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Collection « Les auteur(e)s classiques »

La guerre civile en France 1871, La commune de Paris (1871):

Note


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Karl Marx (1871), La guerre civile en France 1871 (La Commune de Paris) avec une introduction de Friedrich Engels et des lettres de Mars et d'Engels sur la Commune de Paris.


La Guerre civile en France est l'exemple inégalé d'une analyse marxiste appliquée au plus grand événement révolutionnaire du XIXe siècle, la Commune de Paris.

Lénine a fait plus d'une fois observer que le marxisme place toutes les questions sur le terrain historique,

« non seulement pour expliquer le passé, mais pour prévoir, intrépidement, l'avenir et pour déployer une activité pratique, hardie, visant à la réalisation de cet avenir. »

Le côté révolutionnaire agissant du marxisme en constitue le principal trait distinctif.

D'aucuns représentent Marx comme un savant de cabinet, coupé de la pratique révolutionnaire. Il n'y a rien de plus absurde que cette falsification du rôle de Marx.

Marx a été le plus grand maître du prolétariat, un véritable chef prolétarien, « un participant de la lutte des masses, qu'il a vécue avec toute l'ardeur, toute la passion qui lui sont propres » (LÉNINE).

Il a été le guide du mouvement ouvrier international de son époque. Marx, le premier, a lié en un tout unique, indissoluble, la théorie et la pratique de la lutte de classe. Au cours des combats révolutionnaires de 1848, le marxisme avait déjà reçu le baptême du feu. La Révolution de 1848 a porté un coup mortel aux formes bruyantes, déclamatoires du socialisme d'avant Marx. Seule, la doctrine de Marx et d'Engels a résisté à l'épreuve de l'histoire, et du creuset de la révolution elle est sortie mieux trempée et plus solide encore.

En mars 1850, Marx pouvait, à bon droit, écrire que « la conception du mouvement, telle qu'elle a été exposée dans le Manifeste du Parti communiste, s'est avérée la seule juste. »

Et si, avant la Révolution de 1848, cette doctrine était propagée clandestinement par les communistes, comme l'écrit Marx, après cette révolution elle est devenue « le bien commun des peuples et publiquement se prêche sur les places. »

Sous la direction de Marx et d'Engels, la classe ouvrière crée en 1864 une organisation internationale, la première Internationale.

Luttant pour l'unité révolutionnaire de la classe ouvrière contre les proudhoniens et les bakouninistes, Marx et Engels établissent, dès la période de 1870 à 1880, l'hégémonie du communisme scientifique dans le mouvement ouvrier international. Les idées du communisme scientifique pénètrent toutes les décisions fondamentales de la première Internationale. Le nom de Marx devient un drapeau autour duquel se rassemblent les premières phalanges de la cohorte de fer de la révolution prolétarienne.

Les meilleurs militants du mouvement ouvrier de cette époque ont été liés à Marx et cherchaient près de lui aide, conseil et direction. Marx était le guide à qui, comme l'écrivait Engels,

« Français, Russes, Américains, Allemands recouraient au moment décisif, et ils recevaient chaque fois un conseil clair, incontestable, tel qu'il ne peut être donné que par un génie dans toute la force du savoir. »
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Marx s'intéressait au mouvement ouvrier révolutionnaire de tous les pays. Dans la période de 1848 à 1871, le mouvement ouvrier français, comme on le sait, a revêtu les formes les plus aiguës de la lutte de classe, allant jusqu'aux rencontres armées et à la guerre civile. Marx a donné une analyse classique de la lutte des classes en France de 1848 à 1850 et du coup d'État de Louis Bonaparte

A l'époque du Second Empire, Marx entretint une correspondance animée avec Lafargue, Serraillier, Dupont, Frankel, Schily, et autres militants français du mouvement ouvrier international, né à la fin des années 60. Marx suivait attentivement le mouvement ouvrier français et se réjouissait de chaque progrès de ce mouvement, l'aidant de ses conseils et de ses indications. Pendant l'été de 1869, Marx vint illégalement à Paris.

