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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Cours de philosophie positive (1830-1842):
1re et 2e leçon
Analyse de la leçon 1: par M. Daillie


Une édition électronique réalisée à partir du livre d’Auguste Comte, Cours de philosophie positive (1830-1842), 1re et 2e leçon. Paris: Librairie Larousse, janvier 1936, 107 pages. Collection: Classiques Larousse. Avec une Notice biographique, une Notice historique et littéraire, des Notes explicatives, des Jugements, un questionnaire et des Sujets de devoirs, par M. Daillie, diplômé d’Études supérieures de philosophie, professeur à l’École Nationale Professionnelle de Lyon.

Analyse de la leçon 1
par M. Daillie



I. L'objet de la première leçon est d'exposer le but du cours, c'est-à-dire de définir l'esprit de la philosophie positive. Les considérations générales qui vont être exposées permettront de limiter exactement le champ des recherches.

II. L'intelligence humaine s'est développée au cours des siècles en passant par trois états successifs : l'état théologique, ou fictif, l'état métaphysique, ou abstrait, l'état positif, ou scientifique. Trois états caractérisés par trois méthodes de philosopher de caractère différent et même radicalement opposé. De là trois sortes de philosophies : la première est le point de départ nécessaire de l'esprit humain, la troisième son état fixe; la seconde marque la transition. Caractéristiques de chacun de ces états.

III. Une démonstration provisoire de la loi des trois états peut s'établir sur : 1&Mac251; des preuves historiques : a) par la considération générale de l'histoire des sciences; b) par l'histoire individuelle de chacun de nous; 2&Mac251; des preuves théoriques : il faut à chaque époque une théorie quelconque pour lier les faits observés faute de quoi ceux-ci seraient inintelligibles ou passeraient inaper-çus. Aussi la philosophie primitive ne pouvait-elle être que théologique d'autant plus que l'esprit humain dans son enfance se propose par-dessus tout des solutions à des questions inaccessibles sur la nature intime des êtres, sur l'origine et la fin des phénomènes. Aujourd'hui la raison humaine est assez mûre pour se livrer aux recherches positives, mais elle a dû, en raison de la faiblesse congénitale de l'esprit, passer par un état intermédiaire, l'état métaphysique destiné à opérer la transition.

IV. Le caractère fondamental de la philosophie positive est de regarder tous les phénomènes comme assujettis à des lois naturelles invariables et de considérer comme vide de sens toute recherche des causes premières ou finales. Il lui suffit d'analyser avec exactitude les circonstances de production des phénomènes et de les rattacher les unes aux autres par des relations normales de succession et de similitude. Exemples de la gravitation universelle et de la théorie analytique de la chaleur de Fourier.

V. Toutes les sciences n'ont pas passé aussi rapidement par les trois phases de leur développement. Certaines sont devenues positives avant d'autres et cela dans un ordre invariable et nécessaire, conforme à la nature diverse des phénomènes et déterminé par leur degré de généralité, de simplicité et d'indépendance réciproque. C'est depuis Bacon, Descartes et Galilée que la marche des sciences vers la positivité s'est accentuée. La philosophie positive embrasse-t-elle aujourd'hui tous les ordres de phénomènes? Non, il lui faut d'abord s'étendre aux phénomènes sociaux pour acquérir le caractère d'universalité qui lui manque encore; la constitution de la physique sociale est le but spécial de ce cours. Mais celui-ci en a un autre, plus général : considérer chaque science fondamentale dans ses relations avec les autres sciences sous le double rapport de ses méthodes essentielles et de ses résultats principaux, c'est-à-dire la réorganisation de l'ensemble des connaissances.

VI. Cette réorganisation aura de multiples avantages, dont les principaux sont les suivants : 1&Mac251; ce travail mettra en évidence les lois de l'esprit humain et permettra l'étude des phénomènes intellectuels de la seule manière qui soit légitime;

2&Mac251; Il aura aussi comme conséquence de présider à une refonte générale de notre système d'éducation, car il est nécessaire de substituer à notre éducation essentiellement théologique, métaphysique et littéraire, une éducation positive mieux adaptée aux besoins de la civilisation moderne;

3&Mac251; Il contribuera aux progrès particuliers des diverses sciences positives, certains problèmes exigeant, pour leur solution, la combinaison des points de vue de plusieurs sciences;

4&Mac251; Enfin, la réorganisation de notre système de connaissances est la seule base solide de la réorganisation sociale, car tout le mécanisme social repose finalement sur les opinions.

VII. Il ne faudrait pas confondre ce cours avec une tentative d'explication universelle des phénomènes. On n'a pas voulu considérer tous les phénomènes comme les effets divers d'un principe unique, entreprise chimérique car la complexité des phénomènes en empêchera sans doute toujours la réalisation. Pour que la philosophie positive puisse produire des effets bienfaisants l'unité de méthode seule est nécessaire; quant à la doctrine il suffit qu'elle soit homogène.

Retour à l'ouvrage de l'auteur: Auguste Comte Dernière mise à jour de cette page le Lundi 27 mai 2002 13:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
 



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