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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Jacques Paliard, Maurice Blondel ou le dépassement chrétien (1950)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Jacques Paliard, Maurice Blondel ou le dépassement chrétien (1950). Paris: Éditions Julliard, 1950, 301 pp. Collection: Les témoins de l’esprit. Une édition numérique de Damien Boucard, bénévole, professeur d'informatique en section post-bac, en lycée, en Bretagne, France.

Avant-propos

LORSQU’ON m’a fait l’honneur de me demander un livre sur Maurice Blondel pour la collection Les Témoins de l’Esprit, ce n’est pas sans tremblement que j’ai accepté cette responsabilité. La crainte de trahir une doctrine dont l’ampleur et la profondeur appellent la méditation sur les thèmes les plus riches et les plus divers, mais découragent l’art des simplifications et des vues résumantes, se doublait chez moi de la crainte de trahir une amitié. Car les pensées les plus chères, celles qui, à l’époque de la jeunesse, ont éveillé une vie philosophique, et dont l’écho retentit encore à travers mes recherches... ou mes égarements personnels, oui, ces pensées ne sont pas celles que je me sens le plus habile à exprimer. En cette intimité, je discerne mal les sons originels et ceux que j’ai pu transformer ou déformer. Aussi bien, me faut-il, sous peine de garder le silence, courir un tel risque. Je ne prétends ici faire apercevoir la doctrine ni dans toute sa grandeur, ni dans sa rigoureuse authenticité. Déjà d’importantes études ont paru sur le philosophe. Je ne propose que quelques réflexions sur quelques thèmes blondéliens, avec le désir de n’être pas trop infidèle à ce grand « témoin de l’Esprit ». Je voudrais bien que mon propre témoignage [8] se présentât avec un caractère plus « spirituel » que technique. Mais il est impossible d’échapper complètement à cette technicité philosophique. Car il est peu d’exemples où vivre et philosopher soient aussi étroitement unis l’un à l’autre que chez Maurice Blondel. L’affirmation de ces échanges entre la plus haute spéculation et les réalisations pratiques qui engagent la personne humaine et font sa destinée, le sentiment des connexions indissolubles et multiformes entre agir et penser, l’exigeant dépassement de toute synthèse et de tout repos faciles constituent à la fois la sonorité de base et la modulation singulière de ce chant spirituel.

Après l’Action de 1893 si entraînante par son élan juvénile, quarante années de méditation ont préparé la vaste trilogie en cinq volumes : LA PENSEE, L’ETRE ET LES ETRES, L’ACTION, achevée en 1937, bientôt suivie par LA PHILOSOPHIE ET L’ESPRIT CHRÉTIEN dont deux volumes ont déjà paru et que le philosophe achève en sa quatre-vingt-sixième année. Le respect et l’admiration qu’une telle œuvre inspire s’accroissent lorsqu’on sait qu’à travers d’incessantes défaillances de santé, cette doctrine, en sa rédaction définitive, s’est édifiée en une sorte de retranchement sensoriel du monde extérieur : les sons et les bruits ne parviennent plus qu’assourdis au philosophe, la lumière s’est voilée, les objets se sont déformés à son regard, de telle sorte que toute lecture, toute écriture étant impossibles, l’œuvre, en sa rédaction cursive, est complètement une œuvre dictée. Et quelle admiration encore pour ce vieillard, d’esprit et de cœur si [9] jeunes, qui en dépit de tels obstacles, reste alerté par tout ce qui touche, en un monde bouleversé, les valeurs spirituelles, tout ce qui peut les compromettre ou les ranimer, tout ce qui concerne, en particulier, les controverses théologiques ou les incidences sociales, nationales, internationales des différents courants de la pensée contemporaine. C’est pourquoi non seulement de jeunes esprits sont désireux d’aller consulter le Maître, mais des esprits mûris, mais des hommes d’un âge respectable, mais, des maîtres eux-mêmes vont à lui. Et, autant que sa santé le lui permet encore, il ne refuse pas audience, il se livre avec la même abondance, le même don généreux que jadis, et parfois au delà de ses forces. Et puis, hors de ces moments, c’est souvent la solitude et le silence dans l’emmurement sensoriel ; mais dans cette solitude extérieure et dans ce silence, chantent, remémorés, les Psaumes d’Israël et les offices de la liturgie catholique ; et chante la non-solitude de la vie de prière. [10] [11]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 25 janvier 2010 18:29
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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