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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Les Mémoires historiques de Se-ma Ts'ien
tome I, première section : les Annales principales (chapitres I à IV) (1967)
Extraits


Une édition électronique sera réalisée à partir du texte de Se-ma Ts’ien, Les Mémoires historiques, tome premier, *** première section : les Annales principales (chapitres I à IV), 324 pages. Traduction et annotations d’Édouard CHAVANNES (1865-1918). Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien Maisonneuve, 1967. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Extraits

B16. — Les Mémoires historiques de Se-ma Ts’ien,
traduits et annotés par Édouard CHAVANNES. Tome premier.

Yu, (comte de) Hia, avait pour nom personnel Wen-ming. Le père de Yu s’appelait Koen ; le père de Koen  s’appelait l’empereur Tchoan‑hiu ; le père de Tchoan-hiu s’appelait Tch’ang‑i ; le père de Tch’ang‑i s’appelait Hoang-ti. Yu était donc l’arrière‑arrière‑petit‑fils de Hoang‑ti et le petit‑fils de l’empereur Tchoan‑hiu. Ni l’arrière‑grand‑père de Yu, Tch’ang‑i, ni son père, Koen, n’eurent la dignité impériale ; ils furent sujets du souve­rain.

C’était au temps de l’empereur Yao ; [ les eaux énor­mes s’élevèrent jusqu’au ciel ; l’immense nappe entoura les montagnes et submergea les collines. A cause de cela, le peuple de la plaine fut dans l’affliction.] Yao demanda quelqu’un qui pût réprimer les eaux. La foule de ses officiers et les (chefs des) quatre montagnes [dirent tous :

Koen en est capable. 

Yao dit :

Koen est un homme qui rejette mes ordres et il est funeste à ses collègues. C’est impossible.

Les (chefs des) quatre montagnes dirent :

— Parmi les autres, il n’y en a aucun qui soit plus sage que Koen. Nous désirons que l’empereur le mette à l’essai.

Alors Yao écouta l’avis des (chefs des) quatre montagnes et se servit de Koen pour réprimer les eaux. Au bout de neuf ans les eaux ne s’étaient point arrêtées et les travaux (de Koen) n’eurent aucun succès.]

Alors l’empereur Yao chercha un autre homme et trouva Choen. Choen fut élevé aux emplois ; il exerça par procuration le gouvernement de Fils du ciel ; il inspecta les fiefs ; sur son passage il reconnut que les travaux que Koen avait faits pour réprimer les eaux n’étaient pas dignes de louange ; c’est pourquoi [ il exila Koen sur la montagne Yu] pour qu’il y mourût. Tout l’empire approuva la condamnation prononcée par Choen. Puis Choen pro­mut Yu, fils de Koen, et le chargea de continuer la tâche de Koen.

Yao mourut. L’empereur [ Choen interrogea les chefs des quatre montagnes, disant :

— Y a-t-il quelqu’un qui soit capable de mener à bien et d’illustrer les entreprises de Yao ? je le mettrai en charge.

Tous dirent :

— Le comte Yu est intendant des travaux publics ; il peut mener à bien et illustrer l’œuvre glorieuse de Yao.

Choen dit :

— Ah ! c’est bien.

Il donna donc cet ordre à Yu :

— Vous réglerez les eaux et les terres ; ne songez qu’à faire tous vos efforts. 

Yu salua et se prosterna, voulant se retirer devant Sié, le prince Tsi ou Kao-yao. Choen lui dit :

— Allez veiller à vos occupations.]

Yu était un homme [ actif, serviable, capable et dili­gent ; sa vertu n’évitait pas la peine ; sa bonté le rendait digne d’affection ; sa parole était digne de foi. Sa voix était l’étalon des sons ; son corps était l’étalon des me­sures de longueur ; les mesures de poids dérivaient de lui. Très infatigable et très majestueux, il s’occupait de l’ensemble et des détails.]

Alors Yu, avec I  et le prince Tsi, s’acquitta du mandat de l’empereur ; il donna des ordres aux seigneurs et aux cent familles ; il mit sur pied des multitudes d’hommes à qui [ il confia les terres ; il parcourut les montagnes et fit des marques sur les arbres. Il détermina les hautes montagnes et les grands fleuves.]

Yu était affligé de ce que, avant lui, son père Koen, pour n’avoir pas réussi dans sa tâche, avait reçu la mort. Il accabla donc de fatigues son corps ; sa pensée fut dévorée par les soucis. Il resta hors de chez lui treize années ; quand il passait devant la porte de sa demeure il n’osait pas y entrer. Il restreignait ses vêtements et sa nourriture, mais il montrait une extrême piété pour les génies et les dieux ; il n’avait qu’une humble demeure, mais il faisait les plus grandes dépenses pour des fossés et des canaux. Pour aller sur la terre ferme, il se servait d’un char ; pour aller sur l’eau, il se servait d’un bateau ; pour aller sur la boue, il se servait d’une sorte de van ; pour aller sur les montagnes, il se servait de crampons. [A gauche il y avait des limites régulières ; à droite il y avait des règles certaines. Il tint compte des quatre saisons. Pour ouvrir les neuf provinces, il rendit les neuf chemins praticables, il endigua les neuf marais, il nivela les neuf montagnes.] [ Il commanda à I de donner au peuple du riz] pour qu’il pût le planter dans des lieux bas et humides ; [il chargea le prince Tsi de donner au peuple la nourriture qu’il lui était difficile de trouver ; ceux qui avaient peu de nourriture rétablirent l’accord en échangeant avec les autres les objets qu’ils avaient en trop ;] ainsi l’égalité fut établie parmi les seigneurs.


Retour au livre de l'auteur: Se-ma Ts'ien Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 24 mars 2005 08:32
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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