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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Edmond Vermeil [1878-1964], Hitler et le christianisme. (1939)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Edmond Vermeil [1878-1964], Hitler et le christianisme. Paris: Les Éditions Gallimard, 2e édition, 1939, 103 pp. Collection NRF. Une édition numérique réalisée par Michel Bergès, bénévole, directeur de la collection “Civilisations et politique”.

[9]

Hitler et le christianisme.

Introduction

Le christianisme figure au premier plan parmi les pouvoirs spirituels qui, supérieurs aux races, aux peuples et aux nations, sont actuellement exposés à un danger mortel parce que le national-socialisme hitlérien menace simultanément tous leurs principes, toutes leurs institutions, toute l’influence dont ils disposent dans le monde contemporain.

Le conflit qui depuis plusieurs années met aux prises, en Allemagne, le parti nazi et les deux confessions chrétiennes n’est, en réalité, qu’un épisode dans l’immense lutte, dont on voit les phases se dérouler sur la planète entière, entre les systèmes dits « totalitaires » et les formes variées dans lesquelles s’incarne l’esprit international. Ainsi s’explique et se fonde l’étroite solidarité qui lie aux destinées du christianisme allemand les autres éléments de l’humanisme éternel visés par le même ennemi.

La récente encyclique papale a fixé, du point de vue catholique, les termes de cette opposition avec une admirable netteté :

« Le genre humain…, bien qu’il se divise, en vertu de l’ordre naturel établi par Dieu, en groupes sociaux, nations ou États, indépendants les uns des autres pour ce qui regarde la façon d’organiser et de régir leur vie interne, est uni cependant par des liens mutuels, [10] moraux et juridiques en une grande communauté… Or, qui ne voit qu’affirmer l’autonomie absolue de l’État, c’est s’opposer ouvertement à cette loi immanente et naturelle,… c’est laisser au bon vouloir des gouvernants la stabilité des relations internationales et détruire toute possibilité de véritable union et de collaboration féconde en vue de l’intérêt général ».

Depuis son accession au pouvoir, le gouvernement du IIIe Reich prend à l’égard des Églises chrétiennes des mesures qui relèvent de la persécution systématique et organisée. Sa dictature se propose, en effet, de substituer au catholicisme et au luthéranisme évangélique une religion nationale et purement allemande, suivant la formule bien connue : « Un seul Peuple, un seul Reich, une seule Église ».

Pourquoi cet appel à une religion allemande qui remplacerait le christianisme traditionnel ? Cette situation, unique peut-être en son genre, ne peut trouver ses causes profondes que dans les aspects les plus originaux de l’histoire allemande. Les nazis n’ont pas inventé la religion nationale. Mais c’est à partir de leur avènement au pouvoir que le conflit entre Hitler et les Églises a pris un caractère tragique. On se demande même, depuis le début des hostilités si le national-socialisme n’en viendra pas bientôt à des mesures extrêmes.

La présente étude essaie d’apporter quelques précisions sur les origines du conflit, sur les débuts de la polémique entre national-socialisme et christianisme confessionnel, sur la position que les chefs hitlériens [11] prennent, depuis qu’ils gouvernent, à l’égard des Églises, enfin sur la persécution qu’ont subie, de 1933 à 1939, les catholiques et les protestants du IIIe Reich [1].

[12]



[1] Cette étude doit beaucoup, en particulier pour les textes cités, à deux excellents ouvrages allemands :

– Hitler gegen Christus, Eine katholische Klarstellung und Abwehr, von Miles ecclesiœ (Soc. d’Études Européennes, Paris, 1936).

– Fritz Lieb, Christ und Antichrist im dritten Reich, Der Kampf der deutschen Bekenntniskirche (Ed. du Carrefour, Paris, 1936).

Sans oublier les substantielles chroniques de F. Wendel dans L’Allemagne  contemporaine (Strasbourg, 1933-1939).


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 11 octobre 2019 15:29
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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