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Collection « Les auteur(e)s classiques »
LE MOUVEMENT OUVRIER FRANÇAIS. TOME II: Efforts pour créer le parti de classe. (1974)
Index des noms cités

Une édition électronique réalisée à partir du livre de Karl Marx et Friedrich Engels, LE MOUVEMENT OUVRIER FRANÇAIS. TOME II: Efforts pour créer le parti de classe. Traduction et notes de Roger Dangeville. Paris: Petite collection Maspero, no 132, 1974, 182 pp. Une édition numérique réalisée par Jean Manaud, bénévole, professeur d'histoire à Toulouse, en France. [Ce livre est diffusé dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation des ayants droit du traducteur accordée le 20 octobre 2011 et réitérée le 17 mai 2013.]

[135]

LE MOUVEMENT OUVRIER FRANÇAIS.
TOME II. Efforts pour créer le parti de classe

Index des noms cités


ADAM : ouvrier français ; membre de diverses sociétés secrètes sous la monarchie de Juillet ; l'un des dirigeants de l'Association des émigrés blanquistes de Londres ; cosignataire des statuts de la Société universelle des communistes révolutionnaires, après la scission de septembre 1850, prend le parti de Marx, tandis que le blanquiste Vidil prend celui de Willich et Schapper.

ADLER Victor, 1852-1918 : médecin, participe à la fondation du parti social-démocrate autrichien, dont il est l'un des dirigeants les plus marquants ; entretient une correspondance suivie avec Engels, de 1889 à 1895 ; délégué au Congrès de 1889 de l'Internationale ouvrière socialiste ; rédacteur de la Gleichheit et de la Arbeiter-Zeitung à Vienne ; plus tard, fait partie de l'aile opportuniste du parti social-démocrate autrichien et de la IIe Internationale.

ALBERT Alexandre (Martin, dit), 1815-1895 : ouvrier français, socialiste ; membre d'organisations secrètes blanquistes, créées sous la monarchie de Juillet ; se trouve à la tête de la société des Nouvelles Saisons (1839) ; fait partie de l'aile nettement prolétarienne des sociétés de conjuration ; seul membre ouvrier du gouvernement provisoire ; vice-président de la commission du Luxembourg ; y joue un rôle d'otage ouvrier dans le gouvernement bourgeois ; condamné à dix ans de détention pour avoir participé à la journée du 15 mai 1848.

ALEMBERT Jean Le Rond d', 1717-1783 - mathématicien et philosophe. Il fut avec Diderot l'animateur de l'Encyclopédie à ses débuts ; membre de l'Académie des Sciences (1741) et de l'Académie française (1754) ; auteur du Traité de dynamique (1743), des Recherches sur la précession des équinoxes (1749). Son article « Genève » lui valut une critique, sévère de Rousseau (Lettre à d'Alembert sur les spectacles, 1758).

ANNENKOV Pavel Vassilevitch, 1812-1887 : propriétaire foncier russe ; publiciste et critique libéral ; fait la connaissance de Marx au cours de l'un de ses voyages à l'étranger et échange avec lui une correspondance (à propos de Proudhon).

ANTOINE (Marcus Antonius), 83-30 av. J.-C. : lieutenant de César, puis associé à Octavien et Lepidus au second triumvirat (43 av. J.-C.) ; triomphe à Philippe des républicains Brutus et Cassius, meurtriers de César ; Octavien reçoit l'Occident, et Antoine l'Orient ; tué au siège d'Alexandrie.

ARAGO Dominique-François, 1786-1853 : astronome, physicien, mathématicien et homme politique français ; connu pour ses travaux de physique ; député des Pyrénées, siège à l'extrême gauche, devient ministre de la Marine et de la Guerre dans [136] le gouvernement provisoire de 1848 ; contribue à l'écrasement du soulèvement de juin du prolétariat parisien.

ARAGO Étienne, 1802-1892 : frère du précédent ; homme politique de tendance républicaine, se réfugie à Bruxelles de 1849 à1859 ; maire de Paris après le 4 septembre 1870.

ARISTIDE, né v. 540, mort v. 468 av. J.-C. homme d'État grec ; stratège et archonte, surnommé le Juste s'illustre à Salamine et à Platées et crée la Confédération maritime de Délos.

ARNAUD Antoine, 1831-1885 . révolutionnaire français de tendance blanquiste ; membre du Comité central de la Garde nationale ; après la chute de la Commune, émigre en Angleterre ; membre du Conseil général de l'A.I.T. (1871-1872) ; délégué au Congrès de La Haye (1872), quitte l'A.I.T. pour protester contre le transfert du Conseil général à New York.

AVENEL Georges (vicomte), 1855-1939 : économiste et historien français.

BABEUF François-Noël (Gracchus), 1760-1797 : théoricien et révolutionnaire français né à Saint-Quentin, d'origine modeste ; occupe la charge de feudiste, qui consiste à rechercher les droits des propriétaires fonciers d'après les vieilles chartes ; emprisonné une première fois en mai 1790 pour avoir participé aux manifestations contre les impôts directs ; en septembre 1792, élu administrateur de district, est destitué à la suite d'une machination ourdie contre lui ; arrive à Paris en 1793. Lors de la chute de Robespierre, se sépare des Thermidoriens ; est emprisonné une nouvelle fois ; libéré, vit dans la clandestinité ; au début de 1796, crée la conjuration des Égaux qu'il dirige avec Darthé et Buonarotti ; dénoncé à Carnot, il est condamné à mort le 27 mai 1797 ; se poignarde en plein tribunal, mais se blesse seulement ; il est décapité ; fondateur du « premier parti communiste réellement agissant » (Marx).

BAIRSTOW Jonathan R. H., né v. 1819 : chartiste, membre de convention chartiste.

BAKOUNINE Michail Alexandrovitch, 1814-1876 : l'un des idéologues russes de l'anarchisme ; officier d'artillerie, démissionne et suit des cours à l'université de Moscou ; il y découvre la philosophie allemande ; en 1840, à Dresde (Allemagne) fréquente le poète Herwegh ; à Zurich en 1843 fait connaissance avec le communiste utopique Weitling ; à Paris (1844-1848), fait la connaissance de P. Leroux, Proudhon, Marx ; participe à la lutte des barricades à Dresde (mai 1849) ; livré à la police russe, il est condamné, mais s'évade ; en 1864, il regroupe des Italiens, des Français et des Slaves dans des sociétés secrètes ; en juillet 1868, adhère à l'A.I.T. ; en septembre 1870, prend la direction d'une commune à Lyon ; défend certaines idées panslavistes, influence idéologiquement le mouvement populiste ; polémique avec Marx à propos de [137] la Fédération jurassienne ; est exclu de l'Internationale au Congrès de La Haye.

BARAGUAY D'HILLIERS, comte Achille, 1795-1878 : est nommé maréchal français et commandant de l'armée de Paris après son ralliement au prince Louis-Napoléon ; député aux assemblées constituante et législative.

BARBAROUX Charles-Jean-Marie, 1767-1794 : né à Marseille, siège à la Convention aux côtés des Girondins ; après le 2 juin 1793, doit se réfugier à Caen, puis à Bordeaux ; est guillotiné.

BARBÈS Amand, 1809-1870 : né à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, mort à La Haye ; un des chefs de la société secrète des Saisons sous la monarchie de Juillet ; condamné à mort à la suite de l'insurrection du 12 mai 1839, sa peine est commuée en détention perpétuelle, il est libéré par la révolution de 1848 ; est élu député à l'Assemblée constituante, où il soutient la politique de Ledru-Rollin ; il tente de constituer un gouvernement insurrectionnel à l'Hôtel de Ville, le 15 mai 1848 ; emprisonné à Belle-Ile-en-Mer, il est amnistié en 1854 par Napoléon III, mais se condamne à un exil volontaire et cesse pratiquement toute activité politique.

BARÈRE (DE VIEZAC) Bertrand, 1755-1841 : juriste français membre de la Constituante et de la Convention, qu'il préside durant le procès de Louis XVI ; jacobin, membre du Comité de salut public ; l'un des organisateurs du 9-Thermidor, est lui-même persécuté par la réaction thermidorienne et par le Directoire.

BARROT Camille-Hyacinthe-Odilon, 1791-1873 : homme politique français ; en 1847, lance la campagne des banquets ; après avoir dirigé l'opposition libérale dynastique sous la monarchie de Juillet, il est à la tête du ministère s'appuyant sur le bloc monarchiste et contre-révolutionnaire, de décembre 1848 à octobre 1849 ; président du Conseil d'État après le 4 septembre 1870.

BASTIDE Jules, 1800-1879 : publiciste et homme politique français ; républicain bourgeois, directeur du journal Le National (1836-1846) ; député à l'Assemblée nationale constituante, devient ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire après février 1848 ; prend position contre Louis Napoléon ; auteur de La République française et l'Italie en 1848.

BAUER Heinrich : cordonnier, originaire de Franconie ; l'un des dirigeants de la Ligue des Justes et de l'Association allemande de formation des ouvriers de Londres ; membre du Conseil central de la Ligue des communistes, dont il devient l'émissaire en Allemagne d'avril à mai 1850 ; émigre en Australie (1851).

BAZIRE (Basire) Claude, 1764-1794 : député à l'Assemblée législative et à la Convention ; partisan de Danton, membre du Comité de sûreté générale.

[138]

BAZIN Gustave : membre du Parti Ouvrier français, délégué au Congrès de Reims (1881) ; arrêté pour une prétendue incitation à la guerre civile fin novembre 1882 ; partisan de Guesde.

BEAUMONT Christophe de, 1703-1781 : archevêque de Paris ; s'en prend violemment à l'Emile de Jean-Jacques Rousseau, qui lui répond par un plaidoyer en faveur de la liberté de conscience dans sa Lettre à M. de Beaumont.

BEBEL August, 1840-1913 - tourneur, l'un des dirigeants les plus marquants du mouvement ouvrier allemand et international ; ami et disciple de Marx-Engels ; dès 1863, organise la fédération des unions ouvrières allemandes dont il devient le président en 1867 ; membre de l’A.I.T. en 1866 ; l'un des principaux fondateurs du parti ouvrier social-démocrate allemand en 1869 ; député du Reichstag de l'Allemagne du Nord (1867-1870) et du Reichstag allemand (1871-1881 et 18831913) ; vote contre les crédits de guerre au moment de la guerre franco-prussienne de 1870 ; s'oppose avec vigueur aux desseins annexionnistes de Bismarck, et soutient courageusement la Commune de Paris ; prône l'unification de l’Allemagne par la voie révolutionnaire et démocratique. De 1878 à 1890, dirige la social-démocratie allemande, fort des conseils d'Engels, remporte la lutte contre la loi antisocialiste de Bismarck.

BECKER Johann Philipp, 1809-1886 : brossier, originaire du Palatinat ; de la démocratie bourgeoise, il passe au socialisme ; prend la parole à la fête démocratique de Hambach en 1830 ; commandant en chef de la milice populaire de Bade en 1849, est « le seul général de la révolution allemande » (Engels) ; à partir de 1860, devient l'ami et le compagnon de lutte de Marx-Engels ; en 1864, l'un des fondateurs de la section genevoise de l'A.I.T. ; président de la section allemande du comité central de l'A.I.T. pour la Suisse (1865) ; président de la section regroupant les membres de langue allemande de l’A.I.T. (1866-1871) ; directeur et journaliste du Vorbote, délégué à toutes les conférences et à tous les congrès de l'A.I.T. Jusqu'à la fin de sa vie, reste infatigablement à la tête du mouvement ouvrier suisse et se dévoue à la cause internationale.

BÉLUZE Jean-Pierre : socialiste petit-bourgeois ; fondateur en 1863 de la Banque du peuple et de crédit au travail.

BERNSTEIN Eduard, 1850-1932 : rédacteur et publiciste, adhère au parti social-démocrate ouvrier allemand en 1872 ; comme secrétaire de Karl Höchberg, s'installe à Zurich en 1878 ; lie connaissance avec Marx-Engels en décembre 1880 et entretient ensuite une ample correspondance avec Engels ; passe graduellement au marxisme sous cette influence ; rédacteur du Sozialdemokrat (1881-1890) ; prend ouvertement une position opportuniste à partir de 1896, et « donne une expression caractéristique au révisionnisme » (Lénine) ; critique le marxisme orthodoxe dans son ouvrage de 1899 sur le socialisme théorique [139] et le socialisme pratique ; devient l'un des chefs de l'aile droite de la social-démocratie allemande et de la IIe Internationale ; nommé secrétaire d'État au Trésor après l'échec de la révolution de 1918.

BIRON Armand Louis (DE GONTAUT, duc de Lauzun), 1747-1793 général français ; membre de l'Assemblée constituante.

