Introduction à la philosophie

Préface

Sous le même titre et chez le même éditeur, a paru une première rédaction de ce livre, qui est épuisée depuis assez longtemps. Elle avait pour principale intention d’introduire des débutants en philosophie dans l’intelligence de l’idéalisme absolu, plus précisément d’un idéalisme concret et personnel, pour cette raison que, devrait-on par la suite s’écarter de l’idéalisme absolu, soit pour le réfuter, soit pour le dépasser et l’enrichir, il faut d’abord l’avoir compris, parce qu’il a constitué l’événement le plus important de la pensée moderne. Cet ouvrage doit rester fidèle à cette intention, puisqu’il reste une introduction à la pensée philosophique ; mais cette introduction devenant quelques années après sa publication le premier des traités d’une collection philosophique, elle devait subir un remaniement et un accroissement assez importants, de manière à tenir compte de ce qui s’est publié en philosophie dans l’intervalle et aussi à servir plus précisément les besoins d’information, soit des étudiants, soit du public cultivé, auxquels cette collection s’adresse avec le même empressement.

Pour permettre cette initiation à deux degrés, en les distinguant, le texte se subdivise en deux parties, différemment imprimées. La première, en gros caractères, déroule le cours d’une réflexion philosophique qui se suffit à elle-même : on peut donc [XII] ne lire qu’elle. Si l’on veut des renseignements complémentaires, on les trouvera dans les notes en caractères plus fins et plus serrés qui ont été mises à la fin de chaque section ou chapitre de l’ouvrage. Ces notes n’ont rien de systématique : elles n’atteignent jamais à la rigueur d’un exposé didactique ou d’un inventaire complet, puisque cette introduction n’est pas faite pour se substituer à aucun des traités de la collection « Logos », mais pour y conduire. Ce sont d’ordinaire des éclaircissements sur un terme ou un thème du texte principal, ou l’indication de lectures, soit de philosophes classiques, soit de penseurs contemporains, qui permettront à celui qui voudrait les faire de s’engager personnellement et plus avant dans l’intelligence de la philosophie, considérée dans son unité, avant d’aborder l’étude de ses diverses parties ou plutôt de ses divers aspects. Les deux textes ne supposent pas d’autres connaissances ni plus d’entraînement à la pensée que n’en ont déjà un bon élève de la classe de philosophie du baccalauréat en France et surtout tout homme et toute femme cultivés.