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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Louis LAVELLE, DE L’EXISTENCE. Manuscrit de Limoges édité par Jean Ecole.) [circa 1912]
Avertissement


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis LAVELLE [circa 1912], DE L’EXISTENCE. Manuscrit de Limoges édité par Jean Ecole. Genève: Studio Editoriale di Cultura, 1984, 183 pp. Une édition numérique réalisée par un bénévole qui souhaite conserver l'anonymat sous le pseudonyme “Antisthène”, de Villeneuve sur Cher, en France.s Presses universitaires de France, 2e édition, avec notes complémentaires de l’auteur, 1953. Impression, 1954, 273 pp. Collection: Bibliothèque de philosophie contemporaine.

[7]

DE L’EXISTENCE

Avertissement

1. Parmi les nombreux manuscrits laissés par Louis Lavelle, celui, dit « de Limoges », et intitulé : De l’existence, avec ses 96 pages de format écolier entièrement couvertes d’une écriture minuscule et si fine qu’il faut se servir d’une loupe pour la déchiffrer, est sans contredit le plus important.

Sa rédaction remonte à l’époque où il était professeur agrégé de philosophie au lycée de Limoges (1911-1914) et date sans doute plus précisément de l’année 1912. Il est donc antérieur à ses thèses de doctorat ès-Lettres écrites, la première durant sa captivité en Allemagne, la seconde à son retour. Il fut retranscrit par Madame Lavelle dès la seconde moitié de 1913 et dactylographié par elle à partir de 1925. Sur cette dactylographie, Louis Lavelle en révisa les 11 premières pages [1] et ajouta, à l’ébauche de la division en paragraphes, celle en chapitres, du moins pour ce qui est des deux premiers et du dernier (I, II et IV).

2. En collaboration avec M. et C. Lavelle, nous avons mis au point le reste, ces dernières années.

Dans les cas où la lecture restait douteuse, nous avons proposé, entre crochets, l’interprétation qui nous a semblé la plus plausible. En ce qui concerne la ponctuation, nous avons ajouté quelques virgules dans les phrases très longues, pour en faciliter la compréhension ; mais nous ne nous sommes pas permis de couper par des points à la ligne les alinéas qui courent sur plusieurs pages.

En tête du chapitre I, Louis Lavelle a inscrit plusieurs titres : - « Jugements [8] d’existence et jugements de connaissance », - « De l’existence », - « L’existence transcendante à la connaissance ». Nous avons choisi le dernier, parce qu’il exprime avec plus de force la grande idée qui y est affirmée.

Ce chapitre I est parfaitement divisé en paragraphes numérotés de 1 à 9. Nous avons gardé cette numérotation, bien qu’elle n’existe pas dans le chapitre II, où il manque de plus quelques titres de paragraphes, que nous avons introduits, également entre crochets, ainsi que ceux des chapitres III et IV, totalement inexistants.

Du chapitre III nulle mention n’est faite ; mais il nous est apparu qu’il commence avec un paragraphe intitulé : « Les êtres. De l’individualité » et que ce titre lui convient fort bien.

En deux endroits, à la fin du chapitre III (p. 142) et au début du chapitre IV (p. 146), Louis Lavelle a inscrit, en marge de son texte [2], des réflexions que nous avons placées au bas des pages, en les marquant, ainsi que les lignes en face desquelles elles figurent, du sigle : *, afin d’éviter toute confusion avec les quelques notes de bas de page, qu’il a désignées par des chiffres.

3. La nouveauté et l’originalité audacieuse du titre de cet ouvrage — qui reflètent celles de son contenu — eu égard au climat philosophique en France et en Europe à l’époque où il fut écrit, n’échappera à personne. Il s’agit d’un texte difficile tant il est dense, mais profondément intéressant, qui nous livre le premier état de sa réflexion métaphysique.

En Mai 1914, il en fit parvenir les 4 premiers paragraphes du chapitre I à son ami François Santoni, lui-même agrégé de philosophie, en lui expliquant — rapporte celui-ci dans une étude qui n’a pas paru — qu’il projetait une œuvre devant comporter 5 chapitres où il traiterait tour à tour : chapitre I, de l’existence en tant qu’elle s’identifie avec le présent éternel — chapitre II, de la nécessité qui est la marque du passé — chapitre III, de la possibilité qui caractérise l’avenir — chapitre IV, du temps et de la déduction des concepts de cause et de force — chapitre V, de l’esprit qui se meut dans le temps et de la triple forme de son identité : logique (principe d’identité), psychologique (mémoire), et métaphysique (personnalité). Cette seule énumération permet de se rendre compte que l’essentiel de ce programme était déjà esquissé De l’existence, selon une répartition différente, il est vrai, et donne à penser que dès cette date il songeait à en remanier la rédaction effectuée, semble-t-il, d’un seul jet.

Mais ce remaniement ne fut réalisé que beaucoup plus tard, dans les volumes [9] qui constituent la Dialectique de l’éternel présent (1928-1951), et ne consista pas seulement en un pur changement dans l’ordre de présentation des grands thèmes de sa métaphysique. Si la plupart d’entre eux sont contenus dans ces pages, ils n’ont pas été repris et développés à partir d’elles par un déroulement continu. De ce premier essai aux volumes susdits, une transformation profonde s’est opérée dans la conception de l’être, comme il l’a lui-même souligné dans deux notes manuscrites, malheureusement non datées, mais postérieures à De l’Être dont la première édition sortit des presses en 1928 [3] : « Il faut choisir entre la thèse du manuscrit de Limoges que l’être est caractérisé par l’indépendance et la thèse de l’Être qu’il est la liaison de chaque chose avec le Tout... » et : « l’être est non seulement le fondement mais encore la positivité de la totalité du divers et de l’échelle hiérarchique... et l’être de chaque chose apparaît comme son rapport avec le Tout. Alors que dans le manuscrit de Limoges on fondait l’existence par opposition à la connaissance sur l’indépendance à l’égard du Tout ».

4. C’est peut-être ce choix qui explique que Louis Lavelle garda ce travail inédit.

Quoi qu’il en soit, il intéressera au plus haut point, non seulement les interprètes de sa pensée, en leur permettant de découvrir les étapes de la formation de celle-ci, mais encore les historiens de la philosophie française du début du siècle et aussi les métaphysiciens, en éclairant le chemin qu’il a suivi pour sortir du double cercle emprisonnant de l’idéalisme et du positivisme qui régnaient alors.

Et c’est pourquoi nous remercions vivement les Professeurs Monsieur et Madame Ottonello d’avoir accepté de l’éditer à l’occasion du centenaire de la naissance de son auteur (15 Juillet 1883).

JEAN ÉCOLE

[10]


[1] Elles correspondent aux 5 premiers paragraphes du chapitre I. Après quoi il les détruisit ; le reste du manuscrit se présente sous la forme de feuilles volantes (p. 12 à 54 et 79 à 96), et d’un cahier cartonné (p. 55 à 78).

[2] Plus exactement au verso de la page précédente, car il s’agit de la partie du manuscrit constituée par le cahier.

[3] Ces notes ont été publiées à la suite du texte qu’il avait envoyé à François Santoni, dans le second numéro spécial que Les Études philosophiques, 1958, N° 1, p. 13, lui ont consacré après sa mort (1er Septembre 1951).



Retour au livre de l'auteur: Louis Lavelle (1883-1951) Dernière mise à jour de cette page le dimanche 17 août 2014 19:31
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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