BISMARCK Otto (prince de), 1815-1898 : homme d'État et diplomate prussien ; représente les intérêts des hobereaux prussiens ; président du Conseil prussien (1873-1890) et chancelier d'État de 1871 à 1890 ; réalise l'unité de l'Allemagne par le haut « de manière mi-révolutionnaire mi-contre-révolutionnaire » (Engels), au moyen de guerres dynastiques (en 1866 contre l'Autriche et ses alliés, les petits États de l'Allemagne méridionale ; en 1870-1871, contre la France bonapartiste) ; en politique intérieure assure l'alliance entre la grande bourgeoisie et les hobereaux, renforçant ainsi la bureaucratie et le militarisme prussiens au sein de l'Allemagne ; ennemi acharné du mouvement ouvrier, promulgue en 1878 la loi antisocialiste qui est abrogée en 1890 grâce à la lutte ouvrière - ce qui détermine en fin de compte sa chute.

BLANC Jean-Joseph-Louis, 1811-1882 : né à Madrid ; journaliste, lutte pour le suffrage universel et passe au socialisme ; publie en 1840 une brochure sur l'Organisation du travail, où il prône une organisation systématique de la société. De 1841 à 1848, édite, avec Pierre Leroux et George Sand, la Revue Indépendante et collabore à La Réforme dès 1843. Son Histoire de dix ans prépare les esprits au renversement de la monarchie de Juillet ; participe à la campagne des banquets qui prélude à la révolution de 1848 ; entre dans le gouvernement provisoire en février 1848 et préside la commission du Luxembourg, où il présente un projet sur les ateliers nationaux ; socialiste petit-bourgeois, il défend une politique de conciliation entre les classes et de pactisation avec la bourgeoisie ; après juin 1848, émigre en Angleterre où il devient le chef de l'émigration petite-bourgeoise ; élu député de l'Assemblée nationale de 1871, où il siège à l'extrême-gauche et critique la Commune ; attribue un rôle essentiel à l'État dans la réforme sociale et la constitution dans chacune des principales branches d'activité économique d'une association de production, l'atelier social.

BLANQUI Louis-Auguste, 1805-1881 : révolutionnaire français d'une fermeté et d'un courage exceptionnels ; dès 1824 est affilié au carbonarisme ; après 1830, l'un des chefs de l'opposition républicaine et socialiste ; collabore au Globe de Pierre Leroux ; lutte sur les barricades pendant les Trois Glorieuses ; adhère à la Société des amis du peuple, auquel le gouvernement fait un procès en janvier 1832 au cours duquel Blanqui est condamné à deux ans de prison (il y fait connaissance avec Buonarroti) ; il organise durant toute cette période de multiples sociétés secrètes et plusieurs conspirations célèbres, dont [140] le soulèvement des Quatre Saisons, le 13 mai 1840 ; au cours de la révolution de 1848 est à l'extrême-gauche du mouvement démocratique et prolétarien ; condamné à dix ans pour sa participation à la journée du 15 mai 1848, il est amnistié en 1859 ; emprisonné de nouveau en 1861, il s'évade en 1865. En 1870, il fonde le journal La Patrie en danger, l'un des chefs du soulèvement du 31 octobre 1870 qui prélude à la Commune ; arrêté sur l'ordre de Thiers à la veille du 18 mars 1871, il est empêché de participer à la Commune ; Marx écrit à ce propos : si Thiers le fit, c'est qu'« il savait qu'avec Blanqui il donnerait une tête à la Commune » ; gracié en 1879, devient député de Bordeaux, mais son élection est invalidée ; a passé trente-six ans de sa vie en prison, d'où son surnom l'Enfermé.

BLOMMESTEIN : financier hollandais ; au début des années 1880, propriétaire du journal Le Citoyen.

BOILEAU Nicolas, 1636-1711 : auteur critique, historien du roi (1677) ; dans la querelle des Anciens et des Modernes, prend position pour les écrivains antiques ; participe à la querelle sur le jansénisme.

BOISSY D'ANGLAS François comte de, 1756-1826 : homme politique français ; élu aux États généraux de 1789 ; membre de l'Assemblée constituante ; fait partie de la Plaine, membre du Comité de salut public après Thermidor, président de la Convention ; membre du conseil des Cinq-cents ; proscrit au 18-Fructidor, revient en France au 18-Brumaire ; pair de France en 1814 et membre de l'Institut en 1816.

BOLINGBROKE vicomte Henry Saint-John, 1678-1751 : philosophe déiste et sceptique anglais ; l'un des dirigeants du parti tory.

BONTOUX Eugène, 1824-1904 : ingénieur français ; financier et entrepreneur ; célèbre pour ses spéculations dans la construction de chemins de fer en 1883, s'enfuit à l'étranger pour éviter la prison.

BÖRNE Karl Ludwig, 1786-1837 publiciste et critique allemand représentant marquant de l'opposition radicale petite-bourgeoise ; auteur des Lettres de Paris, qui firent connaître aux Allemands les événements révolutionnaires de Paris ; vers la fin de sa vie, partisan d'un socialisme chrétien.

BOUCHOTTE Jean-Baptiste-Noël, 1754-1840 : général français ; participe à la révolution française, jacobin ; ministre de la Guerre en 1793-1794.

BOUIS Casimir, v. 1843-1916 : journaliste français ; blanquiste, membre du comité central de la Garde nationale et de la Commune de Paris ; président de la commission d'enquête sur l'activité du gouvernement de la Défense nationale ; déporté en Nouvelle-Calédonie après la chute de la Commune.

BOVIO Giovanni, 1841-1903 : philosophe idéaliste italien ; homme politique bourgeois de tendance républicaine ; député au parlement italien en 1876 : professeur à l'université de Naples.

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BOZ : pseudonyme de Dickens.

BRISSAC Henri, 1823-1906 : publiciste et socialiste français ; membre de la Commune de Paris, secrétaire général du comité exécutif, puis du comité de l'aide sociale ; déporté en Nouvelle-Calédonie après la chute de la Commune ; de retour en France après l'amnistie de 1880 ; membre du Parti ouvrier français et rédacteur de L'Égalité en 1882 ; partisan de Guesde.

BRISSOT Jacques-Pierre, 1754-1793 : l'un des dirigeants politiques de la révolution française ; membre du club des Jacobins, est plus tard dirigeant et théoricien de la faction girondine.

BROUSSE Paul-Louis-Marie, 1844-1912 : médecin et homme politique français ; socialiste petit-bourgeois, participe à la Commune, émigre ensuite en Espagne, puis en Suisse ; se rallie aux anarchistes, participe à la fondation du Parti ouvrier français ; au Congrès de Saint-Etienne suscite la scission du parti ; l'un des dirigeants et des idéologues des possibilistes.

BRUNSWICK Charles-Guillaume-Ferdinand de, 1735-1806 : général entré au service de la Prusse ; commandant en chef de l'armée de coalition contre la France en 1792, lance le fameux ultimatum aux Parisiens connu sous le nom de manifeste de Brunswick, participe à des tractations avec Danton ; battu à Valmy (20 septembre 1792).

BRUTUS Marcus Junius, v. 86-42 av. J.-C. : homme politique romain du camp républicain ; meurtrier de Jules César.

BUCHEZ Philippe-Joseph-Benjamin, 1796-1865 : employé à l'octroi, puis médecin, homme politique, théoricien mêlant le socialisme au christianisme ; adversaire de la Restauration, puis de la monarchie de Juillet ; se rallie aux idées exprimées par Saint-Simon dans le Nouveau Christianisme en 1829, rompt ensuite avec Enfantin et fonde son propre mouvement ; en 1840, propose la création d'associations ouvrières ; capitaine de la Garde nationale, participe à l'assaut des Tuileries en 1848 ; député à la Constituante et président de cette assemblée en 1848 ; diffuse ses idées dans L'Européen, journal de morale et de philosophie (1831-1832, 1835-1838), et dans L'Atelier (1840-1850).

BUONARROTI Filippo Michele, 1761-1837 : révolutionnaire italien, participe au mouvement révolutionnaire en France à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe ; communiste utopique et fervent adepte de la propagation de la révolution aux pays voisins de la France ; chargé de mission par la Convention ; compagnon de lutte de Babeuf, il contribue au réveil des idées babouvistes dans les années 1830 par son ouvrage intitulé Conspiration pour l'Égalité (dite de Babeuf), Blanqui fait connaissance de Buonarroti en prison dans les années 1830.

BUZOT François, 1760-1794 : homme politique, député siégeant aux côtés des Girondins à la Convention ; mis en accusation le 2 juin 1793, s'enfuit en Normandie ; il y lève une petite [142] armée, battue à Vernon ; réfugié en Gironde, il est découvert avec Pétion, et se suicide.

CABET Étienne, 1788-1856 : né à Dijon, mort à Saint-Louis (États-Unis) ; fils d'un maître-artisan tonnelier, devient docteur en droit ; adhère au carbonarisme et accède au comité directeur ; propose au futur Louis-Philippe un programme visant à instaurer une monarchie populaire ; après les Trois Glorieuses, auxquelles il participe activement, il devient républicain ; en 1833, publie Le Populaire ; après plusieurs condamnations, s'exile à Londres, où il fait connaissance avec les théories d'Owen et de Thomas Morus ; de retour à Paris, il expose sa théorie de l'utopie communiste dans le Voyage en Icarie (1840) et publie le Populaire de 1841 ; cependant il polémique avec les communistes violents, notamment ceux de L'Humanitaire ; il ne joue plus qu’un rôle effacé dans la préparation immédiate de la révolution de 1848, bien qu'il ait contribué, quelques années auparavant encore, au développement des idées communistes en milieu ouvrier ; tente, avec plus ou moins de succès, de réaliser sa théorie en fondant des communautés icariennes au Texas et en Illinois.

CAMBACÉRÈS Jean-Jacques Régis de (duc de Parme), 1753-1824 juriste et homme politique français ; député à la Convention et membre du Conseil des Cinq-Cents ; deuxième consul après le 18-Brumaire ; participe à l'élaboration du Code civil ; archichancelier de l'Empire ; exilé en 1815 comme régicide, rentre en France en 1818.

CAMBON Joseph, 1756-1820 : homme politique français, député à l'Assemblée législative et à la Convention ; membre du premier Comité de salut publie d'avril à juillet 1793 ; préside le comité des finances et organise l'exploitation financière des pays annexés ; institue le grand livre de la Dette publique.

CARLYLE Thomas, 1795-1881 : écrivain anglais, historien et philosophe idéaliste ; prône le culte du héros et critique la bourgeoisie anglaise du point de vue du romantisme réactionnaire ; finit par rejoindre les rangs des conservateurs, devenant après 1848 l'ennemi déclaré du mouvement ouvrier.

CARNOT Lazare-Nicolas, 1753-1823 : ingénieur militaire, mathématicien et physicien ; député de la Législative, devient membre du comité de l'instruction publique ; d'abord de tendance jacobine ; en 1792, organise l'armée du Midi et entre au Comité de salut public en 1793 ; il se sépare de Robespierre et prend part au coup d’État du 9-Thermidor ; joue un rôle important au Directoire, mais il est éliminé par le coup d'État du 18-Fructidor ; ministre de la Guerre sous le Consulat, il est écarté sous l'Empire ; reprend du service en 1814 et organise la défense d'Anvers ; ministre de la Guerre au cours des Cent-Jours, doit s'exiler sous la Restauration.

CASSIUS LONGINUS, Caïus, mort en 42 av. J.-C. : homme politique [143] et tribun romain ; l'un des initiateurs de la conjuration aristocratico-républicaine contre Jules César.

CATILINA Lucius Sergius, v. 108-62 av. J.-C. : homme politique romain ; patricien, organise la conjuration qui porte son nom contre la République aristocratique.

CATON Marcus Porcius, surnommé d'Utique, 95-46 av. J.-C. homme d'État romain ; chef du parti aristocratique républicain ; stoïcien ; adversaire de César, prend parti pour le Sénat contre lui ; suit Pompée en Orient ; à la chute de la République, se suicide.

CAUSSIDIÈRE Marc, 1808-1861 : socialiste petit-bourgeois français ; en 1834 participe au soulèvement de Lyon, condamné à vingt ans de travaux forcés, puis amnistié en 1838 ; organise des sociétés secrètes sous la monarchie de Juillet, et participe à tous les complots républicains ; après avoir lutté sur les barricades en février 1848, prend possession de la préfecture de police ; devient préfet de police de février à mai ; député de l'Assemblée constituante ; émigra en Angleterre, après avoir été mis en accusation après le 15 mai.

CAVAIGNAC Louis-Eugène, 1802-1857 : homme politique, républicain bourgeois modéré ; frère de Godefroy, qui soutint l'opposition républicaine sous Charles X et Louis-Philippe ; participe à la conquête de l'Algérie et devient maréchal de camp en 1834 ; nommé gouverneur général de l'Algérie en 1848, rentre bientôt à Paris où il est élu député et devient ministre de la Guerre en mai ; pourvu des pleins pouvoirs dictatoriaux, réprime avec brutalité l'insurrection de juin 1848 ; nommé ensuite président du conseil et chef de l'exécutif ; se présente aux élections présidentielles contre Louis Napoléon qui obtient trois fois plus de voix que lui.

CÉSAR, Caïus Julius, v. 100-44 av. J.-C. : homme d'État et général romain.

