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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Le monde byzantin: La civilisation byzantine (1950)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Bréhier, Le monde byzantin: La civilisation byzantine. Paris: Éditions Albin Michel, Paris, 1950 et 1970, 623 pages, avec 1 carte dans le texte. Collection l’Évolution de l’Humanité. La présente édition a été établie à partir du texte de l’édition de 70. Une édition réalisée par Jean-Marc Simonet, bénévole, professeur retraité de l’enseignement de l’Université de Paris XI-Orsay.

Introduction

Exposer dans l’ordre des temps les destinées de Byzance, décrire les transformations de ses institutions politiques, ne donne pas une idée complète de la place que le Monde byzantin tient dans l’histoire universelle par sa civilisation. Comment vivaient les habitants de l’Empire, quels étaient leurs usages, parfois plus forts que les lois, comment concevaient-ils la vie matérielle, religieuse, morale, intellectuelle, quel fut dans ce peuple néohellénique, mélangé d’éléments étrangers, le développement de la science, de la littérature, de l’art à travers les siècles ? 

Ce sont ces faits d’une importance primordiale qui constituent la civilisation d’un peuple. Les institutions nous montrent l’histoire de l’État, de sa formation, de son développement, de sa chute : la civilisation est l’histoire du peuple lui-même. Elle nous révèle son tempérament, son idéal, sa vie dans sa réalité concrète. Par exemple, l’histoire des institutions nous apprend quel était le statut juridique des factions du Cirque, ainsi que les détails des cérémonies palatines et de la vie officielle du basileus, ou encore l’organisation ecclésiastique ; l’histoire de la civilisation nous permettra d’assister à une séance de l’Hippodrome, de découvrir ce qu’était la vie privée des hôtes du Grand Palais, ainsi que les pratiques religieuses des fidèles. 

Krause dès 1869, Hesselig en 1907, Gelzer (H.) en 1909, Runciman en 1933, pour n’en citer que quelques-uns, ont publié sur la Civilisation byzantine des livres remarquables [1] mais ils ont compris sous le même titre l’histoire de la civilisation et celle des institutions celle-ci tient d’ailleurs la place principale dans leurs ouvrages. En fait, l’histoire de la civilisation byzantine n’a jamais été présentée séparément et dans son ensemble. L’œuvre intellectuelle de Byzance, sa littérature, son art, a donné lieu depuis longtemps à des disciplines autonomes, dont l’intérêt s’est accru au fur et à mesure des découvertes nouvelles. L’histoire du peuple, de sa vie privée et publique, de ses usages traditionnels, de ses occupations, de la culture de ses différentes classes, est encore à faire. On ne la connaît jusqu’ici que par des études de détail, perdues dans la masse d’articles de revues ou de mélanges jubilaires. 

Dans cette troisième étude sur Le Monde byzantin, on s’est efforcé d’exposer d’une manière systématique, tout au moins dans ses grandes lignes, cette histoire de la civilisation byzantine. Il ne faut pas se dissimuler d’ailleurs les difficultés que présente ce programme. Alors que les sources de l’histoire chronologique et constitutionnelle de Byzauce sont bien groupées, celles de l’histoire de sa civilisation sont dispersées à l’infini. A côté des renseignements que l’on peut tirer de toutes les sources écrites, les découvertes archéologiques enrichissent chaque jour nos connaissances sur la vie intime des populations. La trouvaille d’objets domestiques, des plus vulgaires, peut en éclairer tout un aspect. À plus forte raison la découverte d’œuvres d’art, celle des documents d’archives, papyrus, diplômes impériaux ou privés des bibliothèques monastiques, et aussi des inscriptions, apportent les témoignages de haute valeur qui permettent d’apprécier l’œuvre civilisatrice de Byzance. 

Avant d’entreprendre cette tâche, il serait injuste de méconnaître les secours offerts par plusieurs chapitres relatifs à la vie et à l’expansion intellectuelle de Byzance dans les ouvrages cités plus haut. D’autre part, la société byzantine a été décrite avec un véritable charme dans les livres déjà anciens d’Augustin Marrast [2], plus près de nous, dans les délicieuses Figures byzantines de Charles Diehl [3] et les récits pittoresques et colorés de Gustave Schlumberger [4]. En Grèce, Phédon Koukoulès a commencé dans l’Annuaire de la Société des Etudes byzantines d’Athènes une série d’études admirablement informées et des plus captivantes sur les mœurs de la société byzantine [5]. Nous aurons souvent l’occasion de nous autoriser de ces précieux travaux, les premiers qui aient commencé jusqu’ici à explorer ce domaine, peu connu, d’une manière systématique.


[1] Krause, Die Byzantiner des Mittelalters in ihren Staats-Hof und Privatleben; H. Gelzer, Byzantinische Kulturgeschichte; Steven Runciman, Byzantine Civilisation.

[2] Aug. Marrast, Esquisses byzantines.

[3] Ch. Diehl, Figures byzantines.

[4] G. Schlumberger, Récits de Byzance et des croisades; du même, Byzance et les croisades.

[5] Ph. Koukoulès, Le sens et l’orthographe de quelques noms de familles byzantines; Id., Usages relatifs aux fiançailles et au marige; Id., Usages byzantins relatifs à la naisance et au baptême; Id., De la nourriture et des soins donnés aux petits enfants; Id., L’assistance aux indigents dans l’Empire byzantin.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 16 avril 2007 8:41
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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