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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Essais sur la conception matérialiste de l'histoire. (mars 1902)
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre d'Antonio Labriola, Essais sur la conception matérialiste de l'histoire. Préface d'Antonio Labriola, Rome, 27 mars 1902 (pp. I à IV). Paris: V. Giard & E. Brière, libraires-éditeurs, 1902. Reproduction: Paris-New York: Gordon & Breach. Collection: Librairie de droit et de jurisprudence et Gordon & Breach, 1970, 315 pages.

Préface d'Antonio Labriola
Rome, le 27 mars 1902.



En apprenant de mon éditeur qu'il y a lieu de faire une seconde édition de ce livre, je ne sais si je dois éprouver plus d'étonnement ou plus de plaisir. Les idées que ces Essais représentent ont donc désormais un public assuré et suffisamment nombreux, bien que, par leur composition même, ils ne puissent pas faire partie de la littérature populaire ?

En réalité, cette nouvelle édition, sauf quelques très légers changements de certains mots et de certaines phrases, est une simple réimpression ; il en est de même de la polémique contre M. Masaryk, que j'ai ajoutée en appendice. Aussi me semble-t-il inutile d'écrire une véritable préface.

Il est bon de rappeler que les deux principaux Essais de ce volume portent respectivement la date du 7 avril 1895 et du 10 mars 1896, et que l'appendice I est du 18 juin 1899, Cela est utile afin de pouvoir saisir telle ou telle allusion à des événements politiques du moment, et à expliquer pourquoi le XIXe siècle est toujours appelé ce siècle, mais surtout afin d'expliquer l'absence ici d'une longue préface. Depuis 1895 la littérature pour et contre le matérialisme historique en général, et pour et contre le marxisme en particulier, a pris de telles proportions, qu'il me faudrait écrire non pas une préface, mais tout un volume, pour défendre à nouveau et à fond les principales propositions de ces Essais, qui d'ailleurs ont eu un assez grand nombre de lecteurs, ont été l'occasion d'un bon nombre de polémiques récentes, et ont amené plus d'un à repenser à des choses que jusque-là il avait acceptées ou rejetées un peu hâtivement, sans critique et pour des raisons assez faibles.

Il me faut ajouter quelques observations encore.

Le lecteur curieux des compléments philosophiques généraux de mes Essais les trouvera dans un autre volume, qui a paru chez le même éditeur, et dans lequel la forme même de l'exposé m'a permis de rattacher les doctrines socialistes à beaucoup de leurs prémisses sous-entendues ou moins souvent remarquées (Note 1). Ce volume me dispense de répondre à deux espèces de critiques qui m'ont été faites : « vous êtes un marxiste orthodoxe ; - vous n'êtes plus du tout marxiste ». Ni l'une ni l'autre de ces affirmations ne sont. exactes. La vérité c'est que, ayant accepté la doctrine du matérialisme historique, je l'ai exposée en tenant compte des conditions actuelles de la science et de la politique et dans la forme qui convient à mon tempérament intellectuel.

Page 10 de la 1re édition italienne du premier des Essais contenus dans ce volume je disais dans une note, qui n'est pas reproduite dans l'édition française, que je n'avais pas l'intention de refaire le Manifeste pour l'adapter aux besoins actuels de la propagande, ni d'analyser ce document dans un commentaire perpétuel. Je disais que je me proposais simplement d'écrire en mémoire, c'est-à-dire pour commémorer le Manifeste en le confrontant avec, l'état actuel du socialisme. Aussi, ni dans son intention, ni dans son exécution, cet Essai ne pourrait-il être comparé avec l'étude récente de M. Andler. Cependant, sans faire aucune comparaison directe entre ces deux travaux, je pense qu'en indiquant, toujours par des remarques rapides, et non en érudit, la genèse du Manifeste, j'ai tenu également compte, en toute justice, de tous les courants de fait et d'idées, de toutes les manifestations politiques et littéraires (qu'elles fussent anglaises, françaises ou allemandes) qui ont été concentrées et réfléchies dans le Manifeste, tandis que M. Andler, qui a cependant un savoir si vaste, est resté trop unilatéral dans son analyse, à tant de points de vue d'ailleurs excellente.

Rome, 27 mars 1902

Antonio Labriola.

(Note 1) Socialisme et Philosophie. Paris, Giard et Brière, 1899


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 4 juillet 2010 15:47
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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