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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Mythologie de la Chine moderne. Mythologie asiatique illustrée (1928)
Introduction


Une édition électronique sera réalisée à partir du texte de Henri MASPERO (1883-1945), Mythologie de la Chine moderne (1928) *. Mythologie asiatique illustrée, Librairie de France, Paris, 1928. Texte repris dans Le taoïsme et les religions chinoises, NRF, Éditions Gallimard, 1971, pages 87 à 220. Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Introduction

C04. — Henri MASPERO : Mythologie de la Chine moderne (1928).

La mythologie de la Chine moderne s’est formée au cours des siècles par la juxtaposition d’éléments d’origine diverse : on y trouve pêle‑mêle, à côté de vieilles divinités indigènes, certaines grandes figures d’origine bouddhique, qui y jouent parfois, d’ailleurs, un rôle inattendu, des héros historiques divinisés à une époque récente, des personnages taoïstes, etc. Et comme il n’y a jamais eu de groupement d’aucune sorte ayant charge spéciale de la religion, pour en diriger, ou tout au moins en codifier le développement, doctrine et mythologie se sont constituées sans coordination, acceptant les idées et les per­sonnages qui frappaient l’imagination populaire en divers temps, non sans contradictions et doubles emplois.

On dit souvent que les Chinois ont trois religions, Confu-cianisme, Bouddhisme et Taoïsme ; et par là on n’entend pas que les uns sont taoïstes, d’autres bouddhistes, d’autres enfin confucianistes, mais que chaque Chinois individuellement est un fidèle des trois religions à la fois. C’est là une de ces idées fausses comme il en court tant sur la Chine. La réalité est tout autre. Les Chinois ne sont pas plus que nous capables de croire à trois systèmes religieux distincts à la fois, à croire par exemple en même temps, comme bouddhistes, qu’il n’y a pas de Dieu suprême gouvernant le monde, les dieux étant des êtres médiocres, d’un pouvoir limité, soumis à la naissance et à la mort, inférieurs aux Bouddhas parvenus à l’illumination parfaite ; comme taoïstes, que le monde est gouverné par une triade de dieux suprêmes, personnels, tout-puissants et éternels, les Trois Purs, et enfin, comme confucianistes, que la puissance suprême qui gouverne le monde est le Ciel impersonnel, bien que doué de connaissance. Les trois religions, en tant que systèmes définis, n’ont plus depuis plusieurs siècles qu’un intérêt historique. Le peuple ne pratique ni les trois ensemble, ni chacun des trois séparément. Il s’est formé peu à peu, au cours des âges, une religion populaire qui leur a emprunté des traits divers à tous trois, mais qui en est nettement distincte et doit être considérée comme un système à part.

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Tout dieu, grand ou petit, est un homme qui, après sa mort, a été, pour des raisons diverses, promu à la dignité de dieu. Les légendaires bouddhiques donnaient les biographies successives pendant des âges innombrables des Bouddhas et des grands Bodhisattvas ; des recueils taoïques similaires, celles des Vénérables Célestes ; sur leur modèle on eut des recueils pour les dieux divers. Les dieux importants avaient mis plusieurs existences successives à acquérir les mérites qui les avaient fait promouvoir ; aux dieux secondaires il suffit d’une seule existence. Les dieux protecteurs des villes ont leur biographie humaine : on sait leur nom, leur pays d’origine et les raisons de leur promotion. Le dieu du Fleuve Jaune est un homme qui, vers le IIIe ou le IVe siècle de notre ère, s’est noyé en le traversant. Le dieu de la barre du Zhejiang est Wu Zixu, un ancien ministre d’un prince local qui, mis à mort injustement, se vengea en essayant chaque année de détruire le pays et surtout sa capitale, Hangzhou, en lançant les vagues à l’assaut. Les juges infernaux sont d’anciens fonctionnaires intègres dont on donne le nom, et de la mort de qui on sait la date exacte. Dans la maison, les cabinets d’aisances ont pour divinité une jeune femme qui y fut assassinée, parmi les objets familiers ; la déesse de la chaise à porteurs est une jeune fille qui mourut dans sa chaise au cours de la cérémonie du mariage, quand on la portait solennellement de la maison de ses parents à celle de son mari. L’un des plus grands dieux, l’empereur Guan, est un général qui mourut au début du IIIe siècle de notre ère.



Retour au livre de l'auteur: Henri Maspero (1883-1945) Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 24 mars 2005 08:53
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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