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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Louis Halphen, L'essor de l'Europe (XI-XIIIe siècle). (1946)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Louis Halphen, L'essor de l'Europe (XI-XIIIe siècle). Paris: Les Presses universitaires de France, 1946, 638 pp. 3e éditions revue et augmentée. Une édition numérique réalisée par Jean-Marc Simonet, professeur retraité de l'enseignement, Université de Paris XI-Orsay, bénévole.

Introduction

Jusque vers le milieu du XIe siècle, l’histoire du moyen âge donne l’impression d’une instabilité déconcertante. Sur les ruines du monde romain, les Barbares se sont essayés à fonder des empires nouveaux, qui l’un après l’autre se sont écroulés comme châteaux de cartes. Seuls finalement restent debout l’empire germanique, où revit, non sans incohérences ni faiblesses, l’esprit de l’empire carolingien, et, à l’extrême lisière de l’Europe et de l’Asie, chaque jour davantage menacé par le flot des barbares balkaniques et turcs, l’empire de Byzance, dernière épave du grand Empire romain dont il garde fièrement le titre et les ambitions.

Mais le vent tourne. Tandis que les Turcs Seldjoukides s’abattent sur l’Asie Mineure, la Syrie, et s’avancent jusqu’aux portes de l’Égypte, l’Occident s’arme pour les combats décisifs. Le xie siècle, lourd de menaces pour les jeunes peuples d’Europe, s’achève de façon inespérée par l’écrasement des barbares d’Asie. Sur tout le pourtour de la Méditerranée, dont elle reprend peu à peu possession, en Espagne comme en Sicile, comme en Syrie, en Afrique même, l’Europe se dresse, alerte, vigoureuse, prête non seulement pour la lutte, mais aussi pour les plus hautes créations de l’art et de la pensée. La barbarie asiatique aura encore des sursauts de violence : les Turcs et surtout les Mongols infligeront, au xiie et au xiiie siècle, de dures leçons aux Occidentaux ; mais ils ne l’emporteront plus. C’est dans ce laborieux effort de création, d’où notre Europe moderne est directement sortie, que réside l’intérêt principal de la période qu’embrasse le présent volume.

On s’abuserait, il est vrai, si l’on se figurait que tout alors est nouveauté : les premiers siècles du moyen âge ont vu la transformation de la carte politique et ethnographique du monde ; ils ont vu la disparition des vieux cadres romains, non la ruine définitive des principes de droit et de gouvernement sur lesquels reposait l’empire fondé par Auguste. Tombé en oubli, ces principes survivaient obscurément. Leur réapparition au grand jour, avec, par voie de conséquence, la restauration de l’idée d’État, va être un des faits capitaux de l’histoire politique des xiie et xiiie siècles, comme le réveil de la pensée et de l’art antiques sera, dans le même temps, un des faits capitaux de l’histoire intellectuelle.

Et pourtant l’État médiéval diffère déjà profondément de l’État romain, et la civilisation chrétienne du xiiie siècle n’a plus beaucoup de traits communs avec la civilisation antique. Trop de choses ont changé entre temps pour qu’un simple recommencement soit possible ; trop d’obstacles aussi se dressent sur la route. Aussi est-ce à tâtons et parmi des convulsions sanglantes que l’Europe parvient à se dégager lentement du chaos.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 25 octobre 2010 18:56
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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