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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Louis LAVELLE , CONDUITE À L'ÉGARD D'AUTRUI. (1957)
Avertissement


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis LAVELLE  (1883-1951) [Philosophe français, Un des représentants des existentialistes français, Professeur, puis membre du Collège de France], CONDUITE À L'ÉGARD D'AUTRUI. Paris: Les Éditions Albin Michel, 1957, 246 pp. Une édition numérique réalisée par Stanislas de Sainte Agathe, bénévole, Paris, pour la numérisation, et par Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Montréal, pour la révision du texte.

[5]

Conduite à l’égard d’autrui.


Avertissement


Les pages que l'on va lire et qui avaient été réunies par Louis Lavelle sous le titre Conduite à l'égard d'autrui, semblent être le complément de cette partie de son œuvre qui s'ouvre avec la Conscience de soi et se continue par l'Erreur de Narcisse. Elles en seront l'achèvement. Elles étaient peut-être destinées à l'être dans sa pensée qui n'avait cessé de progresser en s'élargissant toujours. Sans doute y a-t-il déjà le tout de l'être dans la Conscience de soi où chacun en se découvrant lui-même découvre le Tout ; sans doute y a-t-il dans l'Erreur de Narcisse, avec la condamnation d'une pensée toute repliée sur soi, l'indication de tout ce qui doit guider notre conduite à l'égard d'autrui. Cependant ici le point de vue est autre ; le regard n'est plus tourné uniquement vers soi, mais conjointement vers soi et vers autrui. Nous sommes passés de la conscience de soi, qui est la première [6] démarche de notre intelligence dans le monde, à cet univers des consciences dont nous faisons partie, sans lequel notre moi ne peut ni se connaître ni se réaliser et dont aucun de nous ne peut être totalement séparé. Il n'y a pas de solitude qui efface en nous la présence des autres.

Ce livre, comme les deux qui l'ont précédé et comme toute l'œuvre de Louis Lavelle, repose sur l'expérience intérieure que nous faisons de la vie en prenant conscience de ce que nous sommes ; mais il s'y joint l'épreuve de la société où les êtres s'affrontent, se jugent et se font la guerre. Aussi trouvons-nous ici, comme l'auteur le signale dans sa préface, une part d'amertume dont les livres antérieurs étaient exempts : c'est celle qui est inséparable du spectacle que donnent les hommes. On a souvent parlé de l'optimisme de Louis Lavelle comme s'il venait d'une pensée qui se sépare du monde réel pour se forger un monde idéal sans rapport avec lui et où les hommes trouveraient le bonheur sans entrave et sans effort. On verra sans doute en lisant ces pages qu'il n'y avait chef ce philosophe ni ignorance du mal ni aveuglement volontaire. Son regard s'est porté sur toutes les angoisses d'aujourd'hui, sur toutes les haines, sur cet instinct de destruction qui a sa racine en nous et par lequel nous faisons un enfer de la création comme pour nous donner sujet de la maudire. Il nous [7] enseigne que le monde ne nous est donné que pour que chacun de nous contribue à le faire en se faisant lui-même et que de l'usage que nous faisons de notre liberté dépend tout le bien et tout le mal. L'homme qui oscille sans cesse entre l'enfer et le paradis porte en lui le pouvoir de se dégager de l'enfer : la voie de l'espérance est toujours ouverte à qui vit avec courage. Un tel optimisme n'est ni faiblesse ni abandon. Il est effort et volonté.

Tous ceux qui ont connu Louis Lavelle trouveront dans ce livre posthume la vivante évocation de ce qu'était sa conduite à l'égard des autres hommes : sa discrétion et son exigence, la qualité de son accueil, une confiance qui écartait la confidence et l'attente anxieuse d'une rencontre où chacun se trouvât enrichi, compris, confirmé dans les parties les plus hautes de lui-même. Car il ne séparait pas sa philosophie de sa vie. Avec le philosophe, c'est l'homme que nous trouvons ici, tout proche de nous, ce qui rend plus attachante encore la lecture de ces pages toutes pleines de sa présence.

M. L.



Retour au livre de l'auteur: Louis Lavelle (1883-1951) Dernière mise à jour de cette page le vendredi 20 septembre 2013 8:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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