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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Kou-Houng Ming (1856-1927), L’esprit du peuple chinois (1927)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de l'oeuvre de Kou-Houng Ming (1856-1927), L’esprit du peuple chinois. Traduction de P. Rival. Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, Paris, 1927, 182 pages. Première édition, 1915 (“The Spirit of Chinese Civilization”). Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

Introduction

Je veux d’abord expliquer devant vous ce que je me propose, avec votre permission, de discuter cet après‑midi. J’ai pris comme titre de cet essai : « L’esprit du peuple chinois ». Je n’entends pas du tout parler du caractère ou des traits particuliers du peuple chinois. Ces traits ont souvent déjà été décrits. Mais vous penserez sans doute avec moi que la description ou l’énumération de ces traits ne nous a jamais jusqu’ici apporté l’image de ce qui constitue l’être intime du Chinois. D’autre part, lorsque nous parlons du caractère ou des traits particulier du Chinois, nous ne devons pas généraliser. Le Chinois du nord est aussi différent du Chinois du sud que l’Allemand est différent de l’Italien.

Mais ce que j’entends par l’esprit du peuple chinois, c’est l’esprit suivant lequel ce peuple chinois vit, c’est quelque chose de naturellement particulier qui existe dans l’intelligence, dans le tempérament, dans le sentiment de ce peuple et qui le distingue de tous les autres peuples, et particulièrement de ceux de l’Europe et de l’Amérique moderne. Peut‑être rendrai-je ma pensée plus exactement en disant que je veux examiner devant vous le type chinois d’humanité ou, pour dire la chose en deux mots très simples : le véritable Chinois.

Qu’est‑ce donc que le véritable Chinois ? Je suis persuadé que vous pensez comme moi que c’est là un sujet très intéressant surtout en ce moment, puisque, d’après ce que nous voyons en Chine autour de nous, on pourrait croire que le type chinois d’humanité, le véritable Chinois est sur le point de disparaître et que nous allons voir apparaître à sa place un nouveau type d’humanité, le Chinois du progrès, le Chinois moderne. Je pense, quant à moi, qu’avant que le véritable Chinois, le vieux type chinois d’humanité, disparaisse complètement du monde, nous aurons tout le temps de l’examiner longuement et de nous demander si nous trouvons en lui quelque chose de naturellement distinct qui le fasse si différent de tous les autres peuples et du nouveau type d’humanité que nous voyons se former en Chine aujourd’hui.

La première chose, je pense, qui vous frappera dans le vieux type d’humanité chinois, c’est qu’il n’y a rien en lui de farouche, de sauvage, de féroce. Pour user d’un terme qu’on applique aux animaux, nous dirons du Chinois qu’il est une créature domestique. Prenez un homme de la plus basse classe en Chine et vous reconnaîtrez sans doute avec moi qu’il y a moins d’animalité en lui, qu’il y a moins de la bête sauvage, de ce que les Allemands appellent Rohheit, que vous n’en trouveriez dans la société européenne chez un homme de la même classe. Le seul mot qui puisse résumer l’impression que le type chinois d’humanité produit sur vous est le mot anglais gentle, le mot français gentil au sens où l’entendaient les hommes du Moyen-Age. Par gentillesse, je n’entends pas la douceur du caractère ou la soumission des faibles. Car, comme le disait le Dr D. J. Macgowan, « la docilité du peuple chinois n’est pas celle d’un peuple émasculé et dont l’esprit est brisé ». Par le mot gentil, j’entends l’absence de dureté, d’âpreté, de rudesse ou de violence, de tout ce qui peut vous blesser. Il y a, dans le type chinois d’humanité, cet air de douceur tranquille, mesurée, retenue qu’on trouve dans une pièce de métal bien trempé. Aussi, les imperfections physiques et morales du véritable Chinois sont-elles, sinon rachetées, tout au moins atténuées par cette « gentillesse ». Le véritable Chinois peut être ignorant, mais il n’y a pas de grossièreté dans cette ignorance. Le véritable Chinois peut être laid, mais il n’y a pas de hideur dans cette laideur. Le véritable Chinois peut-être vulgaire, mais il n’y a rien d’agressif dans cette vulgarité. Le véritable Chinois peut être stupide, mais il n’y a rien d’absurde dans cette stupidité. Le véritable Chinois peut être astucieux, mais il n’y a pas de méchan­ceté profonde dans cette astuce. Même dans les défauts de son corps, de son esprit, de son caractère, il n’y a rien qui puisse vous révolter. Il est très rare de rencontrer un véritable Chinois de la vieille école, et même du type le plus bas, qui soit positivement répugnant.