CHABOT DE L'ALLIER Georges-Antoine, 1758-1819 : homme politique et juriste français ; député de la Convention, membre du conseil des Anciens (1799), du Tribunat, du Corps législatif (1807-1809) et juge de la cour de cassation (1809) ; participe à la rédaction du Code civil.

CHANGARNIER Nicolas-Anne-Théodule, 1793-1877 : général, homme d’État de tendance monarchiste ; gouverneur général de l'Algérie en 1848 ; député aux assemblées constituante et législative, nommé commandant des troupes de Paris ; participe à l'écrasement du soulèvement de Juin et de la manifestation du 13 juin 1849 ; passé aux monarchistes, est arrêté et expulsé de France après le 2 décembre 1851 ; rentre en France en 1859, placé sous les ordres de Bazaine en 1870 ; élu en 1871, crée un petit groupe de députés royalistes ; en 1875, vote contre l'établissement de la République.

CHARLES-ALBERT, 1798-1849 : roi de Sardaigne et du Piémont.

CHENU Adolphe, né v. 1817 : membre de sociétés secrètes durant la monarchie de Juillet ; provocateur et agent de la police secrète.

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CLARIOL : délégué de la société des typographes français.

CLEMENCEAU Georges-Benjamin, 1841-1929 : médecin, publiciste et homme politique français ; député à l'Assemblée nationale de 1871, démissionne ; président du conseil municipal de Paris en 1875 ; député de la Seine, puis du Var, chef de l'extrême gauche ; attaque avec violence la politique coloniale de Jules Ferry ; soutient, puis combat le boulangisme ; rédacteur de L'Aurore, prend une part active à la réhabilitation de Dreyfus ; président du conseil de 1906 à 1919, réprime les mouvements sociaux et finit par mener une politique impérialiste.

CLODIUS PULCHER Publius, mort 52 av. J.-C. : tribun du peuple, partisan de Jules César, fait exiler Cicéron.

CLOOTS Jean-Baptiste du Val-de-Grâce, baron de (surnommé Anacharsis Cloots), 1755-1794 : homme politique prussien, fils d'un conseiller privé du roi de Prusse ; s'installe à Paris en 1776 et prend part au mouvement de l'Encyclopédie ; naturalisé français ; ardent jacobin ; député à la Convention, l'un des principaux artisans de la campagne de déchristianisation ; guillotiné avec les hébertistes.

COBOURG Frédéric Josias de Saxe-Cobourg, 1737-1815 : général autrichien, commandant en chef de l'armée autrichienne des Pays-Bas en 1792 ; bat Dumouriez à Neerwinden, vaincu par Jourdan à Fleurus.

CODRUS OU CODROS : d'après la légende grecque, dernier roi d'Athènes ; se donne la mort pour sauver son pays.

COLOMB Christophe, né v. 1450-1506 : navigateur, découvreur du Nouveau Monde.

COURNET Frédéric, 1839-1885 : employé de commerce et publiciste ; blanquiste, participe à la Commune de Paris ; député à l'Assemblée en février 1871, démissionne ; membre de la Commune (XIXe) ; condamné à mort par contumace, émigre en Angleterre ; membre du Conseil général de l'A.I.T. (1871-1872) ; délégué au Congrès de La Haye ; se retire de l'A.I.T. pour protester contre le transfert du Conseil général à New York ; dans les années 1880, l'un des chefs de l'organisation blanquiste en France.

COUTHON Georges-Auguste, 1755-1794 : député à la Législative, puis à la Convention ; membre du Comité de salut public ; forme le triumvirat avec Robespierre et Saint-Just ; réprime l'insurrection contre-révolutionnaire de Lyon en 1793 ; fait voter la loi du 22-Prairial qui organise la « Grande Terreur »; arrêté et guillotiné avec Robespierre le 10-Thermidor.

CRÉMIEUX Isaac-Moïse (dit Adolphe), 1796-1880 : avocat et homme politique ; dans les années 1840, bourgeois libéral ; membre du gouvernement provisoire en 1848 et ministre de la Justice ; soutient Cavaignac, puis Louis Bonaparte, se rapproche enfin de l'opposition républicaine, est arrêté au 2 décembre 1851 ; député au Corps législatif en 1869 ; participe [145] au gouvernement du 4 septembre ; ministre de la Justice dans le gouvernement de la Défense nationale, obtient la qualité de citoyens français pour les Juifs d'Algérie en octobre 1870.

CRIÉ : journaliste français, anarchiste ; en 1882 membre de la rédaction du Citoyen - La Bataille.

DANTON Georges-Jacques, 1759-1794 : avocat au conseil du roi (1785-1791) ; fonde en juillet 1790 le club des Cordeliers ; membre de la Commune (janvier 1790) ; se réfugie en Angleterre après la manifestation du Champ-de-Mars (juillet 1791) ; en décembre 1791, élu substitut du procureur de la Commune insurrectionnelle ; ministre de la Justice après le 10 août 1792, devient chef du gouvernement ; député à la Convention, attaqué par les Girondins ; cherche d'abord à faire bannir le roi, puis vote sa mort ; crée le tribunal révolutionnaire et le Comité de salut public ; proclame la levée de 300 000 hommes ; négocie avec l'Angleterre pour démembrer la coalition ; chef de l'aile droite des Jacobins, est éliminé du comité en juillet 1793 au profit de Robespierre, auquel il s'oppose et demande la fin du régime de la terreur ; le Comité de salut publie fait condamner Danton à mort lors du scandale de la liquidation de la Compagnie des Indes ; guillotiné avec Camille Desmoulins.

DARTHÉ Augustin-Alexandre, 1769-1797 : révolutionnaire français, partisan de Babeuf.

DELANGLE Claude-Alphonse, 1797-1869 : juriste et homme politique réactionnaire ; avocat général de 1847 à la révolution de Février.

DELAUNAY Joseph, 1752-1794 : membre de l'Assemblée législative et de la Convention ; membre du comité des finances.

DELESSERT Gabriel-Abraham-Marguerite, 1786-1858 : préfet de police de Paris (1836-1848).

DÉMOSTHÈNE, 384-322 av. J.-C. : orateur et homme politique athénien ; dans ses Philippiques, dénonce l'ambition de Philippe de Macédoine ; obtient l'alliance de Thèbes contre son adversaire ; cette alliance ne peut empêcher la défaite athénienne ; après la mort d'Alexandre, Démosthène rentre triomphalement dans sa patrie ; il encourage la révolte d'Athènes contre Antipatros ; l'insurrection étant défaite, il s'empoisonne.

DENOUAL Jules : démocrate petit-bourgeois français ; participe à l'assemblée inaugurale du 28 septembre 1864 à St.Martin's Hall ; membre du Conseil central de l'A.I.T. (1864-1865).

DE PAEPE César, 1842-1890 : typographe, puis médecin ; élément marquant du mouvement ouvrier belge et international ; membre de l'Association fédérative générale de Belgique, participe à la fondation de la section belge de l'A.I.T. ; dès 1865, en relation épistolaire avec Marx ; rêve de concilier Marx et Bakounine ; membre du Conseil fédéral belge ; délégué aux conférences de Londres (1865 et 1871), aux [146] congrès de Lausanne (1867), de Bruxelles (1868) et de Bâle (1869) ; après le Congrès de La Haye, soutient pendant un certain temps les bakouninistes ; en 1885, participe à la fondation du parti ouvrier belge.

DEREURE Simon, 1838-1900 : cordonnier, blanquiste ; élément actif du mouvement ouvrier français et international ; adhère à la section parisienne de l'A.I.T. et fait partie de la rédaction du journal La Marseillaise ; délégué au Congrès de Bâle (1869) ; membre de la Commune, émigre ensuite aux États-Unis ; assiste comme délégué américain au Congrès de La Haye, qui l'élit au Conseil général devant être transféré à New York ; adhère en 1882 au Parti ouvrier français.

DESMOULINS Camille, 1760-1794 : homme politique et publiciste français ; dès juin 1789 rédige un violent pamphlet contre l'Ancien Régime ; le 12 juillet 1789, appelle aux armes la foule réunie au Palais-Royal ; participe activement à la journée du 10 août et devient le secrétaire de Danton ; siège à la Montagne dans la Convention ; attaque d'une part les Girondins, et d'autre part les hébertistes ; condamné à mort avec les dantonistes, est exécuté le 5 avril 1794.

DEVILLE Gabriel, 1854-1940 : publiciste et socialiste français ; membre du Parti ouvrier français ; rédige un exposé populaire du premier volume du Capital ; auteur de différentes études philosophiques, historiques et économiques ; l'un de ceux qui contribuèrent à l'introduction du marxisme en France ; délégué aux congrès de 1889 et 1891 de l'Internationale socialiste ; se retira du mouvement ouvrier par la suite et entra dans les services diplomatiques.

DÉZAMY Théodore, 1803-1850 : publiciste français, représentant de la tendance révolutionnaire du communisme utopique ; l'un des chefs de la société des Nouvelles Saisons (1839) ; d'abord partisan de Cabet, se rapproche ensuite de Blanqui ; participe activement à la révolution de 1848.

DICKENS Charles (pseudonyme : Boz), 1812-1870 : romancier anglais.

DIDEROT Denis, 1713-1784 : philosophe français, directeur et animateur de l'Encyclopédie ; invité par Catherine de Russie, passe sept mois en Russie (1773) ; représentant du matérialisme mécaniste ; l'un des idéologues de la bourgeoisie révolutionnaire.

DOURLEN : médecin français d'Argenteuil, soigna Marx et sa famille dans les années 1881 et 1882 ; ami de Charles Longuet.

DUBOIS-CRANCÉ Edmond-Louis-Alexis, 1747-1814 : homme politique et général français ; député du tiers-état aux États généraux, où il propose d'importantes réformes militaires ; membre de la Convention, siège à la Montagne et réforme le système militaire français ; membre du conseil des Cinq-Cents, ministre de la Guerre en 1799.

DUCHATEL Charles-Marie-Tanneguy (comte de) : homme politique de la monarchie de Juillet ; orléaniste, ministre de [147] l'Intérieur, renversé par la révolution de Février, malthusien.

DUCOS Jean-François, 1765-1793 : membre de la Législative et de la Convention, siège parmi les Girondins.

DUFAURE Jules-Armand-Stanislas, 1798-1881 : avocat et homme politique français ; orléaniste, devenu républicain bourgeois en 1848 ; député de la Législative et de la Constituante de 1848 à 1851, ministre de l'Intérieur du gouvernement Cavaignac d'octobre à décembre 1848, et sous Louis Bonaparte de juin à octobre 1849 ; ministre de la Justice (1871-1873 ; 1875-1876, 1877-1879) ; président du conseil (1876, 1877-1879).

DÜHRING Eugen Karl, 1833-1921 : idéologue du socialisme petit-bourgeois réactionnaire ; matérialiste vulgaire ; nommé professeur à l'université de Berlin en 1853, sanctionné en 1877 pour opposition au gouvernement ; exerce une grande influence sur la social-démocratie allemande ; Marx-Engels décident finalement d'intervenir pour dénoncer l'action de ses idées éclectiques en matière philosophique et économique, avec l'ouvrage connu sous le nom d'Anti-Dühring.

DULAURE Jacques-Antoine, 1755-1835 : membre de la Convention, fait partie de la Plaine et soutient les Girondins.

DUMESNIL-MARIGNY Jules : publiciste et économiste bourgeois français ; membre de l'A.I.T. en 1865, participe à la Conférence de Londres de 1865.

DUMOURIEZ Charles-François (DU PÉRIER, dit), 1739-1823 officier pendant la guerre de Sept ans, agent diplomatique de Louis XV ; chef de la garde nationale de Cherbourg en 1789 ; se rallie aux Girondins ; ministre des Affaires étrangères, décide Louis XVI à déclarer la guerre à l'Autriche ; commande l'armée du Nord ; bat les Prussiens à Valmy, les Autrichiens à Jemmapes et occupe la Belgique ainsi que la Hollande ; est battu à Neerwinden ; trahit et passe à l'ennemi.

DUPONT DE L'EURE Jacques-Charles, 1767-1855 : homme politique de tendance libérale ; participe à la révolution française, membre du conseil des Cinq-Cents ; sous le Consulat, président de la cour de Rouen ; député de l'opposition sous la Restauration, participe à la révolution de 1830 ; fait partie de l'opposition dynastique au cours des années 1840, comme républicain modéré ; président du gouvernement provisoire en 1848.

DURAND Gustave-Paul-Emile, né en 1835 : ouvrier orfèvre ; espion de la police française ; se fait passer pour réfugié de la Commune à Londres et devient secrétaire de la Section française de 1871 ; démasqué comme mouchard, est exclu de l'Internationale.

DUVERGIER DE HAURANNE Prosper, 1798-1881 : homme politique et publiciste français ; collaborateur du Continental et du Siècle ; fait parti du centre gauche durant la révolution de Février.

