Marc Bloch, LES ROIS THAUMATURGES. Étude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulièrement en France et en Angleterre


 

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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Marc Bloch, LES ROIS THAUMATURGES.
Étude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulièrement en France et en Angleterre
. (1923) [1961]
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir de Marc Bloch, LES ROIS THAUMATURGES. Étude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulièrement en France et en Angleterre. Paris: Librairie Armand Colin, 1961, 542 pp. Première publication, 1923. Une édition numérique réalisée par Vicky Lapointe, historienne et responsable d'un blogue sur l'histoire et le patrimoine du Québec: Patrimoine, Histoire et Multimédia.

[v]

Les rois thaumaturges.

Avant-propos

Peu de livres autant que celui-ci auront mérité d'être dits l’œuvre de l’amitié : n'ai-je pas le droit, en effet, de donner le nom d'amis à tous les collaborateurs bénévoles qui ont accepté de m’aider, quelques-uns d'entre eux avec une obligeance d'autant plus admirable qu'elle ne s'adressait même pas à ma personne, puisqu'ils ne m'avaient jamais vu ? L'extrême dispersion des sources, la complexité des problèmes auxquels j'étais contraint de toucher auraient rendu ma tâche proprement impossible, si je n'avais rencontré en si grand nombre des secours précieux. Je rougis en songeant à tous les maîtres ou collègues de Strasbourg, de Paris, de Londres, de Tournai, de Bologne, de Washington, ou d'ailleurs, que j'ai importunés pour leur demander un renseignement ou une suggestion et qui toujours m'ont répondu avec le plus délicat empressement. Je ne saurais les remercier tous ici, un par un, sous peine d'infliger à la patience du lecteur une liste infiniment trop longue. Aussi bien leur bonté a-t-elle été trop désintéressée, pour qu'ils m'en veuillent de passer, au moins dans cet Avant-Propos, leurs noms sous silence. Je croirais toutefois manquer à un véritable devoir, si, dès maintenant, je n'exprimais tout spécialement ma reconnaissance aux bibliothécaires ou archivistes qui ont bien voulu me guider dans leurs dépôts : M. Hilary Jenkinson au Record Office, MM. Henri Girard, André Martin et Henri Moncel à la Bibliothèque Nationale, M. Gaston Robert aux Archives de Reims ; si je n'indiquais sans plus tarder combien d'informations utiles j'ai dues à l'inlassable obligeance de Miss Helen Farquhar et du Révérend E.-W. Williamson ; si je ne rappelais enfin que d'innombrables faux pas, sur un terrain que je sentais glissant, m'ont été épargnés grâce à l'aide quasi-quotidienne qu'a consenti à me prêter un historien de la médecine particulièrement compétent, le Dr Ernest Wickersheimer. Qu'il me soit permis aussi de dire ma respectueuse [vi] gratitude à l’Institut de France qui, en m'ouvrant sa Maison de Londres, m'a facilité l'accès des archives et bibliothèques anglaises.

Mais c'est surtout dans notre Faculté des Lettres, dont la constitution et les habitudes de vie sont si favorables au travail en commun, que je me suis senti entouré de sympathies agissantes. En particulier mes collègues Lucien Febvre et Charles Blondel retrouveront trop d'eux-mêmes dans certaines des pages qui vont suivre, pour que je puisse les remercier autrement qu'en leur signalant ces emprunts même faits, en toute amitié, à leur propre pensée [1]).

Quand on publie un ouvrage tel que celui-ci, il serait présomptueux de parler de seconde édition. Tout au moins est-il légitime d'envisager la possibilité de compléments. Le principal avantage que j'attends de mes recherches, c'est d'attirer l'attention sur un ordre de questions jusqu'ici trop négligé. Parmi les personnes qui me liront, beaucoup sans doute seront choquées par des erreurs et surtout par des omissions ; il est des travaux que l'on garderait éternellement en portefeuille, si l'on voulait s'astreindre à y éviter, non seulement les lacunes imprévues, mais encore celles-là même que l'on pressent, sans pouvoir les combler ; celui que je présente aujourd'hui au public est du nombre. Je serai toujours profondément reconnaissant à mes lecteurs de me signaler fautes et oublis, de la façon qui leur conviendra le mieux. Rien ne me paraîtrait plus agréable que de voir ainsi se poursuivre une collaboration à laquelle ce livre, sous sa forme actuelle, doit déjà tant.

Marlotte, 4 octobre 1923.

En relisant, au cours de la correction des épreuves, ces quelques lignes de remerciement, je ne puis me résigner à les laisser telles quelles. Deux noms y manquent, qu'une sorte de pudeur sentimentale, peut-être trop ombrageuse, m'avait empêché d'écrire ; je ne puis plus supporter aujourd'hui de les voir passés sous silence. Je n'aurais sans doute jamais eu l’idée de ces recherches, sans l'étroite communauté intellectuelle où, de longue date, j'ai vécu avec mon frère ; médecin et passionné de son art, il m'a aidé à réfléchir sur le cas des rois-médecins ; attiré vers l'ethnographie comparée et la psychologie religieuse par un goût [vii] singulièrement vif dans l'immense domaine que parcourait, comme en se jouant, son inlassable curiosité, c'étaient, là, pour lui, des terrains de prédilection —, il m'a aidé à comprendre l’intérêt des grands problèmes que j'effleure ici. J'ai dû à mon père le meilleur de ma formation d'historien ; ses leçons, commencées dès l'enfance et qui, depuis, n'avaient jamais cessé, m'ont marqué d une empreinte que je voudrais ineffaçable. Le livre que voici n'aura été connu par mon frère qu'à l'état d'ébauche et presque de projet. Mon père l'a lu en manuscrit ; il ne le verra pas imprimé. Je croirais manquer à la piété filiale et fraternelle si je ne rappelais pas ici la mémoire de ces deux êtres chéris, dont seuls, désormais, le souvenir et l'exemple pourront me servir de guides.

Le 28 décembre 1923.

[viii]



[1] Je dois également une reconnaissance toute spéciale à mes collègues P. Alfaric et E. Hœpffner, qui, entre autres services, ont bien voulu, avec L. Febvre, me prêter leur concours pour la correction des épreuves.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 31 janvier 2017 19:30
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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