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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Cours de philosophie positive (1830-1842):
1re et 2e leçon
Analyse de la leçon 2: par M. Daillie


Une édition électronique réalisée à partir du livre d’Auguste Comte, Cours de philosophie positive (1830-1842), 1re et 2e leçon. Paris: Librairie Larousse, janvier 1936, 107 pages. Collection: Classiques Larousse. Avec une Notice biographique, une Notice historique et littéraire, des Notes explicatives, des Jugements, un questionnaire et des Sujets de devoirs, par M. Daillie, diplômé d’Études supérieures de philosophie, professeur à l’École Nationale Professionnelle de Lyon.

Analyse de la leçon 2
par M. Daillie



I. La deuxième leçon a pour objet de présenter le plan du cours, c'est-à-dire l'ordre dans lequel seront étudiées les différentes sciences, finalement la hiérarchie des sciences. De nombreuses tentatives de classifications ont déjà été faites, mais elles ont échoué, soit qu'elles aient été prématurées, soit que leurs auteurs aient manqué de compétence. Le moment, par contre, est favorable à une classification positiviste car les conceptions fondamentales sont devenues positives et, d'autre part, les botanistes et les zoologistes nous ont dotés d'une théorie générale des classifications.

II. Mais il faut d'abord circonscrire avec précision le sujet de la classifi-cation. Celle-ci ne portera que sur les sciences théoriques et écartera les sciences pratiques, celles-ci ayant pour base celles-là; la science est, en effet, purement spéculative et doit être cultivée pour elle-même sans égard aux résultats pratiques qu'elle peut produire. Mais parmi les sciences théoriques il faut distinguer les sciences abstraites et les sciences concrètes; les premières ont pour objet la découverte des lois qui régissent les phénomènes, les secondes consistent dans l'application de ces lois à l'histoire effective des différents êtres existants. C'est sur les sciences théoriques abstraites que porteront les études dans ce cours.

III. Toute classification renferme toujours quelque chose d'artificiel, car il est impossible de disposer les sciences dans l'ordre de leur enchaînement naturel sans être entraîné dans aucun cercle vicieux. C'est que le philosophe est obligé de combiner deux méthodes d'exposition : l'exposé historique, qui convient surtout aux sciences à leurs débuts, et l'exposé dogmatique, qui n'est applicable qu'aux sciences parvenues déjà à un assez haut degré de dévelop-pement. L'esprit a tendance à substituer l'exposé dogmatique à l'exposé historique; mais l'inconvénient du premier est qu'il ne rend pas compte de la manière dont se sont formées les connaissances; aussi, quoi qu'on fasse, on ne peut éviter de présenter comme antérieure une science qui aura cependant besoin d'emprunter des notions à une autre science classée dans un rang postérieur. Il n'y aura à cela aucun inconvénient, pourvu que cet emprunt ne porte pas sur des conceptions caractéristiques de chaque science.

IV. Cela posé, dans quel ordre vraiment rationnel disposer les sciences fondamentales ? Ce qu'il faut déterminer, c'est la dépendance réelle des diverses études scientifiques; or, cette dépendance ne peut résulter que de celle des phénomènes correspondants. L'ordre a adopter dans la classification doit être déterminé par le degré de simplicité, ou, ce qui revient au même, par le degré de généralité des phénomènes, d'où résulte leur dépendance successive et, en conséquence, la facilité plus ou moins grande de leur étude. Par application du principe de la hiérarchie des sciences on aboutit à la classification suivante : astronomie (physique céleste) - physique, chimie (physique terrestre), formant ensemble la physique inorganique - physiologie, physique sociale ou socio-logie formant ensemble la physique organique.

V. Cette classification possède des propriétés importantes : 1° d'abord elle est conforme aux divisions qui se sont introduites spontanément dans le travail scientifique; 2° elle est conforme, en outre, à l'ordre effectif du développement de la philosophie naturelle : l'histoire des sciences le vérifie; 3° elle marque exactement le degré de perfection relative des différentes sciences, c'est-à-dire le degré de précision des connaissances et leur coordination plus ou moins intime. Ne pas confondre degré de précision et degré de certitude; 4° enfin elle permet de concevoir le plan d'une éducation rationnelle aussi bien pour les savants que pour l'ensemble des intelligences.

VI. Il reste à déterminer la place d'une science fondamentale volontaire-ment omise jusqu'alors : la science mathématique. Dans sa partie abstraite ou calcul, elle n'est qu'une admirable extension de la logique naturelle à un certain ordre de déductions. Elle est la vraie base fondamentale de toute la philosophie positive; aussi doit-elle être placée en tête par application du principe déjà cité. Les phénomènes géométriques et mécaniques sont, de tous, les plus simples, les plus abstraits, les plus irréductibles, les plus indépendants de tous les autres. C'est donc la science mathématique qui doit constituer le véritable point de départ de toute éducation scientifique rationnelle.

Les deux premières leçons du Cours de Philosophie positive ont été don-nées à partir du 2 avril 1826 ; elles n'ont été éditées qu'en 1830 dans le premier volume du Cours; mais l'essentiel s'en trouve déjà en germe dans les opuscules antérieurs.

Les chiffres en caractères gras, placés au début des paragraphes renvoient aux Questions à la fin du volume.

Retour à l'ouvrage de l'auteur: Auguste Comte Dernière mise à jour de cette page le Lundi 27 mai 2002 13:36
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
 



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