[148]

ECCARIUS Johann Georg, 1818-1889 : tailleur, originaire de Thuringe, publiciste ; émigré à Londres, adhère à la Ligue des Justes, puis des communistes ; l'un des dirigeants de l'Association pour la formation des ouvriers allemands de Londres ; membre du Conseil général de l'A.I.T. dès 1864 ; travaille en collaboration avec Marx ; secrétaire général du Conseil (1867-1871) ; secrétaire-correspondant pour l'Amérique (1870-1872) ; délégué à toutes les conférences et à tous les congrès de l'A.I.T. ; rejoint plus tard l'aile réformiste des syndicats.

FAUCHER Léon, 1803-1854 : économiste, publiciste et homme politique français, de tendance orléaniste, puis bonapartiste ; de 1848 à 1851, député de la Législative et de la Constituante ; ministre de l'Intérieur (décembre 1848 à mai 1849 et 1851), ennemi obstiné de la classe ouvrière.

FAVRE Gabriel-Claude, 1809-1880 : homme politique et avocat ; l'un des chefs des républicains bourgeois modérés ; sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères en 1848 député de la Constituante et de la Législative de 1848 à 1851 député du Corps législatif en 1863 ; ministre des Affaires étrangères au gouvernement de la Défense nationale et de Thiers ; prépare aussitôt, avec Bismarck, la capitulation de Paris ; négocie, avec Thiers, le traité de Francfort ; ennemi forcené de la Commune, sollicite l'aide prussienne ; après l'écrasement de la Commune, met tout en œuvre pour obtenir l'extradition des communards réfugiés à l'étranger.

FERDINAND II, 1810-1859 : roi de Naples, duc de Calabre ; doit accorder une constitution en 1848 sous la pression de la révolution, mais il réagit, reprend Messine après un bombardement - d'où son surnom Bomba - puis Palerme, et rétablit un pouvoir absolu.

FERRÉ Charles-Théophile, 1845-1871 : révolutionnaire français de tendance blanquiste ; prend une part active au mouvement républicain des années 1860 ; membre de la Commune et du comité de la sûreté publique et substitut du procureur de la Commune ; fusillé par les Versaillais.

FICHTE Johann Gottlieb, 1762-1814 : philosophe professant dans de multiples universités ; auteur du manifeste patriotique, Discours à la nation allemande (1807).

FLOCON Ferdinand, 1800-1866 : publiciste et homme politique français, de tendance démocratique ; intervient à plusieurs reprises en faveur de Marx ; rédacteur du journal La Réforme ; en 1848, membre du gouvernement provisoire, ministre de l'Agriculture et du Commerce ; expulsé après le coup d'État de 1851, se réfugie en Suisse.

FONTANA Giuseppe, 1840-1876 : participe à la révolution de 1848 en Italie, puis émigre ; l'un des dirigeants de l'Associazione di Mutuo Progresso, organisation des ouvriers italiens de tendance mazzinienne ; membre du Conseil central de [149] l'A.I.T. (1864-1865) et secrétaire-correspondant pour l'Italie (1865).

FOURIER François-Marie-Charles, 1772-1837 : philosophe et économiste, inventeur du système des phalanstères, sociétés de consommation et de production, dont les revenus sont répartis entre le capital (4/12), le talent (3/12) et le travail (5/12) ; travaille à contrecœur comme employé de commerce, voue une haine ardente au mercantilisme et fait une remarquable critique du système capitaliste ; à l'ordre social qui aliène et mutile l'homme, il veut substituer une société fondée sur les passions, afin de retrouver l'harmonie naturelle, après avoir restauré l'égalité et l'attrait pour le travail ; vit en en solitaire, mais influence, par exemple, V. Considérant et le communiste utopique allemand Weitling.

FOURNIER (dit l'Américain) Claude, 1745-1823 : révolutionnaire français, très actif de 1789 à 1792.

FRÉDÉRIC II le Grand, 1712-1786 : roi de Prusse de 1740 à 1786.

FRÉJAC Raoul, né en 1840 : socialiste de Commentry, adhère au Parti ouvrier français ; délégué au congrès de l'Internationale socialiste.

FRIBOURG E. E. : graveur puis marchand ; proudhonien de droite, participe à la fondation de l'A.I.T. ; l'un des dirigeants à ses débuts de la section parisienne de l'A.I.T. ; en 1865, délégué à la Conférence de Londres, en 1866 au Congrès de Genève ; publie en 1871 un ouvrage dénonçant l'Internationale et la Commune : L'Association internationale des travailleurs.

FULCHIRON Jean-Claude, 1774-1859 : industriel et homme politique français.

FOX Charles James, 1749-1806 : homme politique anglais, chef de l'opposition whig ; favorable à la France révolutionnaire et aux États-Unis, il s'oppose à Pitt ; à la mort de celui-ci, devient secrétaire d'État aux Affaires étrangères et tente vainement un rapprochement avec Napoléon Ier.

GAMBETTA Léon, 1838-1882 : avocat et homme d'État français ; républicain bourgeois ; en 1868, se fait remarquer en prononçant un violent réquisitoire contre l'Empire à propos de l'affaire Baudin ; chef de la minorité républicaine au Corps législatif à partir de 1869 ; le 4 septembre, proclame la République après avoir réclamé la déchéance de l'Empire ; devient membre du gouvernement de la Défense nationale (1870-1871) et dirige la délégation de Tours ; devient ministre de la Guerre et se charge d'organiser la résistance ; entré en conflit avec ses collègues, il démissionne le 6 février 1871 à Bordeaux ; élu à l'Assemblée nationale, il dirige l'Union républicaine qui soutient Thiers contre les monarchistes ; fonde en 1871 le journal de La République française, cherche ensuite une entente avec les partis du centre contre Mac-Mahon et contribue au vote des lois constitutionnelles de 1875 assurant la république ; président du conseil et ministre des [150] Affaires étrangères (1881-1882) ; pratique la politique opportuniste de la petite bourgeoisie française.

GARIBALDI Giuseppe, 1807-1882 : révolutionnaire italien, né à Nice ; dirige le mouvement de libération et d'unification de l'Italie ; en 1848, lutte à la tête d'un corps franc aux côtés de l'armée du Piémont contre l'Autriche ; d'avril à juin 1849, organise la défense de la République romaine, mais est submergé par les Napolitains, les Français d’Oudinot (venus secourir le pape) et les Autrichiens ; en 1859, reprend la lutte contre les Autrichiens à la tête des chasseurs des Alpes, puis avec les « Mille », libère la Sicile et le Sud de l’Italie de la tyrannie des Bourbons, en dépit des entraves de Victor Emmanuel (octobre 1859) ; s'efforce à deux reprises de libérer Rome de la domination papale (1862 et 1867) ; en septembre 1870, offre ses services à la France et, à la tête de ses Chemises rouges de Ravelli, contribue à libérer Dijon des Allemands ; prend ensuite la défense de la Commune et salue la formation de sections de l'A.I.T. en Italie.

GARNIER-PAGÈS Etienne-Joseph-Louis, 1801-1841 : homme politique français ; démocrate bourgeois, se trouve à la tête de l'opposition républicaine après la révolution de 1830.

GARNIER-PAGÈS Louis-Antoine, 1803-1878 : courtier, homme politique français de tendance républicaine modérée ; député de l'Eure, membre du gouvernement provisoire en 1848, ministre des Finances ; membre du gouvernement de la Défense nationale en 1870.

GENSONNE Armand, 1758-1793 : homme politique français ; député à l'Assemblée législative, puis à la Convention ; l'un des chefs de la Gironde, est exécuté le 31 octobre 1793.

GÉRARD Etienne (comte), 1773-1852 : participe aux guerres napoléoniennes et gagne la bataille de Ligny ; ministre de la Guerre (1830), devient maréchal et dirige le siège d'Anvers (1832).

GIRARDIN Emile (de), 1806-1881 : homme politique et publiciste français ; fonde La Presse, journal à prix modique destiné au grand public ; se distingue en politique par une absence complète de principes ; en 1866, soutient l'Empire libéral ; en 1872, fait du Moniteur universel et du Petit Journal des organes favorables à la politique de Thiers.

GODARD :  journaliste français et anarchiste.

GÖTZ Christian, 1783-1849 : général autrichien ; participe à la répression de la révolution en Italie et Hongrie, en 1848-1849.

GREAVES James Pierrepont, 1777-1842 : pédagogue anglais ; auteur de projets d'organisation du travail des ouvriers agricoles.

GRÉGOIRE Henri, 1750-1831 : ecclésiastique et homme politique français ; député aux États généraux, prête serment à la Constitution civile du clergé en 1790 et devient évêque constitutionnel ; à la Convention, fit abolir l'esclavage ; député [151] sous le Directoire et le Consulat, s'oppose au régime napoléonien et refuse d'adhérer au Concordat.

GUADET Marguerite-Elie, 1794-1858 : homme politique français, siège parmi les Girondins à la Convention ; mis en accusation, est exécuté en 1794.

GUESDE Jules (Mathieu BAZILE), 1845-1922 : dirigeant marquant du mouvement ouvrier français et international ; d'abord républicain bourgeois ; emprisonné sous l'Empire pour avoir accusé l'Empire de préparer la guerre ; il défend la Commune dans son journal Les Droits de l'homme, pour empêcher son arrestation, s'enfuit en Suisse où il crée un journal - Le Réveil international - et la Section de propagande et d'action révolutionnaire ; il y fréquente les milieux anarchistes jusqu'en 1875 ; puis se rallie aux idées de Marx et fonde L'Égalité en 1878 ; en 1879, publie Collectivisme et révolution, au Congrès ouvrier de Marseille, introduit, avec Lafargue, les thèses marxistes dans le parti ouvrier français ; au Congrès du Havre, propose le programme qu'il a préparé à Londres avec Marx en mai 1880. Dans le Parti ouvrier français, il est d'abord le représentant intransigeant de la tendance collectiviste ; c'est l'un des premiers propagandistes des idées marxistes en France et il est pendant de longues années l'un des dirigeants de l'aile révolutionnaire du mouvement ouvrier français ; député de 1893 à 1898, et de 1906 à 1922 ; fait triompher ses idées au congrès de l'Internationale à Amsterdam (1904) et fonde ensuite le Parti socialiste unifié en 1905 ; après avoir lutté contre l'opportunisme, il accepte de participer au gouvernement Viviani en 1914 et passe, durant la Première Guerre mondiale, aux positions du social-chauvinisme dénoncé par Lénine.

GUILLAUME James, 1844-1916 : instituteur suisse, anarchiste et partisan de Bakounine ; l'un des organisateurs de l'Alliance de la démocratie socialiste ; délégué aux congrès de l'A.I.T. de Genève (1866), de Lausanne (1867), de Bâle (1869) et de La Haye (1872) ; rédacteur des journaux Le Progrès, La Solidarité et du Bulletin de la Fédération jurassienne ; est exclu de l'A.I.T. en même temps que Bakounine par le Congrès de La Haye.

GUIZOT François-Pierre-Guillaume, 1787-1874 : homme d'État et historien français ; élu à la Chambre des députés en 1830, contribue à l'avènement de la monarchie de Juillet ; ministre de l'Intérieur, puis de l'Instruction publique, devient ministre des Affaires étrangères en 1840, puis chef du gouvernement en 1847-1848 ; s'oppose à toute réforme électorale, la bourgeoisie étant seule représentée ; s'entend avec la Grande-Bretagne et Metternich, qui mènent une politique réactionnaire ; son opposition aux revendications des libéraux qui mènent la campagne des banquets déclenche la révolution de février 1848.

[152]

HARNEY George Julian, 1817-1897 : représentant éminent du mouvement ouvrier anglais des années 1840 et 1850 ; l'un des chefs de l'aile gauche du chartisme ; publiciste révolutionnaire, édite The Northern Star, l'hebdomadaire The Red Republican ainsi que d'autres périodiques chartistes plus éphémères ; membre de la Ligue des communistes et du Comité de correspondance communiste de Bruxelles, cofondateur des Fraternal Democrats, très lié avec Marx-Engels jusqu'au début des années 1850, signe avec eux une alliance avec les blanquistes (Société universelle des communistes révolutionnaires) ; noue plus tard des contacts avec les cercles petits-bourgeois et cesse d'agir dans un sens révolutionnaire ; vit aux États-Unis de 1863 à 1888 ; membre de l'Internationale.

HÉBERT Jacques-René, 1757-1794 : publiciste et homme politique français ; grande figure de la révolution française de 1789 ; rédacteur du Père Duchesne ; participe à la journée révolutionnaire du 10 août 1792 ; nommé substitut du procureur  général de la Commune de Paris en décembre 1792 ; devient le chef de l'extrême-gauche sous la Convention montagnarde ; entre en lutte avec Robespierre en décembre 1793, est arrêté, condamné et exécuté.

HÉBERT Michel-Pierre-Alexis, 1799-1887 : juriste et homme d'État français ; orléaniste, membre de la Chambre des députés de 1834 à 1848 ; procureur général du Tribunal royal ; ministre de la Justice de 1847 à février 1848.

HEGEL Georg Wilhelm Friedrich, 1770-1831 : éminent représentant de la philosophie classique allemande (idéalisme objectif) qui culmine dans le système hégélien, où « pour la première fois - et c'est son grand mérite - tout le monde naturel, historique et intellectuel est saisi comme un procès, c'est-à-dire est conçu et présenté comme étant en mouvement perpétuel, changement, transformation et développement, et où est faite la tentative de mettre en évidence et de démontrer la connexion interne de ce mouvement et de ce développement » (Engels).