L’impression totale que produit le type chinois d’humanité c’est qu’il est « gentil », qu’il est infiniment « gentil ». Lorsque vous analysez cette qualité d’inexprimable « gentillesse » chez lui, vous découvrez qu’elle est le produit de la combinaison de deux choses : la sympathie et l’intelligence.

J’ai comparé le type chinois d’humanité à un animal domestique. Or, qu’est‑ce qui rend un animal domestique si différent d’un animal sauvage ? Il y a dans l’animal domestique quelque chose que nous reconnaissons comme nettement humain. Or, quelle est cette chose humaine ? C’est l’intelligence. Mais l’intelligence de l’animal domestique n’est pas une intelligence pensante. Ce n’est pas une intelligence qui provienne en lui du raisonnement. Elle ne lui vient pas non plus de l’instinct comme l’intelligence du renard, cette intelligence qui sait où on pourra trouver des poulets bons à manger.

Cette intelligence qui vient de l’instinct, cette intelligence du renard, tous les animaux, même les sauvages, la possèdent. Mais ce que nous pouvons appeler l’intelligence humaine de l’animal domestique est une chose toute différente de l’intelligence du renard, de l’intelligence animale. Elle ne vient ni du raisonnement, ni de l’instinct, mais de la sympathie, du sentiment, de l’attachement. Un cheval arabe bien élevé comprend son maître anglais non parce qu’il a étudié la grammaire anglaise, non parce qu’il a l’instinct de la langue anglaise, mais parce qu’il aime son maître, parce qu’il lui est attaché. Voilà ce que j’appelle intelligence humaine, ce que je distingue de l’intelligence du renard, de l’intelligence animale. C’est la possession de cette qualité humaine qui distingue les animaux domestiques des animaux sauvages. De même c’est la possession de cette intelligence humaine sympathique et vraie qui donne au type chinois d’humanité, au véritable Chinois sa « gentillesse » infinie.

J’ai lu quelque part, dans des déclarations faites par un étranger qui avait habité la Chine et le Japon que, plus longtemps un étranger vit au Japon plus il déteste les Japonais, et que plus longtemps il vit en Chine, plus il aime les Chinois. Je ne sais si c’est vrai des Japonais, mais je pense, et tous ceux qui ont vécu en Chine penseront comme moi, que c’est très vrai des Chinois. C’est un fait bien connu que la sympathie, dites, si vous voulez, le goût pour les Chinois, augmente chez l’étranger à mesure qu’il vit dans notre pays. Il y a quelque chose d’indescriptible chez les Chinois qui, en dépit de leur manque de propreté et de raffinement, en dépit des nombreux défauts de leur esprit et de leur caractère, amène les étrangers à les aimer plus qu’aucun autre peuple. Cette chose indescriptible, ce je ne sais quoi que j’ai appelé la « gentillesse » atténue et mitige, s’il ne les rachète pas, les défauts physiques et moraux des Chinois dans le cœur des étrangers. Cette « gentillesse » est, comme j’ai essayé de vous le montrer, le produit de ce que j’appelle intelligence sympathique ou vraiment humaine, intelligence qui ne vient ni du raisonnement, ni de l’instinct, mais de la sympathie, du pouvoir de sympathie. Quel est donc le secret du pouvoir de sympathie du peuple chinois ?