« J'ai passé, écrit-il à Engels, une semaine à Paris où, soit dit en passant, la croissance du mouvement saute directement aux yeux. »

Marx et Engels prévoient la guerre qui approche entre la France bonapartiste et la Prusse des hobereaux. Le 19 juillet, la guerre franco-prussienne avait éclaté et, le 23 juillet, déjà, paraissait l'Adresse du Conseil général de la première Internationale contre la guerre, rédigée par Marx. Marx et Engels engagent une grande campagne contre la guerre et démasquent, d'une part, la politique dynastique de Bonaparte et, d'autre part - la guerre, du côté allemand, s'étant transformée de défensive en offensive - la politique annexionniste de Bismarck.

Voyant que la révolution en France est inévitable, Marx et Engels considéraient comme un grand malheur que les prolétaires français, dans cette période, lussent mal organisés et n'eussent pas de parti à eux. « Le pire, écrivait Engels dès le 15 août 1870, c'est qu'en cas de véritable mouvement révolutionnaire à Paris personne n'est là pour en prendre la direction. »

Et, en effet, lorsque, après Sedan, le 4 septembre 1870, les ouvriers de Paris proclamèrent la république, à sa tête se mirent Jules Favre, Palikao, Trochu et consorts. Engels écrit que « jamais encore de telles canailles n'ont été au pouvoir. »

A l'occasion de la révolution du 4 septembre 1870, Marx écrit une nouvelle adresse qui est un admirable exemple de la façon dont Marx conseille le prolétariat français.

La lutte de classe se développait et s'aggravait de mois en mois et allait aboutir à la révolution du 18 mars. Marx, qui mettait les ouvriers français en garde contre une insurrection prématurée, ne s'en détourne pas, comme l'ont fait Plekhanov, en 1905, ou Paul Levi, en 1921, mais se met à la tête du mouvement de masse et suit la lutte armée entre Versaillais et Communards, « comme si les opérations militaires se passaient aux environs de Londres ». (LÉNINE.)

Les militants et les contemporains de la Commune s'adressent à Marx par des centaines de lettres; Lafargue, Frankel, Serraillier, d'autres encore lui demandent conseil, aide et direction. Léo Frankel, par exemple, écrit à Marx:

« Votre opinion sur les réformes sociales à réaliser sera extrêmement précieuse pour les membres de notre commission. »

Dans une autre lettre, Frankel écrit à Marx:

« Je serais très heureux si vous consentiez à m'aider en quelque façon de vos conseils, car, à présent, je suis seul, pour ainsi dire, et je porte seul la responsabilité de toutes les réformes que je veux faire accepter tu département des Travaux publics. »


Par ailleurs, Serraillier demande à Marx de rédiger un projet de décret sur les hypothèques, projet qu'il se charge de faire adopter à la Commune de Paris avec l'aide de Frankel. Marx envoie nombre d'indications aux Communards de Paris et, dès le 13 mai, il écrit, dans sa lettre à Frankel et Varlin:

« La Commune me semble perdre trop de temps à des bagatelles et aux querelles personnelles. On voit qu'il y a d'autres influences que celle des ouvriers. Tout cela ne serait rien si vous aviez du temps pour rattraper le temps perdu. »

Marx informe Frankel et Varlin des conditions du traité entre le gouvernement de Thiers et de Bismarck et dit aux Communards français en guise d'avertissement : « Prenez garde ! »

De concert avec Engels et avec l'aide de Lafargue et des internationalistes français, Marx envisagea de prendre un certain nombre de mesures pour déclencher un soulèvement dit peuple dans le sud-ouest de la France, afin de venir en aide à la Commune. Malgré sa maladie, Marx fit preuve d'une capacité de travail réellement surhumaine pendant la Commune et s'efforça de susciter chez les ouvriers des autres pays un mouvement de solidarité pour la Commune de Paris.

« J'ai écrit, écrivait Marx à Frankel et Varlin, plusieurs centaines de lettres pour votre cause dans tous les coins du monde où nous avons des sections. »

La classe ouvrière de Paris, n'ayant pas de parti à elle qui l'aurait guidée et eût réalisé sa dictature, a commis des fautes nombreuses. Elle n'a pas poursuivi l'ennemi sans le laisser souffler, mais lui a permis de battre en retraite et de s'organiser à Versailles; elle ne s'est pas emparée de la Banque de France; elle n'a pas su créer avec ta paysannerie le lien qu'elle aspirait à établir; elle s'est montrée généreuse envers l'ennemi de classe qu'il faut supprimer quand il ne se rend pas. « Montant à l'assaut du ciel » dans des conditions historiques exceptionnellement défavorables, abandonnée par ses alliés, entourée de tous les côtés par l'armée de Thiers et par celle de Bismarck qui s'étaient unis contre elle, la classe ouvrière de Paris défendit héroïquement une barricade après l'autre.