HEINE Heinrich, 1797-1856 : poète allemand, émigré à Paris en 1830 ; adversaire de l'absolutisme et de la réaction féodale et cléricale, ardent patriote ; l'un des initiateurs de la littérature démocratique allemande ; ami intime de la famille Marx.

HEPNER Adolf, 1846-1923 : rédacteur et cofondateur du parti social-démocrate allemand (1869) ; collabore au Volksstaat (1869-1873) ; coaccusé au procès de haute-trahison de Leipzig en 1872 ; délégué au Congrès de La Haye (1872) ; émigre aux États-Unis en 1892 et revient en Allemagne en 1908 ; rejoint les positions chauvines de la droite du parti social-démocrate en 1914.

HERZEN Alexandre Ivanovitch, 1812-1870 : philosophe matérialiste et démocrate russe ; publiciste et écrivain, vit en Angleterre [153] à partir de 1852 ; il y crée une imprimerie, dirige une collection et édite la revue Kolokol.

HESS Moses, 1812-1875 : publiciste petit-bourgeois et philosophe ; cofondateur et rédacteur de La Gazette rhénane, à laquelle Marx collabore en 1842 ; l'un des représentants principaux du « vrai socialisme » ; membre de la Ligue des Justes, puis de la Ligue des communistes ; participe à la rédaction d'un chapitre de l'Idéologie allemande ; à partir de 1846, en opposition ouverte avec Marx-Engels sur le plan politique ; lors de la scission de 1850, rejoint la fraction sectaire de Willich-Schapper ; pendant plusieurs années, partisan de l'Association générale des ouvriers allemands fondée par Lassalle (1863-1866) ; participe aux congrès de l’A.I.T. de Bruxelles (1868) et de Bâle (1869).

HÖCHBERG Karl (Dr Ludwig RICHTER), 1853-1885 : écrivain et éditeur ; réformateur social, adhère au parti social-démocrate ouvrier allemand en 1876 ; directeur de la Zukunft (1877-1878), du Jahrbuch für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik (1879-1881).

HODDE Lucien de la (Delahodde), 1808-1865 : publiciste français, membre de sociétés secrètes révolutionnaires sous la Restauration et la monarchie de Juillet ; puis devient agent de la police.

HUGUES Clovis, 1851-1907 : publiciste homme politique français de tendance radicale ; participe à la Commune de Marseille ; emprisonné après sa chute jusqu'en 1875 ; à partir de 1881, député.

ISABELLE II d’Espagne, 1830-1904 : reine d'Espagne (1833-1868).

JOFFRIN Jules-François-Alexandre, 1846-1890 : ouvrier mécanicien, socialiste français ; l'un des fondateurs du syndicat des mécaniciens à Paris ; participe à la Commune, émigre ensuite en Angleterre (1871-1881) ; à son retour en France, adhère au Parti ouvrier français ; devient l'un des chefs de l'aile opportuniste (possibiliste) ; à partir de 1882, membre du conseil municipal de Paris, puis député en 1889.

JOHANNARD Jules, 1843-1888 : lithographe, blanquiste ; membre du Conseil général de l'A.I.T. (1868-1869 et 1871-1872) ; secrétaire-correspondant pour l'Italie (1868-1869) ; en 1870, fonde une section de l'Internationale à Saint-Denis ; inculpé dans le troisième procès de l'Internationale (1870) ; membre de la Commune, émigre ensuite à Londres ; délégué au Congrès de La Haye (1872).

JOURDAN Jean-Baptiste (comte), 1762-1833 : général français ; participe à la guerre de la République française contre la première coalition des États européens ; remporte la victoire de Fleurus (26 juin 1794) ; député aux Cinq-Cents, fait voter la loi de conscription en 1798 ; nommé maréchal en 1804 ; [154] commande l'armée française en Espagne (1808-1814) ; nommé comte et pair sous la Restauration ; ministre des Affaires étrangères après la révolution de Juillet.

JOURDE Francis, 1843-1893 : communard, proudhonien de droite ; président de la commission des finances de la Commune ; après la chute de la Commune, déporté en Nouvelle-Calédonie, d'où il s'enfuit en 1874 ; à son retour en France, se retire de toute activité dans le mouvement ouvrier.

JUNG Hermann, 1830-1901 : horloger, élément marquant du mouvement ouvrier suisse et international ; participe à la révolution de 1848 en Allemagne ; émigre ensuite à Londres ; membre du Conseil général de l'A.I.T. et secrétaire-correspondant pour la Suisse, de novembre 1864 à 1872 ; trésorier du Conseil général de 1871 à 1872 ; vice-président de la Conférence de Londres (1865), président des congrès de Genève (1866), de Bruxelles (1868) et de Bâle (1869) et de la Conférence de Londres (1871) ; membre du Conseil fédéral anglais ; suit la ligne de Marx jusqu'au Congrès de La Haye, se joint ensuite aux dirigeants réformistes des syndicats anglais.

KAUTSKY Karl, 1854-1938 : socialiste originaire d'Autriche, écrivain, publiciste ; évolue vers le marxisme à la fin des années 1870 ; l'un des plus grands marxistes, considéré longtemps comme l'héritier spirituel de Marx-Engels (avec Bernstein et Bebel) ; de 1883 à 1917, directeur de la Neue Zeit, l'organe théorique de la social-démocratie allemande et internationale ; au cours des années 1890, devient le théoricien du parti social-démocrate allemand et même de l'Internationale, et contribue alors fortement à la diffusion et à la défense du marxisme ; il lutte d'abord contre Bernstein et le révisionnisme, mais vers 1910 devient le porte-parole du centre ; renie le marxisme au cours de la Première Guerre mondiale, et attaque le bolchevisme après la révolution d'Octobre.

KERSAINT Armand-Guy-Simon de Coetnempren (comte de), 1742-1793 ; député girondin à la Législative et à la Convention, où il se spécialise dans les questions navales ; vice-amiral en 1793, est exécuté sur les ordres du Tribunal révolutionnaire.

KERSAUSIE Joachim-René-Théophile Gaillard (de), 1798-1874 : révolutionnaire français, ex-officier ; participe en 1830 à la révolution de Juillet ; membre dirigeant de diverses sociétés secrètes ; élabore en 1848 le plan du soulèvement de Juin du prolétariat parisien ; émigre après la révolution.

KETCH Jack : bourreau anglais de l'époque de Jacques IL

KOEPPEN Karl Friedrich, 1808-1863 : publiciste et historien de tendance radicale ; jeune-hégélien, fait la connaissance de Marx au Club des docteurs de Berlin, et reste lié d'amitié avec lui ; collabore à la Gazette rhénane ; participe activement [155] au mouvement démocratique durant la révolution de 1848-1849 ; auteur d'un ouvrage connu sur le bouddhisme.

LACROIX Jean-François (Delacroix), 1754-1794 : homme politique français, député à la Législative ; à la Convention, siège avec les Montagnards ; ami de Danton ; est accusé de s'être enrichi en Belgique ; exécuté avec les dantonistes.

LAFARGUE Paul, 1842-1911 : médecin, socialiste, propagandiste du marxisme en France ; disciple et compagnon de lutte de Marx-Engels ; membre du Conseil général de l'A.I.T. et secrétaire-correspondant pour l'Espagne (1866-1869) ; participe activement à la fondation des sections de l'A.I.T. en France (1869-1870), ainsi qu'en Espagne et au Portugal (1871-1872) ; délégué au Congrès de La Haye (1872) ; fonde, avec Jules Guesde, le Parti ouvrier français ; délégué à presque tous les congrès du Parti ouvrier français et de la IIe Internationale ; compagnon de Laura Marx.

LAFAYETTE Marie-Joseph-Paul (marquis de), 1757-1834 : homme d'État et général français ; lieutenant en 1773, se lie avec Franklin et, malgré les ordres du roi, part aider les insurgés américains en 1777 ; de retour en France, est promu maréchal ; champion des idées nouvelles, fréquente à Paris la société libérale ; il est privé de son commandement pour avoir protesté contre les édits de Lamoignon ; l'un des chefs de la grande bourgeoisie au cours de la révolution française ; rêve de concilier la monarchie et la révolution ; fonde avec Barnave le Club des Feuillants ; commandant de l'armée du Nord, est mis en accusation et passe à l'ennemi ; est interné par les Autrichiens ; rentre en France après le 18-Brumaire ; commandant de la Garde nationale en 1830, reçoit Louis-Philippe à l'Hôtel de Ville de Paris.

LAMA Domenico ; président de l’Associazione di Mutuo Progresso, organisation des ouvriers italiens de tendance mazzinienne ; participe à l'Assemblée inaugurale du 28 septembre 1864 à St. Martin's Hall ; membre du Conseil central de l'A.I.T. (1864-1865).

LAMARTINE Alphonse-Marie-Louis (de), 1790-1869 : poète, historien, homme d'État français ; après l'avènement de Louis-Philippe, donne sa démission de diplomate ; député en 1833, participe aux campagnes d'opposition au régime et devient l'un des dirigeants des républicains modérés ; publie en 1847, l'Histoire des Girondins ; en 1848, entre dans le gouvernement provisoire et devient ministre des Affaires étrangères ; dirige pratiquement le gouvernement provisoire ; sa popularité baisse vite, et aux élections présidentielles ne recueille pas même 8000 voix.

LAMENNAIS Félicité-Robert (de), 1782-1854 ; ultramontain, défend l'idée que l'Église devrait être libérée du pouvoir temporel ; ses idées ayant été condamnées par le pape Grégoire XVI, [156] rompt avec l’Église et verse dans un socialisme humanitaire élu député en 1848.

LANJUINAIS Jean-Denis (comte), 1753-1827 : député du tiers, participe à l'élaboration de la Constitution civile du clergé et propose le décret de laïcisation de l'état civil ; opposé à la Montagne, revient sur scène après Thermidor et décide la restitution des églises au culte ; sénateur et comte d'Empire, préside la Chambre pendant les Cent-Jours ; devient l'un des chefs libéraux à la Chambre des pairs sous la Restauration.

LARIVIÈRE Pierre-François-Joachim, 1761-1838 : député à l'Assemblée législative et à la Convention, de tendance girondine ; membre de la commission anti-montagnarde des Douze et mis hors-la-loi le 2 juin 1793.

LASOURCE Marc-David (ALBA, dit), 1763-1793 : député à l'Assemblée législative et à la Convention, siège parmi les Girondins.

LASSALLE Ferdinand, 1825-1864 : écrivain et démocrate petit-bourgeois ; participe à la révolution de 1848-1849 ; correspond activement avec Marx-Engels jusqu'en 1862 ; son mérite historique est d'avoir créé l'Association générale des ouvriers allemands en mai 1863, réalisant ainsi la volonté des ouvriers avancés de se séparer de la bourgeoisie libérale sur le plan de l'organisation ; cependant il ne transmet pas à la classe ouvrière de perspective révolutionnaire, mais suscite l'illusion de la possibilité d'une « transcroissance » pacifique au socialisme avec le concours de l'État des hobereaux prussiens ; cette idéologie du « socialisme royal-prussien » conduit Lassalle à participer avec Bismarck et le militarisme prussien des grands propriétaires fonciers, en prenant parti pour la réalisation de l'unité de l'Allemagne « par le haut » sous l'hégémonie de l’État prussien.

LECLERC Théophile, né en 1771 : au cours de la révolution française, l'un des dirigeants des Enragés, l'extrême-gauche à la Convention ; représente les intérêts des couches les plus pauvres des travailleurs de la ville et de la campagne.

LECLÈRE Henri-Alfred-Albert (Adhémar), 1853-1917 : imprimeur français ; orléaniste ; dans les années 1870 et 1880, participe au mouvement socialiste comme possibiliste ; collabore à plusieurs journaux socialistes et radicaux ; cofondateur du Prolétaire, à partir de 1886, fonctionnaire de l'administration coloniale au Cambodge.

LEDRU-ROLLIN Alexandre-Auguste, 1807-1874 : homme politique et publiciste français, l'un des chefs de la démocratie petite-bourgeoise ; rédacteur du journal socialiste démocrate La Réforme ; en 1848, ministre de l'Intérieur du gouvernement provisoire et membre de la commission exécutive ; député aux assemblées constituante et législative dans lesquelles il dirige le parti de la Montagne ; après la manifestation du 13 juin 1849, émigre en Angleterre où il vit jusqu'en 1870 ; [157] député de l'Assemblée nationale, il démissionne pour protester contre la conclusion de la paix avec l'Allemagne.

LEFORT Henri, 1835-1917 : journaliste français, républicain bourgeois ; rédacteur de la revue L'Association ; participe à la préparation de l'Assemblée inaugurale de l’A.I.T. du 28 septembre 1864 à St. Martin's Hall ; en mars 1865, rejette toute participation à l'activité de l'Internationale.