Je vais me risquer à vous donner une explication, une hypothèse si vous préférez, sur ce secret du pouvoir de sympathie des Chinois. Voici : les Chinois ont ce pouvoir, ce fort pouvoir de sympathie, parce qu’ils mènent complètement, ou presque complètement, la vie du cœur. La vie du Chinois toute entière est une vie de sentiment, et je n’entends pas ce mot de sentiment dans le sens d’une sensation qui vient des organes du corps, ni dans le sens des passions qui jaillissent, comme vous dites, du système nerveux. Je l’entends dans le sens d’une émotion ou d’une affection humaine qui vient du plus profond de notre nature, du cœur ou de l’âme. Le véritable Chinois vit tellement d’une vie d’émotion ou d’affection humaine, d’une vie de l’âme qu’on peut dire souvent qu’il néglige de faire ce qu’il devrait, qu’il se dérobe aux appels de la vie des sens, aux nécessités auxquelles doit se soumettre un homme vivant dans un monde composé de corps et d’âmes. C’est la vraie explication de l’indifférence des Chinois aux ennuis physiques qui résultent d’un quartier malpropre, l’explication de son manque de raffinement.

Le peuple chinois, dis‑je, a le pouvoir de sympa­thie parce qu’il vit complètement de la vie du cœur, d’une vie d’émotion ou d’affection humaine. Permettez‑moi de vous donner d’abord deux exemples de ce que j’entends par la vie du cœur.

Certains d’entre vous peuvent avoir connu personnellement un de mes vieux amis et collègues de Wuchang, surtout lorsqu’il était ministre des Affaires Étrangères, M. Liang Tung-Yen. J’ai entendu M. Liang me dire, lorsqu’il reçut sa nomination comme Taotaï (chef) des Douanes de Han-keou, que s’il avait désiré devenir un grand mandarin, et porter le bouton rouge, ce n’était pas pour devenir riche et indépendant — nous étions alors tous très pauvres à Wuchang — mais parce que cette promotion, cet avancement réjouirait le cœur de sa vieille mère à Canton. Voilà ce que j’ai voulu dire quand j’ai parlé de la vie du cœur du peuple chinois, de sa vie d’émotion et d’affection humaine.

En voici un autre exemple. Un de mes amis des douanes, Écossais de naissance, me disait un jour qu’il avait eu à son service un Chinois qui était un parfait coquin, qui mentait, qui volait, qui jouait continuellement. Mais un jour mon ami tomba malade. Il prit la fièvre typhoïde dans un port de la côte où il n’avait aucun ami étranger pour l’assister. Et cet abominable coquin de domestique chinois le soigna avec un zèle et un dévouement que mon Écossais n’aurait jamais attendu d’un ami intime ou d’un parent très proche. Je pense donc qu’on peut dire, non seulement du domestique chinois mais de tout le peuple chinois, ce que l’Évangile dit de la femme : « Il lui sera beaucoup pardonné parce qu’elle a beaucoup aimé ». L’étranger qui vient en Chine voit des taches et de nombreux défauts dans les mœurs et dans le caractère du Chinois, mais son cœur est attiré vers lui, parce que le Chinois a un cœur ; il vit de la vie du cœur, d’une vie d’émotion et d’affection humaine.

Nous commençons à comprendre, il me semble, le secret de la sympathie chez le peuple chinois, le pouvoir de sympathie qui lui donne cette intelligence sympathique et véritablement humaine, qui lui donne une « gentillesse » infinie. Voyons maintenant si, par ce fait que le Chinois vit de la vie du cœur, nous pourrons expliquer non plus seulement des actes isolés comme les deux exemples que je vous ai apportés, mais aussi les traits généraux que l’on remarque dans la vie de notre peuple.

