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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Louis LAVELLE, LA DIALECTIQUE DU MONDE SENSIBLE. (1954)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis LAVELLE  (1883-1951), LA DIALECTIQUE DU MONDE SENSIBLE. Paris: Les Presses universitaires de France, 2e édition, avec notes complémentaires de l’auteur, 1953. Impression, 1954, 273 pp. Collection: Bibliothèque de philosophie contemporaine. Une édition numérique réalisée par un bénévole qui souhaite conserver l'anonymat sous le pseudonyme “Antisthène”, un ingénieur à la retraite de Villeneuve sur Cher, en France.

[41]

La dialectique du monde sensible.

Introduction


1. En elle-même la matière est un objet abstrait : car il n’y a de réel que le particulier, c’est-à-dire le corps. Elle est l’essence commune à tous les corps, l’étoffe où ils sont taillés. Aussi dans l’ordre déductif doit-elle venir avant le corps, puisque sans elle le corps ne pourrait ni être, ni être conçu. Ici comme partout l’universel est posé d’abord et il porte en soi les raisons qui le particularisent et le réalisent.

2. La matière est donnée avec ses qualités : et même tout le donné est matériel. Hors de la matière il n’y a que l’esprit et ses actes. L’âme avec ses états est à mi-chemin entre l’esprit et la matière : elle éclaire, dans un acte de l’esprit, une partie privilégiée de matière, qui est notre corps, et par voie de conséquence la relation de tout l’univers matériel avec le corps.

3. La matière est donnée : logiquement elle est antérieure au sensible ; mais elle n’en est distinguée que tardivement et par les philosophes. Et de fait il faut le confondre avec elle, comme le font à la fois l’idéalisme et le matérialisme. Dès qu’on les sépare, la matière devient un être d’imagination. La matière est le lieu de tous les sensibles. Toute doctrine qui nie la matière, c’est-à-dire le donné, répugne au sens commun. Le sens commun glisse naturellement vers le matérialisme ; mais la seule erreur du matérialisme est d’affirmer que tout le réel est donné.

4. Tout le donné est matériel : mes états d’âme ne sont pas donnés, je les vis, mes pensées ne sont pas données : elles éclairent le donné, c’est-à-dire le rendent possible avant de l’expliquer ; l’intelligence n’est pas un fait, elle est un acte. — La force elle-même n’est pas donnée : on la conclut de ses effets ; et ceux-ci sont sentis dans la conscience ou observés dans la matière qu’ils renouvellent. En nous la connaissance immédiate de la force [42] se confond avec son exercice. Tout le donné est offert à nos sens et reçoit pour le moi qui vit et qui pense la figure d’un objet et le caractère de l’extériorité.

5. Rien n’est intelligible par soi et ne subsiste par soi que l’intelligence : mais aussitôt qu’un terme cesse de se confondre avec l’acte qui l’éclaire et qui l’explique, il ne dispose plus que d’une intelligibilité et d’une existence dérivées et il a besoin d’être déduit.



Retour au livre de l'auteur: Louis Lavelle (1883-1951) Dernière mise à jour de cette page le mardi 18 février 2014 16:00
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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