LE LUBEZ Victor-Pierre, né vers 1834 : émigré français à Londres, lié aux éléments bourgeois-républicains et radicaux en France et en Angleterre ; participe à l'Assemblée inaugurale de l'A.T.T. du 28 septembre 1864 ; membre du Conseil central de 1864 à 1866 et secrétaire-correspondant pour la France ; participe à la Conférence de Londres de 1865 ; est exclu du Conseil central par le Congrès de Genève de 1866, en raison de ses intrigues et de ses dénigrements à l'adresse du Conseil central de l'A.I.T.

LE MOUSSU Benjamin (Constant) : graveur, membre actif du mouvement ouvrier français ; participe à la Commune, émigre ensuite à Londres ; membre du Conseil général de l'A.I.T. et secrétaire-correspondant pour les sections françaises en Amérique (1871-1872) ; délégué au Congrès de La Haye de l'A.I.T. (1872) ; soutient Marx-Engels dans la lutte contre les bakouninistes.

LÉO H. : auteur d'une Histoire de la révolution française.

LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU Louis-Michel, 1760-1793 : président du parlement de Paris avant 1789 ; siège à l'Assemblée constituante et à la Convention comme Jacobin ; auteur d'un plan d'éducation publique et nationale ; assassiné par un royaliste à la veille de l'exécution de Louis XVI.

LEROUX Pierre, 1797-1871 : publiciste et socialiste utopique, partisan de Saint-Simon ; fonde une imprimerie égalitaire en 1845 ; en 1848, député de l'Assemblée constituante, et en 1849 de l'Assemblée législative (Montagne) ; proscrit au 2 décembre, rentre en France en 1869.

LESSNER Friedrich, 1825-1910 : tailleur, ami et compagnon de lutte de Marx-Engels ; membre de la Ligue des Justes et de la Ligue des communistes ; participe à la révolution de 1848-1849 ; condamné à trois ans de forteresse au procès des communistes de Cologne en 1852 ; émigre en Angleterre en 1856 ; membre de l'Association pour la formation des ouvriers allemands de Londres ; membre du Conseil général de 1864 à 1872 ; délégué à la Conférence de Londres de 1865 ; lutte activement pour réaliser la politique de Marx-Engels ; participe à tous les congrès de l'A.I.T. ; membre du Conseil fédéral britannique, et l'un des fondateurs du British Independent Labour Party.

LEVASSEUR (de la Sarthe) René, 1747-1834 : médecin, député de la Convention, siège parmi les Jacobins ; délégué de la Convention à l'armée du Nord ; prit position contre Danton et Desmoulins ; lutte durant la période de Thermidor contre [158] la réaction ; émigre durant la Restauration et vit jusqu'à la révolution de Juillet en Belgique.

LEVY Gustav : socialiste de Rhénanie ; l'un des agitateurs les plus actifs de l'Association générale des ouvriers allemands ; en 1856, émissaire des ouvriers de Düsseldorf chez Marx à Londres.

LIMBOURG W. : cordonnier, membre de l’Association pour la formation des travailleurs allemands, fait partie du Conseil général de l'A.I.T. (1868-1869).

LIMOUSIN Charles-M. : typographe, puis journaliste ; secrétaire de rédaction de la revue L'Association ; rédacteur de La Tribune ouvrière ; délégué à la Conférence de Londres de l'A.I.T. (1865) ; en 1870, membre du Conseil fédéral de Paris ; participe au mouvement coopératif et édite toute une série de revues.

LISSAGARAY Prosper-Olivier, 1838-1901 : journaliste et historien ; s'illustre sous l'Empire par son duel avec Cassagnac ; participe à la Commune ; rejoint le groupe démocratique bourgeois des néojacobins ; émigre en Angleterre après la Commune et écrit l'Histoire de la Commune de 1871 ; après l'amnistie, fonde La Bataille auquel collaborent des possibilistes.

LONGUET Charles, 1839-1903 : journaliste ; de tendance proudhonienne, fonde La Rive Gauche, organe de l'opposition à l'Empire ; contraint de s'enfuir en Belgique, adhère à l'Internationale ; membre du Conseil général (1866-1867 et 1871-1872), et secrétaire-correspondant pour la Belgique (1866) ; délégué aux congrès de Lausanne (1866) et de Bruxelles (1868), à la Conférence de Londres (1871) et au Congrès de La Haye (1872) ; après le 4 septembre 1870, commande un bataillon de la Garde nationale pour défendre Paris ; membre de la Commune, émigre ensuite en Angleterre ; épouse la fille de Marx, Jenny ; après son retour en France, devient l'un des principaux collaborateurs de La Justice de Clemenceau ; se joint aux possibilistes ; conseiller municipal de Paris dans les années 1880 et 1890.

LOUIS XI, 1423-1483 : roi de France de 1461 à 1483.

LOUIS XV, 1710-1774 : roi de France de 1715 à 1774.

LOUIS XVI, 1754-1794 : roi de France (1774-1791), puis des Français (1791-1792).

LOUIS-PHILIPPE (duc d'Orléans), 1773-1850 : roi des Français (1830-1848).

LOUVET DE COUVRAY Jean-Baptiste, 1760-1797 : écrivain et homme politique ; joue un rôle politique durant la Convention thermidorienne et au début du Directoire.

LULLIER Charles-Ernest, 1838-1891 : publiciste français ; ancien officier de la marine ; participe au soulèvement du 18 mars 1871, membre du comité central de la Garde nationale qu'il commande en chef du 18 au 25 mars 1871 ; bientôt accusé de trahison vis-à-vis de la Commune ; déporté en Nouvelle [159] Calédonie après la chute de la Commune ; se rallie aux boulangistes à son retour.

LYCURGUE : législateur légendaire de Sparte à une époque reculée ; on lui attribue les coutumes anciennes de la cité.

MABLY Gabriel Bonnot (de), 1709-1785 : philosophe et historien français, frère de Condillac ; dans la ligne de Rousseau, a réagi contre l'optimisme des philosophes et des économistes ; adversaire des physiocrates, foncièrement hostile à la propriété privée.

MALON Benoit, 1841-1893 : teinturier, publiciste ; socialiste petit-bourgeois ; l'un des chefs des sections parisiennes de l'A.I.T. ; délégué au Congrès de Genève (1866) ; membre du comité central de la Garde nationale et de la Commune de Paris, membre des Services publics ; député à l'Assemblée nationale de 1871, démissionne de son mandat ; après la chute de la Commune, émigre en Italie, puis en Suisse où il rejoint les bakouninistes ; plus tard l'un des dirigeants et idéologues des possibilistes, courant opportuniste du Parti ouvrier français ; adhère au parti ouvrier à son retour en France après l'amnistie ; s'allie un moment avec Brousse, puis devient « socialiste indépendant » ; crée La Revue socialiste.

MALS : journaliste français, anarchiste ; en 1882 membre du comité de rédaction du Citoyen - La Bataille.

MARAT Jean-Paul, 1743-1793 : médecin et homme politique français ; avant la révolution publie des ouvrages philosophico-politiques en Angleterre ; médecin des gardes du corps du comte d'Artois de 1777 à 1783 ; à partir de septembre 1789, publie L'Ami du peuple, où il dénonce avec violence les trahisons vis-à-vis du peuple ; membre des Cordeliers, s'en prend à Lafayette, puis au roi ; doit se réfugier à plusieurs reprises en Angleterre ; joue un rôle décisif dans le 10 août, puis durant les journées de Septembre ; député à la Convention, réclame la dictature révolutionnaire ; obtient le vote par appel nominal pour décider de la mort de Louis XVI ; mis en accusation par les Girondins, est acquitté par le Tribunal révolutionnaire (avril 1793) ; s'emploie avec force à l'élimination des Girondins ; assassiné le 13 juillet 1793.

MARET Henry, 1838-1917 : journaliste français de tendance radicale ; écrivain et homme politique, membre de la rédaction de La Marseillaise ; député en 1881.

MARIE DE SAINT-GEORGES Alexandre-Thomas, 1795-1870 avocat et homme politique, républicain bourgeois ; en 1848, ministre des Travaux publics du gouvernement provisoire ; membre de la Commission exécutive, président de l'Assemblée nationale constituante et ministre de la Justice dans le gouvernement Cavaignac.

MARK (von der) (ROSENBERG) Wilhelm Ludwig, né v. 1850 : journaliste américain, socialiste, d'origine allemande ; dans les années 1880, secrétaire du comité exécutif du parti ouvrier [160] socialiste d'Amérique du Nord ; chef de la fraction lassalléenne, exclu du parti en 1889.

MARRAST Armand, 1801-1852 : homme politique et publiciste français ; l'un des chefs des républicains bourgeois ; rédacteur en chef du journal d'opposition à la monarchie de Juillet, Le National ; en 1848, membre du gouvernement provisoire et maire de Paris ; président de l'Assemblée nationale constituante ; soutient la répression anti ouvrière en juin 1848.

MARX Jenny, 1844-1883 : fille aînée de Jenny et Karl Marx, journaliste ; joue un rôle important dans la lutte du peuple irlandais pour son indépendance ; collabore à La Marseillaise de Rochefort ; compagne de Charles Longuet à partir de 1872.

MARX Laura, 1845-1911 : seconde fille de Jenny et Karl Marx ; très active dans le mouvement ouvrier français, compagne de Paul Lafargue à partir de 1868.

MASSARD Emile : journaliste français ; socialiste, membre du Parti ouvrier français qu'il quitte dans les années 1880 ; au début des années 1880, secrétaire de rédaction de l’Égalité.

MAZZINI Giuseppe, 1805-1872 : révolutionnaire démocrate bourgeois ; l'un des chefs du mouvement de libération nationale italien ; en 1849, chef du gouvernement provisoire de la République romaine ; fonde en 1850 le comité central de la Démocratie européenne à Londres ; en 1864, s'efforce de faire passer l'A.I.T. sous son influence.

METTERNICH Clemens Wenzel Lothar (prince de), 1773-1859 : homme d'État et diplomate autrichien ; ministre des Affaires étrangères de 1809 à 1821 ; chancelier de 1821 à 1848 ; l'un des fondateurs de la Sainte-Alliance.

MICHEL Clémence-Louise, 1830-1905 : révolutionnaire française ; institutrice à Paris en 1870 ; elle combat parmi les communards aux Batignolles ; revendique crânement la responsabilité des actes de la Commune devant le Conseil de guerre et se fait l'accusatrice de ses juges ; déportée en Nouvelle-Calédonie en 1871, est amnistiée en 1880 ; à son retour, fait des tournées de propagande pour expliquer les conditions de la déportation et exalter la Commune.

MILTIADE, 540-489 av. J.-C. archonte, puis tyran de Chersonèse ; réfugié à Athènes en 492 élu stratège, contribue à la victoire de Marathon.

MILTON John, 1608-1674 poète anglais ; prend parti pour Cromwell et devient le pamphlétaire attitré du peuple ; secrétaire du Conseil d'État sous la république de Cromwell ; atteint de cécité et forcé au silence par la restauration des Stuart en 1660, il revient à la poésie ; auteur du Paradis perdu.

MOLÉ Louis-Mathieu (comte), 1781-1855 : homme d'État français de tendance orléaniste ; préside le gouvernement de 1836 à 1839 ; durant la Seconde République, député de la Législative et de la Constituante (1848-1851) ; l'un des chefs du parti de l'ordre, conservateur et monarchiste.

[161]

MONK George (duc d'Albermarle), 1608-1669 : général et homme d'État anglais ; d'abord royaliste, puis général dans l'armée de Cromwell, permit la restauration de la dynastie des Stuart en 1660.

MORELLY : philosophe français et représentant du communisme égalitaire au XVIIIe siècle ; ses écrits ont influencé le babouvisme ; Henri Baudrillat écrit de Babeuf : « Morelly devenu homme d'action. »

MORNY Charles-Auguste-Louis-Joseph (duc de), 1811-1865 : fils naturel de Flahaut et de la reine Hortense, demi-frère de Napoléon 111 ; participe au coup d'État de décembre 1851 devient ministre de l'Intérieur et proscrit les républicains président du Corps législatif (1854-1865) ; mêlé à de nombreux trafics financiers.

MUNDT Theodor, 1808-1861 : écrivain ; appartient au cercle des écrivains libéraux de la Jeune-Allemagne ; à partir de 1848, professeur de littérature et d'histoire à Breslau ; professe à Berlin après 1850.

MÜNZER (MÜNTZER) Thomas, vers 1490-1525 : révolutionnaire allemand, moine, chef et idéologue du camp paysan plébéien durant la Réforme et la guerre des paysans (la première révolution bourgeoise européenne, où Müntzer joue le même rôle communiste que les niveleurs en Angleterre et Babeuf en France) ; propage l'idée, présentée sous forme mystique, d'un communisme égalitaire ; « figure grandiose » de la guerre des paysans, dirige la lutte pour le renversement du pouvoir des princes et de la noblesse, il est à la tête « du mouvement de la classe qui est plus ou moins la devancière du prolétariat moderne ».

NAPOLÉON Ier (Napoléon BONAPARTE), 1769-1821 : empereur des Français (1804-1814 et 1815).

