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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Les Cinq Livres canoniques ou Grands Kings
CHEU KING (1896)
Introduction


Une édition électronique sera réalisée à partir du texte Les Cinq Livres canoniques ou Grands Kings, CHEU KING ***. Traduction de Séraphin COUVREUR (1835-1919). Editions Kuangchi Press, 4e édition, 1966, 556 pages. Fac-simile de l’édition Ho kien Fou, Imprimerie de la Mission Catholique, 1896. Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Introduction

B02. — Cheu king, traduit par Séraphin COUVREUR  

HISTOIRE DU CHEU KING 

Le Cheu king se divise en quatre parties intitulées Kouo foung, Siao ia, Ta ia, Soung. Il comprend trois cent‑cinq chants p'ien, et les titres de six chants ou de six morceaux de musique qui n'existent plus.

Les chants du dernier livre, appelés Chang soung Éloges de la dynastie des Chang, paraissent remonter au temps des empereurs de ce nom (1766-1122 avant J.C.). Tous les autres out été composés sous les Tcheou, du douzième au sixième siècle avant notre ère.

Les chants relatifs à Wenn wang (1184-1134) sont attribués à son fils, Tan, plus connu sous le nom de Tcheou koung Prince de Tcheou.

Ces poésies avaient été recueillies par les maîtres de musique à la cour impériale, et étaient chantées dans les fêtes et les cérémonies. Confucius les revit, les corrigea, et confia son travail à Tzeu hia, l'un de ses disciples.. Tzeu hia ajouta une courte explication ou préface Siu.

Le Cheu king, comme la plupart des anciens monuments littéraires, fut condamné aux flammes par Ts’in Cheu houang (246‑209). Mais,  parce qu'il était en vers rimés et chantés, il se conserva dans la mémoire des lettrés encore plus facilement que les autres livres. Aussi, dès les commencements de la dynastie des Han, au deuxième siècle avant notre ère, il en parut quatre versions ; à savoir, celle de Lou Lou cheu, due à Chenn Feou, lettré de Lou ; celle de Ts'i Ts'i cheu, due à Tch'enn Iuen fang, lettré de Ts'i ; celle de Han Han cheu, due à Han ing, lettré de Ien ; et celle de Mao Mao cheu, due à Mao Tch'ang, lettré de Tchao.

Ces quatre versions ont été comparées ensemble et trouvées semblables pour le fond. Les différences consistaient surtout dans l'écriture ; certains caractères qui se prononçaient de la même manière étaient employés les uns pour les autres, com­me il arrive souvent dans les anciens livres. Le sens était à peu près le même, ce qui prouve la fidélité de la mémoire des quatre écrivains et l'authenticité du recueil qu'ils ont transmis à la postérité.

Les trois premières versions n'existent plus. La quatrième Mao cheu nous reste seule, avec la courte explication  Siu de Tzeu hia, qui a été dévelop-pée, dit-on, par Mao Tch'ang.

Siu Tcheng dit : « Tzeu hia donna (le Cheu king avec l'explication Siu) à Kao Hing tzeu ; Kao Hing tzeu le donna à Sie Ts'ang tzeu ; Sie Ts'ang tzeu le donna à Pe Miao tzeu ; Pe Miao tzeu le donna à Mao l'ancien, (nommé Heng), lettré de Ho kien. Mao l'ancien enseigna l’explication traditionnelle du Cheu king dans sa famille, et la transmit ainsi à Mao le jeune (Mao Tch'ang), lettré de Tchao.. »

Mao le jeune était savant lettré de Hien, roi de Ho kien. Dans le Traité des six arts libéraux Liu i liun il est dit : « Hien,  roi de Ho kien, aimait l'étude. Mao, savant lettré qui était à son service, expliquait fort bien le Cheu king. Le roi Hien donna à ce livre le titre de Mao cheu. Ainsi c'est le roi Hien qui le premier le désigna sous le nom de Mao. »

Hien est le nom posthume de Te, fils de l'empereur King ti (156-140) et frère de l'empereur Ou ti (140-86). En l'année 155, il reçut en apanage la petite principauté de Ho kien, qui comprenait trois sous-préfectures du Ho kien fou actuel et une du Chenn tcheou, dans la province de Tcheu li.

Grand ami des lettres et insigne bienfaiteur des lettrés, il fit chercher partout les exemplaires des anciens livres, et eut le bonheur de s'en procurer plusieurs qui avaient disparu depuis les Ts'in, entre autres le Tao te king de Lao tzeu et les œuvres de Meng tzeu. Il offrit le Cheu king à son frère Ou ti. Sa mort arriva en l'année 129.