Examinons d’abord la langue. De même que le Chinois vit de la vie du cœur, la langue chinoise est, elle aussi, une langue du cœur. C’est un fait bien connu que les enfants et les étrangers sans culture apprennent le chinois avec beaucoup plus de facilité que les grandes personnes et les gens cultivés. Pourquoi ? Parce que les enfants et les hommes sans culture parlent dans le langage du cœur tandis que les gens cultivés, surtout ceux qui ont reçu l’éducation intellectuelle de l’Europe, pensent et parlent dans le langage de la tête et de l’intelligence. La raison qui rend la langue chinoise si difficile pour les étrangers cultivés, c’est justement qu’ils sont trop cultivés, trop intellectuellement et scientifiquement cultivés. On peut dire de la langue chinoise ce qui a été dit du Royaume des cieux : « A moins que vous ne deveniez semblables aux petits enfants, vous ne pourrez pas le connaître ».

Prenons un autre fait bien connu de la vie des Chinois. Les Chinois, on le sait, ont une mémoire étonnante. Quel est le secret de cette mémoire ? C’est que le Chinois se rappelle avec son cœur et non avec sa tête. Le cœur, avec son pouvoir de sympathie, agissant comme de la glu, peut beaucoup mieux retenir les choses que la tête et l’intelligence qui sont dures et sèches. Nous‑mêmes nous retenons beaucoup mieux les choses que nous avons apprises quand nous étions petits que celles que nous avons apprises dans notre âge mûr. Comme les enfants, comme les Chinois, nous retenons les choses avec le cœur et non avec la tête.

Passons maintenant à un autre fait bien connu de la vie des Chinois, leur politesse. Les Chinois sont, on l’a bien souvent remarqué, un peuple particulièrement poli. Quelle est donc l’essence de la véritable politesse ? C’est de tenir compte des sentiments des autres. Les Chinois sont polis parce que, vivant de la vie du cœur, ils connaissent leurs propres sentiments, ce qui leur permet de tenir compte des sentiments des autres. La politesse des Chinois, bien qu’elle ne soit pas soigneusement réglée comme la politesse des Japonais, est agréable car elle est, suivant la belle expression française, la politesse du cœur. La politesse des Japonais, si soigneusement réglée, n’est pas aussi agréable, et j’ai entendu des étrangers exprimer leur aversion pour elle, car on pourrait l’appeler une politesse de commande, une politesse apprise mécaniquement comme un rôle de théâtre. Ce n’est pas une politesse spontanée qui vienne directement du cœur. La politesse des Japonais est comme une fleur sans parfum, tandis que la politesse d’un Chinois véritablement poli a un parfum semblable à l’arôme d’un nard précieux, instar unguenti fragrantis qui vient du cœur.

Prenons enfin un autre trait du caractère chinois, celui auquel le révérend Arthur Smith a fait une grande réputation : son défaut d’exactitude. Quelle est la raison de ce trait de caractère ? C’est que le Chinois vit de la vie du cœur. Le cœur est une balance très délicate, très sensible. Il n’est pas comme la tête ou l’intelligence un dur, gauche et rigide instrument. Vous ne pouvez pas, avec le cœur, penser aussi exactement, aussi régulièrement que vous pouvez le faire avec la tête ou avec l’intelligence. Tout au moins, il vous sera très difficile d’y arriver. On peut prendre comme symbole de l’esprit chinois, la plume chinoise, qui est un tendre pinceau. Il est très difficile d’écrire et de dessiner avec celui-ci, mais lorsque vous aurez appris à vous en servir, vous pourrez écrire et dessiner avec une beauté, avec une grâce que ne vous permettra jamais une dure plume d’acier.

Les faits que je viens d’exposer, on peut les observer et les comprendre, même si on n’a aucune connaissance du Chinois. Je pense qu’ils auront confirmé l’hypothèse que j’ai faite et suivant laquelle les Chinois vivent de la vie du cœur.