Malgré cette défense héroïque, la Commune tombait le 28 mai 1871, et déjà le 30 mai Karl Marx lisait, en séance du Conseil général, la troisième Adresse qu'il avait intitulée la Guerre civile en France en 1871.

Analysant l'expérience de la Commune de Paris, Marx en lire toute une série de leçons de tactique et indique la tâche fondamentale du prolétariat au cours de la révolution contre l'État. L'enseignement de Marx, consiste en ceci que le prolétariat


« ne peut pas simplement mettre la main sur une machine d'État « toute faite », mais doit briser la machine militaire et bureaucratique de l'État, bourgeois et instaurer la dictature du prolétariat. »

Cette leçon fondamentale a été déformée par les chefs officiels de la IIe Internationale. Seul, Lénine a rétabli et développé la doctrine de Marx sur l'État en décou-vrant, d'après l'expérience de la Commune de Paris et de la Révolution de 1905, que les Soviets étaient la forme internationale de la dictature dit prolétariat.
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La Commune de Paris porta un coup définitif et mortel au socialisme d'avant Marx. Les théories petites-bourgeoises de Louis Blanc et de Proudhon qui avaient cours sous le Second Empire, grâce au lent développement de l'industrie lourde en France, furent entièrement mises en pièces par la Commune, et les proudhoniens, qui constituaient la minorité dans la Commune, furent obligés, comme l'a écrit Engels, de faire « le contraire de ce que leur prescrivait la doctrine d'école ». Furent de la même façon mises en pièces les idées du représentant de la vieille génération des révolu-tion-naires, Blanqui, « révolutionnaire indubitable et chaud partisan du socialisme » (LÉNINE), dont les disciples ne surent pas occuper dans la Commune une position juste, parce qu'ils ne s'appuyaient pas sur une théorie scientifique et étaient coupés des masses, en raison même de leur tactique sectaire.


« La Commune, écrivait Engels en octobre 1884, a été le tombeau du vieux socia-lisme spécifiquement français. Mais elle a été en même temps le berceau du communisme international, nouveau pour la France. »

Le communisme scientifique de Marx et d'Engels devint la théorie régnante dans les rangs du prolétariat français.

Les idées du communisme international sont diffusées en France par Jules Guesde et Paul Lafargue. Ceux-ci fondent le Parti ouvrier dont le programme est com-posé collectivement par Marx, Engels, Lafargue et Guesde. Sur les instances de ce dernier, et en dépit de la volonté de Marx, on insère dans le programme un certain nombre de points qui sont un tribut payé aux conceptions de Lassalle.

Mais malgré certaines erreurs, parfois graves, la position militante du Parti ouvrier dans les luttes de classe contre la bourgeoisie, de 1880 à 1900, amène la victoire du marxisme en France. Cette victoire a été remportée grâce à Guesde et à Lafargue (de Lafargue, Lénine écrivait qu'il était « l'un des propagateurs les plus doués et les plus profonds de l'idée du marxisme »), surtout grâce à Marx et Engels qui suivaient inlassablement le développement du Parti ouvrier en France et l'aidaient constamment de leurs conseils.

Dès lors, dans tous les pays, y compris la France, le marxisme commence a se propager largement. Et « la dialectique de l'histoire est telle que la victoire théorique du marxisme force ses ennemis à se déguiser en marxistes. » (LÉNINE.)
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Notre édition reproduit l'édition précédente. Mais tous les textes, dans la mesure où les originaux nous étaient accessibles, ont fait l'objet d'une révision minutieuse qui a permis, nous l'espérons, d'en améliorer la traduction.

Nous avons essentiellement pris pour base les éditions anglaises reproduisant le texte original des Adresses publiées à Londres en 1871. L'introduction d'Engels a été revue d'après l'édition de 1891, rééditée à Berlin en 1949.

Retour à l'auteur: Karl Marx Dernière mise à jour de cette page le Lundi 08 avril 2002 19:04
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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