch. BAUDOIN "l'art et la psychanalyse" in ÉTUDES PHILOSOPHIQUES, janvier 1931, pp. 2-7.5) "Le monde des idoles. 1 Fragments" livre publié chez F. ALCAN en 1934. 6) "Le monde des idoles. // Connaissance de l'illusion »": (Bloud § Gay 1936). 7) "Théorème de la connaissance" (Aubier 1938, IVème partie). 8) "Note sur la poésie bergsonienne" in "BERGSON. Essais et témoignages", (La Baconnière, Neuchatel, août 1943, pp. 141-143). 9) "Sur un mode de perception intellectuel: l'esprit et le rire" in ETUDES PHILOSOPHIQUES 1946, pp. 97-101. 10) "Réminiscences et rythmes affectives" (Sur Proust) in ETUDES PHILOSOPHIQUES janvier-mars 1947, pp. 16-20. 11) "Profondeur de l'âme" (Aubier 1954). 12) "L'âme sans la danse" in ÉTUDES PHILOSOPHIQUES 1954, pp. 400-403.

[2] Pour qui voudrait approfondir J. PALIARD le mieux serait de méditer tout ce qu'il a écrit par ordre chronologique.

SINON voir outre sa thèse majeure: Le monde des idoles I et II, Théorème de la connaissance, "l'illusion de Sinsteden et le problème de l'implication perceptive" in REVUE PHILOSOPHIQUE DE LA FRANCE ET DE l'ETRANGER, 1930, pp. 359-409; Pensée implicite et perception visuelle (P.U.F. Paris 1949) La Pensée et la Vie (P.U.F., Paris 1951) et Profondeur de l'âme (Aubier 1954). PALIARD, lui-même, a fait, en raccourci, la présentation de sa philosophie, deux ans avant sa mort. "Cheminement" in ÉTUDES PHILOSOPHIQUES 1951, pp. 253-261.


Retour à l'auteur: Franz Boas (1858-1942) Dernière mise à jour de cette page le lundi 25 janvier 2010 16:43
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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