Et c’est pour cela même, parce qu’ils vivent de la vie d’un enfant, qu’ils sont si primitifs par beaucoup de côtés. Il est même très remarquable qu’un peuple qui a joué si longtemps dans le monde le rôle d’une grande nation, soit encore si primitif par beaucoup de traits de son caractère. Cette particu­larité a même amené certains étrangers qui avaient étudié superficiellement la Chine à penser que les Chinois n’ont pas fait de progrès dans leur histoire et que leur civilisation est stagnante. Nous devons bien admettre, en effet, que si l’on ne considère que la vie purement intellectuelle, les Chinois sont dans une certaine mesure un peuple dont le développement est arrêté. Les Chinois, vous le savez, ont fait peu de progrès ou n’ont pas fait de progrès du tout, non seulement dans les sciences physiques, mais même dans les sciences purement abstraites, telles que les mathématiques, la logique et la métaphysique. Les mots européens : « science » et « logique » n’ont même pas d’équivalents dans la langue chinoise. Les Chinois, comme les enfants qui vivent de la vie du cœur, n’ont pas de goût pour les sciences abstraites parce que, dans ces sciences, le cœur et les sentiments n’ont aucune part. Pour toutes les choses abstraites, comme par exemple pour les statistiques, les Chinois ont un dégoût qui va jusqu’à l’aversion. Quant aux sciences physiques, telles qu’on les construit en Europe, sciences qui obligent leurs serviteurs à découper et à mutiler le corps d’un animal vivant, pour vérifier une théorie scientifique, elles inspirent aux Chinois de la répugnance et de l’horreur.

Donc, je le répète, si l’on ne considère que la vie intellectuelle pure, les Chinois sont, dans une certaine mesure, un peuple dont le développement est arrêté. Le peuple chinois qui forme depuis si longtemps une nation, est aujourd’hui une nation d’enfants. Mais il est très important que vous vous rappeliez que cette nation d’enfants qui vit de la vie du cœur, qui est primitive par de nombreux côtés, possède encore un pouvoir d’intelligence et de raison que vous ne trouverez pas chez un peuple vraiment primitif, un pouvoir d’intelligence et de raison qui lui a permis de traiter les problèmes difficiles et complexes de la vie sociale, du gouvernement et de la civilisation avec un succès que, je ne crains pas de le dire, les nations antiques et modernes de l’Europe n’ont jamais pu égaler, un succès tel qu’il leur a permis de maintenir dans la paix et dans l’ordre la plus grande partie de la population du continent asiatique et de la réunir en un grand Empire.

Car enfin le trait le plus étonnant de notre peuple n’est pas de vivre de la vie du cœur. Tous les peuples primitifs vivent de la vie du cœur. Les peuples chrétiens de l’Europe médiévale semblent bien, eux aussi, avoir vécu de la vie du cœur. Matthew Arnold a dit : « La poésie de la chrétienté du Moyen-Age a vécu par le cœur et par l’imagination ». Le trait admirable des Chinois c’est que, tout en vivant de la vie du cœur, de la vie de l’enfant, ils ont un pouvoir d’intelligence et de raison que vous ne trouveriez pas chez les peuples chrétiens de l’Europe médiévale ou chez les autres peuples primitifs. En d’autres termes, le trait admirable des Chinois est que, tout en formant un peuple qui a vécu si longtemps comme une nation évoluée, comme une nation de raison adulte, ils sont encore capables aujourd’hui de vivre de la vie de l’enfant, de la vie du cœur.

Au lieu, donc, de dire que les Chinois sont un peuple dont le développement est arrêté, il serait plus juste de dire que les Chinois sont un peuple qui ne devient jamais vieux. Le trait admirable du peuple chinois, en tant que race, est qu’il possède une perpétuelle jeunesse.

Nous pouvons maintenant répondre à la question que nous posions en commençant : Qu’est‑ce que le véritable Chinois ?

Retour au livre de l'auteur: Jacques Bainville, historien Dernière mise à jour de cette page le mardi 28 février 2006 16:23
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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