William JAMES [1842-1910], L expérience religieuse. Essai de psychologie descriptive


 

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Collection « Les auteur(e)s classiques »

William JAMES [1842-1910], L’expérience religieuse. Essai de psychologie descriptive. (1906)
Avant-propos du traducteur


Une édition électronique réalisée à partir du livre de William JAMES [1842-1910], L’expérience religieuse. Essai de psychologie descriptive. Traduit de l’Anglais avec l’autorisation de l’auteur  par Frank ABAUZIT. Préface d’Émile BOUTROUX. Paris: Librairie Félix Alcan; Genève: Henry Kündig, éditeur 1906, 450 pp. Un document produit à partir d’un facsimilé de la Bibliothèque nationale de France, Gallica. Une édition numérique réalisée par Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec.

[xxi]

L’expérience religieuse.
Essai de psychologie descriptive.


Avant-propos du traducteur

Frank ABAUZIT
professeur de philosophie au Lycée d’Alais


Ce livre est la traduction légèrement abrégée des Varieties of Religious Expérience de William James. Il a reproduit dans cet ouvrage deux séries de conférences données en 1901 et 1902 à Édimbourg.

J'ai tâché de faire passer en français tout l'esprit et même toute la saveur du texte original. Sur l'invitation expresse de M. James, j'ai usé de quelque liberté en ce qui concerne les mots, les métaphores et la disposition des phrases. En me donnant gracieusement l'autorisation de le traduire, il m'exprima sa vive répugnance à voir transcrire mot à mot et calquer servilement sa libre prose. À plusieurs reprises, lorsque je lui communiquai des fragments de ma traduction, il me pressa d'être plus hardi, m'assurant qu'il se fiait à moi sans réserve, pour les modifications qui me paraîtraient opportunes. J'usai discrètement de ce droit redoutable. Je crus, néanmoins, en ce qui concerne certains détails de style et de composition, qu'il convenait de suivre les habitudes françaises, plus méthodiques, plus scrupuleuses et pour ainsi dire plus classiques, afin de donner à ce livre si captivant un tour qui ne sentît pas trop la traduction.

Qu'on se rassure d'ailleurs : les changements les plus notables ont été ou bien proposés ou bien acceptés par l’auteur. C'est d'un commun accord que nous avons choisi le titre français du livre, et c'est lui-même qui a eu l'idée du sous-titre. Le Sommaire du début a été rédigé par moi ; il diffère un peu de l'ordonnance du [xxii] volume anglais [1] : j'ai voulu rendre plus apparent le plan de l'ouvrage. M. William James m'a dit qu'il approuvait pleinement cette distribution nouvelle et les titres de mes chapitres [2]. Enfin, malgré ses travaux et ses fatigues, il a consenti à lire en épreuves les 144 premières pages de ma traduction, en la comparant à son texte, et ma exprimé son sentiment dans une lettre qu'il m'autorise à publier :

« Cambridge (Massachusetts), 10 juillet 1905.
«  Mon cher Abauzit,

» Vous avez exaucé ma prière, de ne pas me défigurer auprès du public français par une de ces traductions mot-à-mot dont j'ai déjà été plus ou moins la victime. Jamais traduction ne m'avait autant satisfait. Vous avez par endroit donné un peu plus de concision à mon style, et par là vous l'avez amélioré. Vous avez opéré quelques transpositions que je trouve heureuses. Somme toute j'estime, d'après les 144 pages que je viens de lire, que votre travail est, en son genre, un chef-d'œuvre. 

» Toujours à vous,

» William James. »

Pour les nombreuses citations, si bien choisies et si bien traduites par M. James, qui font de son livre comme une anthologie d'expériences religieuses, je ne pouvais user de la même liberté. J'ai cru devoir les traduire aussi littéralement que possible, avec le scrupule qu'on apporte à la transcription d'un texte classique ou d'un document psychologique. Je me suis même imposé la [xxiii] règle de remonter aux sources, partout où je le pouvais. Cela m'a procuré le plaisir de traduire sur le grec quelques vers d'Homère, de Sophocle et de Palladas, des bribes de Platon et d'Aristote, des maximes de Jésus et de Saint Paul, d'Épictète et de Marc-Aurèle, des fragments de Philon, de Plotin, du pseudonyme Denys l’Aréopagite ; sur le latin des pages de Saint Augustin, de l'Imitation, de Luther, de Van Helmont, une anecdote du Spéculum Perfectionis ; sur l'allemand des récits ou des élévations de mystiques (Suso, Deutsche Theologia, Hilty), des propos de Luther, de Wolff, de Gœthe, de Malwida von Meysenbug, de Nietzsche, de Harnack ; sur le hollandais un paragraphe de Spinoza. Pour l'hébreu (Job, l’Ecclésiaste, les Prophètes), pour l'espagnol (Sainte Thérèse), pour le russe (Tolstoï), je me suis fait aider par des amis compétents. [3] De toutes les citations françaises j'ai pu retrouver et j'ai scrupuleusement reproduit le texte original. Même pour les citations anglaises, qui sont fort nombreuses, je n'ai jamais eu recours aux traductions déjà existantes.

Suivant un désir de M. James, j’ai ajouté au bas des pages quelques extraits et quelques indications propres à intéresser le lecteur français. J'ai mis ces notes entre crochets pour les distinguer de celles de l'auteur.

Il me serait doux de nommer ici tous ceux qui m'ont aidé, qui m'ont procuré ou copié des textes, qui m'ont encouragé de bien [xxiv] des manières dans le cours de mon travail. Mais ils sont trop nombreux et j’aurais trop à dire. Je veux pourtant exprimer à M. Théodore Flournoy, de Genève, mon affectueuse et profonde reconnaissance. Sans lui, je n'aurais jamais entrepris cette œuvre de longue haleine. Il m'a durant ces trois années soutenu de ses conseils et de son amitié. Je veux aussi remercier mon ancien élève M. Raymond Chalmel ; il m'a prêté le secours d'un jugement très sûr et d'une inlassable patience pour revoir et pour achever avec moi cette traduction. Sans lui, je n'aurais jamais pu la mener à bien.

F. A

Alais, le 3 novembre 1905.



[1] On trouvera reproduite la distribution du livre original dans la Table des Matières.

[2] M. James a lui-même rédigé en français un paragraphe de la Conclusion. Il m'a indiqué deux suppressions à faire, l'une au début du premier chapitre, l'autre au chapitre VII. J'ai pris soin de lui communiquer deux ou trois passages où j'avais cru devoir remanier très légèrement l'ordre des idées.

[3] J'ai traduit directement sur l'espagnol deux des citations de Sainte-Thérèse. Pour le reste, je me suis servi des traductions Arnauld et Bouix, corrigées d'après l'original. J'ai cité, comme M. James lui-même, les autres mystiques espagnols d'après des traductions françaises et notamment Saint Jean de la Croix d'après la traduction des Carmélites, qui est la plus estimée. La version que je donne de la « Confession personnelle » de Tolstoï a été faite avec grand soin sur le texte russe. Malgré mon désir, je n'ai pu faire retraduire sur l'arabe le témoignage d'Al-Gazali, cité par M. James d'après la traduction française de Schmœlders ; elle est un peu lourde et gauche, mais j'ai pu du moins m'assurer qu'elle était fort littérale.


Retour au livre de l'auteur: Jacques Bainville, historien (1879-1936) Dernière mise à jour de cette page le vendredi 29 juillet 2016 19:03
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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