NAPOLÉON III (Charles-Louis-Napoléon BONAPARTE), 1808-1873 neveu de Napoléon Ier ; président de la Seconde République (1848-1851) ; empereur des Français (1852-1870).

ORLÉANS Louis-Philippe-Joseph (duc de, dit Égalité), 1747-1793 : député de la noblesse aux États généraux ; député à la Convention, vote la mort de son cousin, le roi ; néanmoins condamné à mort par le tribunal révolutionnaire.

OWEN Robert, 1771-1858 : socialiste utopique anglais, promoteur du syndicalisme ; limite le premier les heures de travail dans son entreprise ; membre de la Labour Representation League, directeur du Potteries Examiner.

PACHE Jean-Nicolas, 1746-1823 : homme politique français, de tendance jacobine ; ministre de la Guerre d'octobre 1792 à janvier 1793 ; maire de Paris de février 1793 à mai 1794.

PALMERSTON Henry John Temple (Lord), 1784-1865 : homme [162] d'État anglais ; d'abord tory, puis l'un des chefs des whigs à partir de 1830 ; ministre des Affaires étrangères (1830-1841, 1846-1851), ministre de l'Intérieur (1852-1855) et Premier ministre (1855-1865).

PÉRICLÈS, v. 495-429 av. J.-C. : stratège et homme d'État grec.

PÉTION DE VILLENEUVE Jérôme, 1756-1794 : homme politique français ; de tendance jacobine, maire de Paris (1791) ; réclame la déchéance du roi, préside la Convention ; membre du premier Comité de salut public ; proscrit avec les Girondins, se suicide.

PHELIPPEAUX Pierre-Nicolas, 1756-1794 : député de la Convention, partisan de Danton.

PICARD Léon : journaliste français ; membre du Parti ouvrier français ; au début des années 1880 membre de la rédaction de L'Égalité.

PITT William, 1759-1806 : homme d'État anglais ; Premier ministre (1783-1801) ; l'un des organisateurs des guerres d'intervention contre la France révolutionnaire ; en profite pour introduire toute une série de mesures draconiennes contre les ouvriers, qui préparent le règne du capitalisme industriel.

PROUDHON Pierre-Joseph, 1809-1865 : imprimeur d'abord, journaliste ensuite ; auteur de l'étude Qu'est-ce que la propriété ? (1840) ; idéologue de la petite bourgeoisie, son système socialiste étant orienté vers le retour à la production individuelle, artisanale, et à la coopération ; l'un des fondateurs de l'anarchisme ; en 1848, député de l'Assemblée constituante, où il intervient courageusement ; en 1849, fonde la Banque du peuple, destinée à démontrer la possibilité du crédit gratuit : c'est un échec ; emprisonné en mars 1849 pour délit de presse ; son ouvrage De la justice dans la révolution et dans l'Église lui vaut une nouvelle condamnation en 1858 ; il s'exile à Bruxelles (1858-1862) ; en 1865, il publie la Théorie de la propriété ; tout en rendant hommage à ses mérites occasionnels, Marx fait une critique sévère des idées de Proudhon et notamment de ses doctrines économiques.

RADETZKY Joseph (comte), 1766-1858 : maréchal autrichien ; commandant en chef des troupes autrichiennes en Italie.

RAMORINO Gerolomo, 1792-1849 : général italien ; commande l'armée piémontaise pendant la révolution de 1848-1849 en Italie ; contribue par ses trahisons à la victoire des troupes autrichiennes.

RANVIER Gabriel, 1828-1879 : peintre en décors, révolutionnaire de tendance blanquiste ; participe à la Commune, membre de la commission de la guerre et du comité de sûreté publique ; émigre en Angleterre après la chute de la Commune ; membre du Conseil général de l'A.I.T. (1871-1872) ; délégué au Congrès de La Haye ; quitte l'Internationale pour protester contre le transfert du Conseil général à New York.

[163]

RASPAIL François-Vincent, (1794-1878) : chimiste, publiciste et homme politique français ; républicain socialiste, proche du prolétariat révolutionnaire ; participe à la révolution de 1830 et 1848 dans laquelle il proclame la république à l'Hôtel de Ville ; crée L'Ami du peuple et anime le club « Raspail » ; député de l'Assemblée constituante ; arrêté comme organisateur du 15 mai 1848 ; condamné à cinq ans de prison, au cours desquels il est élu député, sans pouvoir siéger ; condamné au bannissement, il se retire en Belgique ; amnistié en 1859, rentre en France en 1863 ; élu député en 1869, réélu en 1870.

REBECQUI François-Trophime, 1760-1794 : membre de la Convention, siège parmi les Girondins.

RICCI Alberto (marquis) : ambassadeur du royaume de Sardaigne en France.

ROBESPIERRE Maximilien-Marie-Isidore (de), 1758-1794 : avocat, député du Tiers aux États généraux ; animateur du club des Jacobins ; en avril 1792, prend position contre la guerre pour éviter une dictature militaire ; après le 10 août, membre de la Commune, puis député et chef du groupe des Montagnards ; se prononce pour la condamnation du roi, contribue à l'instauration du gouvernement révolutionnaire, accuse les Girondins de complicité avec Dumouriez ; entre au Comité de salut public, est l'un des inspirateurs de la Terreur ; fait condamner aussi bien les hébertistes (mars 1794) que les indulgents (avril 1794), pratiquant une politique de balance dans la terreur, au lieu d'une politique suivie ; crée le culte de l'Être suprême, religion de l'« athéisme bourgeois » par la loi du 7 mai 1794 ; la coalition de ses adversaires, menacés d'être mis en accusation, demande la mise en accusation de Robespierre lui-même ; guillotiné le 28 juillet 1794.

ROCHEFORT Victor-Henri (marquis de Rochefort-Luçay), 1830-1913 : homme politique, écrivain et polémiste célèbre ; républicain de gauche, fonde sous l'Empire La Lanterne (1868-1869), puis La Marseillaise (1869-1870), à laquelle collabore la fille de Marx, Jenny ; membre du gouvernement de la Défense nationale, démissionne après les émeutes du 31 octobre qui préparèrent la Commune ; journaliste sous la Commune, condamné à la déportation, parvient à s'évader ; après l'amnistie, fonde L'Intransigeant ; soutient d'abord les socialistes, puis le boulangisme - ce qui lui vaut un nouvel exil.

ROLAND DE LA PLATIÈRE Jean-Marie, 1734-1793 : homme politique français ; fréquente les brissotins ; ministre de l'Intérieur (1792-1793), s'efforce de sauver le roi ; mis en accusation avec les Girondins, s'enfuit et se suicide.

ROTHSCHILD James (baron de), 1792-1868 : banquier à Paris exerça une grande influence politique sous la monarchie de Juillet.

[164]

ROTTECK Karl Wenzeslaus (von), 1775-1840 : homme politique libéral et historien.

ROUSSEAU Jean-Jacques, 1712-1778 : né à Genève, ami de Diderot, collabore à l'Encyclopédie ; retourne à Genève et devient calviniste en 1754 ; publie le Discours sur l'origine de l'inégalité en 1755, le Contrat social et l'Emile en 1762 (le Parlement condamne au feu ce dernier roman) ; Rousseau se réfugie en Suisse, puis à Strasbourg et en Angleterre, enfin à Paris en 1770 ; les idées de Rousseau ont renouvelé les idées en matière d'éducation et ont préparé les idées bourgeoises de la révolution française.

ROUX Jacques, 1752-1794 : homme politique français, vicaire à Paris ; adhère à la Commune (1791), puis fait partie des Enragés ; défend les intérêts des couches les plus pauvres des travailleurs de la ville et de la campagne ; poursuit la publication de L'Ami du peuple après la mort de Marat ; condamné à mort par le Tribunal « révolutionnaire », il se poignarde.

RUGE Arnold, 1802-1880 : publiciste radical, jeune-hégélien, démocrate petit-bourgeois en 1844, édite, avec Marx, les Annales franco-allemandes ; en 1848, député à l'Assemblée nationale de Francfort (aile gauche) ; l'un des chefs de l'émigration petite-bourgeoise à Londres dans les années 1850 ; devient national-libéral après 1866.

SAINT-JUST Louis-Antoine-Léon (de), 1767-1794 : homme politique français, de tendance jacobine ; écarté des élections à la Législative en raison de son jeune âge ; député de la Convention, où il vote la mort du roi et attaque le projet fédéraliste de Condorcet ; au Comité de salut public (1792), théoricien et promoteur du gouvernement révolutionnaire ; soutient la Terreur, mais dénonce à la fois les hébertistes, les Girondins et les dantonistes ; chargé de mission aux armées, contribue à la victoire de Fleurus ; prône la confiscation des biens des ennemis de la République en faveur des patriotes indigents, cherchant à créer une démocratie de petits propriétaires paysans et artisans ; entraîné dans la chute de Robespierre le 9-Thermidor, et exécuté.

SAINT-SIMON Claude-Henri de Rouvray (comte de), 1760-1825 socialiste utopiste français ; s'enrichit en spéculant sur les biens nationaux, mais se ruine en 1800 ; il développe alors son système qu'il élabore depuis la Lettre d'un habitant de Genève (1802) jusqu'au Catéchisme des industriels (1823-1824).

SALLES Jean-Baptiste, 1759-1794 : député de l'Assemblée constituante et de la Convention, siège parmi les Girondins.

SAND Aurore (DUPIN, baronne DUDEVANT) dite George, 1804-1876 : femme de lettres française ; sous l'influence de Pierre Leroux, s'enthousiasme pour les idées socialistes de l'époque (Marx la cite à la fin de la Misère de la philosophie) ; participe aux journées révolutionnaires de 1848, mais se retire de la vie politique après les journées de juin.

[165]

SANTERRE Antoine-Joseph, 1752-1809 : homme politique français ; participe à la prise de la Bastille, principal organisateur de la journée du 20 juin 1792 ; commandant de la garde nationale de Paris, se prononce contre les manifestations de septembre et en faveur d'un traitement « humain » du roi ; emprisonné, il est sauvé par Thermidor.

SCHAFFLE Albert Eberhard Friedrich, 1831-1903 : économiste et sociologue ; prône l'abstention dans la lutte des classes.

SCHAPPER Karl, 1812-1870 : l'un des dirigeants de la Ligue des Justes et de l'Association pour la formation des ouvriers allemands de Londres ; membre du Conseil central de la Ligue des communistes ; participe à la révolution de 1848-1849 ; lors de la scission de la Ligue de 1850, prend avec Willich la tête de la fraction hostile à Marx ; en 1856, se rapproche de Marx ; en 1865, membre du Conseil central de l'A.I.T. et délégué à la Conférence de Londres.

SCHILLER Friedrich (von), 1759-1805 : écrivain et poète allemand son premier drame, Les Brigands, déplaît profondément aux princes ; attaque les préjugés de la société officielle allemande ; nommé professeur d'histoire à Iéna, publie des histoires sur le passé révolutionnaire de son pays ; puis, sous l'influence de Kant, publie divers essais sur l'esthétique.

SCHILY Victor, 1810-1875 : avocat et démocrate allemand participe à l'insurrection de Bade et du Palatinat en 1849 ; émigre ensuite en France ; adhère à l'A.I.T., est envoyé comme émissaire du Conseil central de Londres à Paris pour apaiser les dissensions surgies dans la fédération de Paris ; participe à la Conférence de Londres (1865).

SCHULZE-DELITZCH Franz Hermann, 1808-1883 : économiste et homme politique petit-bourgeois ; partisan de l'unité allemande sous l'hégémonie de la Prusse ; cofondateur du Parti national ; dans les années 1860, l'un des chefs du Parti du progrès ; tente de dévier les ouvriers du combat révolutionnaire en prônant l'organisation de coopératives.

SCHWEITZER Johann Baptist (von), 1834-1875 : avocat, puis journaliste et écrivain ; copropriétaire et directeur du Sozialdemokrat (1864-1867), et à partir de 1868 propriétaire unique ; se rallie en 1862 au lassalléanisme ; en 1863, membre et, en 1867-1871, président de l'Association générale des ouvriers allemands, soutient de plus en plus ouvertement la politique de Bismarck d'unification de l'Allemagne sous l'hégémonie de la Prusse ; freine la jonction du mouvement ouvrier allemand avec l'Internationale et la réalisation de l'unité du mouvement ouvrier allemand sur la base du communisme scientifique de Marx-Engels ; après avoir été démasqué comme agent de Bismarck, est exclu en 1872 de l'Association générale des ouvriers allemands.

SECONDIGNÉ Achille (BOURBEAU) : journaliste français ; l'un des rédacteurs du Citoyen au début des années 1880.

SERVAN DE GERREY Joseph, 1741-1808 : général et homme d'État [166] français : ministre de la Guerre (1792) ; fait voter la formation sous Paris d'un camp de 20 000 fédérés, ce qui provoque son renvoi ; combat en Espagne et négocie la paix en 1795.

SHAFTESBURY Anthony Ashley Cooper (comte de), 1801-1885 : homme politique anglais ; l'un des chefs du mouvement philanthropique en faveur de la loi limitant le travail à dix heures.