On voit encore sa tombe auprès d'une pagode appelée Hien wang miao, située à la distance de dix li (six kilomètres) à l'est de la ville de Hién hién. La tombe de Mao Tch'ang Mao koung tchoung se trouve à deux kilomè-tres plus loin, dans la direction du nord-est. 

COMPOSITION LITTÉRAIRE
ET VERSIFICATION DU CHEU KING 

Dans la composition poétique on distingue trois éléments : la description ou simple narration fou, la similitude ou comparaison hing et l'allégorie pi.

La première partie d'une similitude ou comparaison s'appelle hing i idée empruntée, tsie ing lumière ou image empruntée, pīn i ou k’ŏ i idée étrangère au sujet. La seconde partie, qui est l'application de la première au sujet traité, se nomme tcheng i ou tchouen tcheng idée qui se rapporte ou revient directement au sujet, tchou i idée propre au sujet.

L'allégorie est une similitude dont l'application n'est pas exprimée, et comme une fable dont la moralité doit être deviné par le lecteur. L'application ainsi laissée à la sagacité des commentateurs n'est pas toujours exempte de difficulté. En plus d'un endroit, après maintes conjectures, elle reste incertaine ou obscure.

Les stances  tchang d'un même chant sont parfois d'inégale longueur. Les vers kiu sont ordinairement de quatre lettres. Quelques‑uns n'en ont que trois ; d'autres en ont cinq ou six. Une grande liberté était laissée au poète.

Dans une même strophe, tantôt les vers se terminent tous par le même son, tantôt la rime varie. Le plus souvent les vers qui riment ensemble ; se suivent immé-diatement ; mais on rencontre aussi des rimes croisées. Quelquefois le premier ou le dernier vers d'une strophe rime avec le premier ou le dernier vers de la suivante. Dans certaines strophes, un ou plusieurs vers ne riment avec aucun autre, et parfois séparent même deux vers rimant ensemble. Lorsqu’une particule termine un vers, c’est le mot précédent qui rime avec le dernier mot d’un autre vers.

La prononciation ayant changé avec les temps, bon nombre de mots qui avaient autrefois la même désinence ne l'ont plus à présent. Tchou Hi et d'autres commen-tateurs du Cheu king se sont efforcés de conserver les rimes en indiquant les sons anciens, toutes les fois qu'ils l'ont jugé nécessaire. Dans les écoles, les maîtres dispensent ordinairement leurs élèves de les apprendre et de les réciter. Ils n'exi-gent que la prononciation actuelle, afin d'éviter la confusion qui naîtrait dans l’esprit et dans la mémoire, s'il fallait prononcer les lettres de deux manières différentes.

Nous avons ajouté entre parenthèses la figuration des sons anciens. On remarquera que plusieurs ont disparu entièrement de la langue mandarine, comme, par exemple, t’īn, t'în, tīn, tiŏ. 

MORALITE DU CHEU KING 

Dans le Liun iu, Ch. XVII. 9, Confucius dit à ses disciples :

« Mes enfants, pourquoi n'étudiez-vous pas le Cheu king ? Ce livre nous porte à pratiquer la vertu, à nous examiner nous-mêmes. Il nous apprend à traiter convenablement avec les hommes, à nous indigner quand il le faut, à remplir nos devoirs envers nos parents et notre prince. Il nous fait connaître beaucoup d'animaux et de plantes. »

Au Chapitre II. 2, le Philosophe dit :

« Le Cheu king contient trois cents chants. Un seul mot de l'un d'eux les résume tous : N'avoir que de bonnes pensées. 

Sur ce passage Tchou Hi dit :

« Le bien qui est raconté dans le Cheu king, excite l'homme à développer les vertus naturelles de son cœur ; le mal l'excite à réprimer ses mauvais désirs. Tout l'aide à acquérir la rectitude des sen­timents. »

Tous les autres commentateurs repoussent énergiquement l'idée que leur grand sage, en corrigeant le Cheu king, eût pu y tolérer des vers licencieux. Le bien y est signalé, disent-ils, afin qu'il soit pratiqué ; le mal y est censuré, afin qu'il soit évité. Tout tend à inspirer l'amour de la vertu ou l'horreur du vice. Ainsi parlent les compilateurs chargés par K’ang hi de préparer l'édition impériale. Ils invoquent l'autorité des auteurs les plus graves. Néanmoins la première partie intitulée Kouo foung renferme plusieurs passages que les maîtres s'abstiennent d'expliquer aux enfants.


Retour à l'ouvrage Cheu King (1896) Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 24 mars 2005 08:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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