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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Livres canoniques du second ordre ou Petits Kings
Les quatre livres, II   —  Tchoung young, L'invariable milieu (1956)
Notice.
Extraits de La Pensée chinoise de Marcel Granet.


Une édition électronique sera réalisée à partir du texte Les quatre livres, II   —  Tchoung young, L’Invariable Milieu *. Traduction de Séraphin COUVREUR (1835-1919). Club des Libraires de France, Paris, mai 1956, publié à partir de l’édition Les Humanités d’Extrême-Orient, Cathasia, série culturelle des Hautes Études de Tien-Tsin,  Paris : LES BELLES LETTRES. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Extraits

B10. — Les quatre livres, II. L’Invariable Milieu,
traduit par Séraphin COUVREUR.

Notice. Extraits de …

La pensée chinoise, de Marcel Granet.

De même, l’auteur du Tchong yong, qui semble donner une même valeur aux expressions sieou chen (cultiver sa personne) et sieou Tao (cultiver, pratiquer le Tao), écrit : « Le sage (kiun tseu) ne peut pas ne point se cultiver (sieou chen) ; dès qu’il pense à se cultiver, il ne peut pas ne point servir ses proches ; dès qu’il pense à servir ses proches, il ne peut pas ne point connaître les hommes ; dès qu’il pense à connaître les hommes, il ne peut pas ne point connaître le Ciel. » Connaître les hommes et se cultiver, c’est se connaître soi-même, mais non par simple introspection ni en vue de la simple connaissance. Ce que le sage, en vue de régenter les conduites, se propose de connaître, ce sont les comportements des individus qu’il s’abstient de considérer comme des réalités autonomes. L’individu n’est jamais détaché abstraitement des groupes hiérarchisés parmi lesquels sa vie se passe et où il acquiert, avec une personnalité, tout ce qui constitue la dignité d’homme. Ce n’est point une science abstraite de l’homme que Confucius et ses fidèles ont tenté de fonder : c’est un art de la vie qui embrasse psychologie, morale et politique. Cet art naît de l’expérience, des observations que suggère à qui sait réfléchir la vie de relation et auxquelles s’ajoute le savoir légué par les anciens.

A cet art ou à ce savoir convient le nom d’humanisme. Il s’inspire d’un esprit positif. Il ne tient compte que de données observables, vécues, concrètes. Confucius disait : « Scruter le mystère, opérer des merveilles, passer à la pos­térité comme un homme à recettes (chou), c’est ce que je ne veux pas. » Il se refusait à discourir sur les Esprits : « Tu ne sais rien de la vie, que (peux-tu) savoir de la mort ? » « Il ne parlait que rarement de l’Avantage, de la Destinée, du jen » et seulement à propos de cas particuliers : « Il s’abstenait de parler des choses merveilleuses, des tours de force, des troubles, des choses sacrées », non par agnosticisme ou même par prudence rituelle : seuls l’intéressaient le quotidien, le prochain, le positif. Peut-être voulait-il détacher ses compatriotes du vieux savoir classificatoire, où politique et physique s’amalgamaient obscurément. Il espérait, sans doute, les détourner des spéculations scolastiques ou mystiques. Seul, semble-t-il, lui paraissait bienfaisant et valable un art de la vie jaillissant des contacts amicaux entre hommes policés. Il identifiait culture humaine et bien public.

La Chine antique, de Henri Maspero.

L’Invariable Milieu, Tchong yong, tel qu’il se présente actuellement, est formé de deux sections dont chacune est un ouvrage distinct bien qu’appartenant à la même école. La première section, la plus ancienne, est un exposé dogmatique très court (quelques lignes à peine), en prose rythmée mais non rimée, suivi d’explications sur les termes fondamentaux de l’exposé et de développements irréguliers de certains points mêlés de citations de Confucius et des Odes. La seconde section plus récente est un petit traité sur la Vertu du Saint, mis sous la forme d’un discours de Confucius au prince Ngai de Lou. Il a subi fortement l’influence du Wen yen, le quatrième des Appendices du Yi king dont il imite certains passages, ainsi que celle de Mencius ; le tout est peut-être, conformément à la tradition, le débris de l’enseigne-ment de l’école de Tseu‑sseu.

La doctrine telle que l’établit la première section du Tchong yong, est assez simple : il s’agit de déterminer le mode d’action parfait du Saint souverain, ce qui entraînera nécessairement le rétablissement de l’ordre universel. C’est une théorie confucéenne, mais dès ce premier essai d’élaboration systématique les disciples de Confucius ont subi l’influence des idées taoïstes .

L’homme reçoit du Ciel à sa naissance une nature sing, à laquelle il doit se conformer, et c’est à se conformer à cette nature (et par conséquent à suivre le Ciel) que consiste le Principe dont l’étude mène à la Sainteté : c’est, transposée dans le système confucéen, une idée foncièrement taoïste. L’Homme-Supérieur, kiun‑tseu, doit cultiver « ce qui est unique en lui » c’est-à-dire qui lui a été donné par le Ciel, son moi. Lorsque l’esprit qui a su être en conformité avec le Ciel est en repos, que les sentiments ne sont pas excités, il est dans l’état d’équilibre tchong ; quand les sentiments sont excités il est dans l’état d’harmonie ho ; or « quand les états d’harmonie et d’équilibre sont parfaits, le Ciel et la Terre sont en ordre, tous les êtres s’accroissent ». Le Dévelop-pement illustre ces idées au moyen d’exemples, de façon à compléter le portrait de l’Homme-Supérieur.


Retour à l'ouvrage Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 24 mars 2005 08:36
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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