SIDNEY Algernon, 1622-1683 : homme politique anglais ; membre du tribunal suprême, a condamné à mort Charles Ier.

SIEYES Emmanuel-Joseph, 1748-1836 : vicaire général et homme politique ; auteur de la brochure Qu'est-ce que le Tiers État ? qui eut un grand retentissement ; député à la Constituante ; avec Mirabeau s'oppose au coup de force de la Cour contre l'Assemblée ; l'un des fondateurs du Club des Jacobins ; vote la mort du roi ; entre au Comité de salut public (1795) ; organise le coup d'État du 18-Brumaire, l'un des trois consuls provisoires (1789) ; président du Sénat (1800), comte (1809) ; proscrit en 1816, rentre en France après 1830.

SILLERY (BRULART, comte de Genlis) Charles-Alexis, 1737-1793 député à l'Assemblée constituante et à la Convention.

SORGE Friedrich Adolf, 1828-1906 : communiste allemand, compagnon de lutte de Marx-Engels ; participe au soulèvement de Bade et du Palatinat en 1849 ; émigré aux États-Unis, il y joue un grand rôle dans le mouvement ouvrier, organisant notamment les sections de l'A.I.T. ; l'un des fondateurs du Club des communistes allemands de New York ; participe à la fondation de la section n° 1 de New York et environs ; après la dissolution de celle-ci, participe à la fondation de l'Association générale des ouvriers allemands de New York (1869) qui entre à la National Labor Union comme Labor Union n° 5 de New York ; participe à la fondation du comité central nord-américain de l'A.I.T. (1870) ; délégué au Congrès de La Haye ; élu secrétaire-général du Conseil général après son transfert à New York ; entretient une correspondance suivie avec Marx-Engels, dont il fut toujours l'ami fidèle.

SUE, Marie-Joseph (dit Eugène), 1804-1857 : romancier français, député en 1848.

TALLIEN Jean-Lambert, 1767-1820 : homme politique français député montagnard sous la Convention ; instigateur du 9-Thermidor ; membre des Cinq-Cents.

THEISZ Albert-Frédéric-Félix, 1839-1880 : graveur, membre de l'A.I.T. ; inculpé dans le troisième procès de l'Internationale (1870) ; de tendance proudhonienne ; membre de la Commune, condamné à mort, se réfugie à Londres ; membre du Conseil général de l'A.I.T., dont il est le trésorier en 1871 ; revenu en France après l'amnistie, adhère à l'Alliance démocratique républicaine avec Longuet.

THIERS Adolphe, 1797-1877 : historien et homme d'État français ; orléaniste ; ministre de l'Intérieur (1832, 1834) ; président [167] du conseil (1836, 1840) ; président de la République (18711873) ; bourreau de la Commune de Paris.

THURIOT Jacques-Alexis, 1767-1820 : député de la Convention, siège parmi les Montagnards.

TOLAIN Henri-Louis, 1828-1897 : graveur, proudhonien de droite ; membre de l'A.I.T. dès sa fondation ; il assiste à l'Assemblée inaugurale du 28 septembre 1864 à St. Martin's Hall ; l'un des chefs de la section parisienne de l'Internationale ; délégué à la Conférence de Londres (1865) et aux congrès de Genève (1866) et de Bâle (1869) ; député à l'Assemblée nationale de 1871, où il siège durant la Commune, passant directement aux Versaillais ; est exclu de l'Internationale pour cette raison.

TRIER Gerson, né en 1851 : instituteur danois ; l'un des chefs de la minorité révolutionnaire du parti social-démocrate du Danemark ; a traduit plusieurs ouvrages d'Engels, dont l'Origine de la famille.

TRISTAN Flora, 1803-1844 : figure éminente d'une phase progressive du mouvement ouvrier français ; défend les droits de la femme et de l'ouvrière ; quittant la grande bourgeoisie, partage la vie et le travail des ouvrières ; propose l'unification de la classe ouvrière sur la base d'un parti regroupant les travailleurs et défendant leurs droits face à toutes les autres classes de la nation ; meurt au cours d'un tour de France consacré à faire de l'agitation.

TURATI Filipo, 1857-1932 : avocat et publiciste italien ; représentant du mouvement ouvrier italien ; délégué au congrès de 1891 de l'Internationale socialiste ouvrière ; cofondateur en 1892 du parti socialiste italien, dont il est l'un des dirigeants les plus en vue ; à partir de 1896, l'un des chefs de l'aile droite ; éditeur de la Critica Sociale.

TUREAU (de Linières), 1760-1795 : membre de l'Assemblée législative et de la Convention ; montagnard, puis terroriste.

VAILLANT Edouard, 1840-1915 : médecin, ingénieur, docteur-ès sciences ; blanquiste, membre de l'Internationale, délégué au Congrès de Lausanne (1867), à la Conférence de Londres (1871) et au Congrès de La Haye (1872) ; membre de la Commune, condamné à mort ; réfugié à Londres, il se rapproche d'abord de Marx-Engels, puis rompt avec l'Internationale après le Congrès de La Haye pour protester contre le transfert du Conseil général à New York et la mise en veilleuse de l'Internationale ; il garde néanmoins un vif intérêt pour le marxisme ; rentré à Paris après l'amnistie, il fonde le Comité révolutionnaire central ; vice-président du congrès de l'Internationale ouvrière socialiste (1889) ; conseiller municipal de Paris en 1884, puis député à partir de 1893 ; se rapproche de Guesde au moment de l'entrée de Millerand au gouvernement Waldeck-Rousseau (1899) ; les blanquistes étant très divisés, la fraction de Vaillant s'unit au parti ouvrier [168] de Guesde dans le Parti socialiste de France, lors de la conférence d'Ivry en 1901 ; subit fortement l'influence réformiste de Jaurès, et tombe dans le social-chauvinisme en 1914.

VALAZÉ (DU FRICHE DE) Charles-Eléonor, 1751-1793 : député de la Convention de tendance girondine.

VALENCE (DE TIMBURNE-TIMBRONNE, comte de) Cyrus-Marie Alexandre, 1757-1822 : général, l'un des commandants de l'Armée du Nord.

VARLIN Louis-Eugène, 1939-1871 : relieur, fondateur de la Société civile des relieurs ; proudhonien de gauche ; l'un des dirigeants français les plus marquants de l'époque de la Ier Internationale , en 1865, accompagne Tolain et Fribourg à la Conférence de Londres de l'A.I.T. ; organise les sections de l'A.I.T. en France ; délégué aux congrès de Genève (1866) et de Bâle (1869) ; réalise en 1869 l'union des chambres syndicales, jetant les bases d'une solidarité ouvrière de classe ; fait partie du Bureau parisien de l'A.I.T., et participe activement aux grèves ; poursuivi au deuxième procès de l'Internationale (1868) ainsi qu'au troisième (juin 1870), où il est de nouveau condamné après avoir présenté la défense des accusés ; membre de la Garde nationale, participe à la journée du 18 mars, en faisant occuper l'Hôtel de Ville et la place Vendôme ; élu membre de la Commune par les VIe, XIIe, et XVIIe arrondissements ; membre de la commission des Finances avec Jourde ; fait preuve de grandes qualités d'organisation et d'un grand courage au combat ; anime la résistance sur les barricades ; dénoncé par un prêtre, est arrêté, lynché et fusillé par les Versaillais, le 28 mai 1871.

VERGNIAUD Pierre-Victurnien, 1753-1793 : homme politique français, siège aux côtés des Girondins ; préside l'Assemblée législative (octobre 1791) ; le 10 août, prononce la sentence de suspension du roi ; en janvier 1793, vote sa mort ; arrêté avec les Girondins, est guillotiné.

VERMERSCH Eugène, 1845-1878 : journaliste petit-bourgeois ; édite durant la Commune le journal Le Père Duchesne ; après la chute de la Commune, émigre en Angleterre, où il publie le journal Qui vive !, dans lequel il attaque, entre autres, le Conseil général de l'A.I.T.

VÉSINIER Pierre, 1826-1902 : publiciste petit-bourgeois ; l'un des organisateurs de la branche française de Londres ; délégué à la Conférence de Londres (1865), est exclu, pour diffamation, du Conseil central en 1866 et de l'A.I.T. en 1867 ; élu le 16 avril 1871, membre de la Commune par le Ier arrondissement ; membre de la commission des services publics ; nommé à la direction du Journal officiel ; condamné à mort par contumace, se réfugie à Londres, où il fait paraître le journal La Fédération ; secrétaire de la Section française de 1871 et membre du Conseil fédéraliste universel, poursuit des attaques contre le Conseil général de l’A.I.T. et Marx-Engels.

[169]

VIDIL Jules : officier français, socialiste ; l'un des dirigeants de l'association des émigrés blanquistes français à Londres.

VIDOCQ François-Eugène, 1775-1857 : aventurier français ; ancien bagnard, devenu chef de la brigade de sûreté ; les Mémoires de Vidocq ont sans doute été composés par quelqu'un d'autre ; a inspiré à Balzac le personnage de Vautrin.

VINÇARD Pierre-Denis, 1820-1882 : ouvrier français et publiciste ; participe à la révolution de 1848, membre de la Commission du Luxembourg ; actif dans le mouvement coopératif ; auteur d'études sur la situation de la classe travailleuse ; membre de l'A.I.T.

VOLLMAR Georg Heinrich (von), 1850-1922 : ancien officier bavarois, social-démocrate, rédacteur du Dresdner Volksbote (1877) et du Sozialdemokrat (1879-1880) ; député du Reichstag (18811887 et 1890-1918) et de la Diète bavaroise (1893-1918) ; a séjourné en France à diverses reprises ; à partir des années 1890, l'un des porte-parole les plus influents de l'opportunisme dans la social-démocratie allemande ; social-chauvin durant la Première Guerre mondiale.

VOLTAIRE (AROUET DE) François-Marie, 1694-1778 : philosophe déiste français, écrivain satirique, historien ; représentant de l'illuminisme (rationalisme) bourgeois au XVIIIe siècle ; adversaire de l'absolutisme et du catholicisme.

WATTS John, 1818-1887 : réformateur social anglais ; owéniste.

WEITLING Wilhelm, 1808-1871 : compagnon tailleur de Magdebourg ; en 1835, membre de la Ligue des Proscrits à Paris ; à partir de 1837, dirigeant et théoricien de la Ligue des Justes, le plus important représentant du communisme utopique ouvrier ; de 1840 à 1843, développe une activité révolutionnaire en Suisse ; après 1844, sa théorie ne correspond plus aux besoins du mouvement ouvrier ; cherche à relancer ses idées à Londres en 1845 avec les chefs de la Ligue des Justes, et au début de 1846 avec le Comité de correspondance communiste de Bruxelles ; de 1846 à 1848, se rend aux États-Unis ; durant la révolution de 1848-1849, développe des idées anarchistes à Hambourg et à Berlin ; fin 1849, reprend son activité dans le mouvement ouvrier américain, mais tombe dans le sectarisme teinté plus ou moins de religiosité ; à la fin de sa vie, se rapproche de l'Internationale.

WELCKER Karl Theodor, 1790-1869 : juriste et publiciste badois ; membre libéral de l'Assemblée nationale de Francfort en 1848.

WELDEN Franz Ludwig (Freiherr von), 1782-1853 : général autrichien, participe à la campagne contre l'Italie en 1848 ; gouverneur de Vienne (novembre 1848-avril 1849) ; commandant en chef des troupes autrichiennes chargées d'écraser la révolution en Hongrie.

WELLINGTON Arthur Wellesley (duc de), 1769-1852 : général anglais, homme d'État réactionnaire ; conservateur, Premier [170] ministre de 1828 à 1830, soutient Peel lors de l'abolition des lois céréalières ; commande la troupe contre les chartistes en avril 1848.

WILLICH August, 1810-1878 : lieutenant prussien, quitte l'armée à cause de ses convictions politiques ; membre de la Ligue des communistes, en 1849, chef d'un corps-franc durant le soulèvement de Bade et du Palatinat ; prend la tête, avec Schapper, de la fraction scissionniste de la Ligue des communistes en 1850 ; en avril 1850, cosignataire du pacte d'alliance avec les blanquistes ; en 1853, émigre aux États-Unis ; devient général des Nordistes durant la guerre de Sécession (1861-1865).

WINDISCHGRATZ Alfred (prince de), 1787-1862 : feld-maréchal autrichien ; en 1848-1849, l'un des chefs de la contre-révolution en Autriche, dirige la répression du soulèvement de juin à Prague en 1848, ainsi que du soulèvement de Vienne en octobre de la même année ; se trouve ensuite à la tête de l'armée autrichienne engagée dans la lutte contre la révolution hongroise.

WOLFF Luigi ; major italien, partisan de Mazzini ; membre de l'Associazione di Mutuo Progresso, une organisation d'ouvriers italiens à Londres ; participe à l'Assemblée inaugurale de l'A.I.T. en septembre 1864 ; élu au Conseil central de l'A.I.T. (1864-1865) ; délégué à la Conférence de Londres (1865) ; en 1871, démasqué comme agent de la police bonapartiste.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 26 juin 2015 18:15
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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