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Collection « Les auteur(e)s classiques »

KHOMIAKOV suivi de A.S. Khomiakov, L’épitre aux Serbes. (2011) [1988]
Quatriéme de couverture


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Nicolas Berdiaeff (Berdiaev), KHOMIAKOV suivi de A.S. Khomiakov, L’épitre aux Serbes. (2011) Traduit du russe par Valentine et Jean-Claude Marcadé, en collaboration avec Emma Sebald. Lausanne, Suisse: Les Éditions L’Age d’or, 1988, 205 pp. Une édition numérique réalisée par un bénévole qui souhaite conserver l'anonymat sous le pseudonyme “Antisthène”, un ingénieur à la retraite de Villeneuve sur Cher, en France.

Khomiakov

Quatrième de couverture

Avec la monographie que Berdiaev a écrite en 1912 sur le chef de file des slavophiles Alexeï Khomiakov, c’est tout un pan de la pensée russe qui nous est restitué. Il s’agit du fondement même de la pensée russe contemporaine, à inflexion orthodoxe, capable de proposer de nouvelles orientations face à des systèmes issus du matérialisme athée ou indifférentiste du XIXème siècle.

La personnalité de Khomiakov nous est ici présentée avec beaucoup de vie dans toute l’ampleur des dons et de l’activité de cet homme universel, à la fois hobereau, homme pratique, gestionnaire attentif, technicien, éleveur de chiens, chasseur, homéopathe, mais aussi théologien orthodoxe, philosophe, philologue, historien, journaliste-polémiste, enfin poète.

Alexeï Khomiakov, auquel jadis l’abbé Gratieux a consacré deux beaux livres, est le premier grand « philosophe religieux » de la Russie, on pourrait dire le fondateur de la « philosophie religieuse ». Après la décadence théologique de la Grèce suite au fatal asservissement de Constantinople, c’est à la Russie que revint l’honneur de reprendre le flambeau des idées orthodoxes, sous la forme précisément de cette « philosophie religieuse » qui déconcerte les esprits occidentaux habitués à spécialiser la philosophie et la spiritualité, la pensée et la foi. Avec Khomiakov est inauguré un type de spéculation, un véritable ontologisme, où l’idée de la connaissance intégrale est fondée sur la plénitude de la vie, où « la saisie de ce qui est n’est donnée qu’à la vie intégrale de l’esprit, à la plénitude de la vie ».

On a là de toute évidence, et dès le milieu du XIXème siècle, une philosophie de l’existence fondée sur « la première expérience de prise de conscience ecclésiale de l’Orient Orthodoxe ». Berdiaev voit dans le laïque Khomiakov un « théologien de génie » grâce auquel l’Orient Orthodoxe a pu approfondir sa singularité ecclésiale pour y trouver l’universalité. Khomiakov est « le premier théologien russe libre » face à la scholastique officielle : c’est ce que sera Berdiaev lui-même en plein XXème siècle.

Comme tous les slavophiles, Khomiakov a fait de la philosophie à partir surtout de Hegel. Ce faisant, il a prédit l’avènement du marxisme dans lequel sera conservé « le processus de fabrication propre à l’intellect hégélien », lequel prend le raisonnement pour l’intégrité de l’esprit.

Sans Khomiakov, on ne peut pas comprendre le slavophilisme, tout le courant, vivant jusqu’à aujourd’hui, qui dit que « l’esprit russe est religieux et que la pensée russe a une vocation religieuse ». Sans Khomiakov, on ne peut pas comprendre Dostoïevski. Sans Khomiakov, on ne peut pas comprendre le complexe des idées russes, telles qu’elles se sont manifestées en philosophie, en littérature, dans les arts plastiques, en musique, en politique, en particulier dans le premier quart du XXème siècle. Les idées de « personne », de « communion universelle » (sobornost), d’intégrité du mouvement entre l’être et l’étant, de quête d’une culture organique qui respecte la vie vivante et ne la remplace pas par des succédanés gnoséologiques, tout cela se retrouve partout, dans les tendances les plus opposées de la pensée et de l’art russes de notre siècle, lui donnant une tonalité unique.

C’est dire l’importance de la publication de cette monographie où Berdiaev nous propose ses propres interprétations de l’œuvre multiforme de Khomiakov, nous permettant par là-même de mieux cerner sa propre philosophie. Le texte de Khomiakov Epître aux Serbes, traduit ici en appendice, nous donne le meilleur accès qui soit à la pensée politique de tout le slavophilisme.

Jean-Claude Marcadé


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 27 février 2020 13:24
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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